(BFM Bourse) - La Fed aura catalysé un mouvement de reflux sur les marchés d'actions de part et d'autre de l'Atlantique, avec son ton un peu moins souple qu'attendu en milieu de semaine. C'est surtout le discours du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, qui a donné le la sur les places boursières mondiales hier.
Mercredi soir, la Fed a donc opté pour le statu quo sur les taux, ce qui était attendu à ce stade, mais surtout son patron n'a livré aucun indice d'une prochaine baisse, alors que certains espéraient une diminution des taux d'intérêt, potentiellement dès le mois de mai. Il n'en sera rien. La Fed a essentiellement pris note de la poursuite de la croissance économique et de la solidité du marché du travail, en ajoutant que la relative faiblesse de l'inflation était peut-être due à des facteurs passagers... De quoi décourager les espoirs d'un geste accommodant dans un avenir proche.
Le CAC 40 a perdu 0,85% à 5 538 points jeudi, en clôturant exactement sur ses points bas de séance. Le reflux reste toutefois marginal par rapport à la puissance de l'avancée initiale.
Au chapitre macroéconomique, les opérateurs ont composé jeudi avec les indicateurs avancés PMI (enquêtes auprès des directeurs d'achats) dans les principales économies de la Zone Euro. En ce qui concerne les données synthétiques pour l'ensemble de l'union monétaire, l'indicateur ressort ce mois-ci à 47.9, contre 47.8 pour le consensus et 47.8 également pour le mois précédent.
De l'autre côté de l'Atlantique, où l'on attend ce vendredi les conclusions du rapport fédéral sur l'emploi, le cabinet privé en ressources humaines ADP publiait mercredi les résultats de sa traditionnelle enquête mensuelle, qui précède de jours généralement la publication du rapport NFP. Le cabinet estime à 275 000 les créations de postes dans le secteur privé (hors secteur primaire). Soit une explosion de la cible. On notera la publication hier des inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage pour la semaine du 22 au 28 avril, en hausse à 230 000 unités. La moyenne sur les cinq dernières publications restant toutefois proches de la barre des 200 000 unités.
Côté valeurs, les (para)pétrolières étaient boudées, dans un contexte de reflux très vif des cours du brut, actif à risque par excellence, avec le bond surprise des stocks de pétrole aux Etats-Unis, venant contredire clairement les craintes d'une contraction de l'offre. Craintes alimentées notamment par le durcissement de l'embargo sur lé pétrole iranien. TechnipFMC a perdu 5,34% à 20,93 euros, CGG 4,46% à 1,5420 euro, Vallourec 4,34% à 2,114 euros, et Schlumberger 3,67% à 36,70 euros. Bourbon (+8,37% à 2,265 euros) a fait figure d'exception, en rassurant les investisseurs après sa publication trimestriel.
BNP-Paribas, contre la tendance, a gagné 1,16% à 48,00 euros jeudi, après le dévoilement de ses trimestriels.
Valneva a gagné 4,10% à 3,425 euros dans des volumes épais. La société de biotechnologie médicale a dévoilé de très bons résultats trimestriels, notamment grâce au bond des ventes de son produit phare Ixiaro.
Legrand a lâché 5,13% à 62,16 euros jeudi, en partie sur gap ample, malgré la confirmation de ses objectifs annuels, en raison d'un taux de marge un peu en bas de fourchette pour le premier trimestre.
On suivra tout particulièrement ce vendredi dès l'ouverture des poids lourds de la cote qui viennent de publier: Axa, Elis, Société Générale ou encore Air-France.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont poursuivi, sans l'amplifier, leur mouvement de reflux, à l'image du Dow Jones (-0,46% à 26 307 points), ou du Nasdaq Composite (-016% à 8 036 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est replié de 0,21% à 2 917 points.
Un point sur les autres classes d’actifs à risque : vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1,1170$. Le baril de WTI, un baromètre de l’appétit pour le risque sur les marchés financiers, s’échangeait autour de 61,60$.
Sur le plan macroéconomique ce vendredi, à suivre en priorité le rapport mensuel fédéral sur l'emploi américain (rapport NFP) à 14h30. L'indice PMI non manufacturier américain sera dévoilé à 16h00. Le taux de chômage est attendu à un niveau stable à 3.8% de la population active. A suivre également, en Zone Euro, l'indice des prix à la production, ainsi que l'indice des prix à la consommation ce matin, à 11h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La clôture exactement sur les points bas de séance hier invite à conserver une attitude prudente à l'échelle de ce vendredi, où une poursuite du mouvement légitime de réajustement est possible. Sans que cela ne remettre en doute la qualité du rally construit pas à pas depuis le début de l'année. Ce mouvement ascensionnel de fond doit rester à ce stade le cadre de travail privilégié pour les investisseurs, qui pourront profiter à terme du reflux en cours de formation pour profiter de points d'entrée intéressants sur un certain nombre de dossiers à fort effet Bêta.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 5665.00 points.

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