(BFM Bourse) - Alors que le marché avait les yeux rivés sur le rapport fédéral mensuel sur l'emploi en fin de semaine dernière, c'est un événement surprise qui a pris de court des salles des marché, replongées l'espace d'un instant, dans de très mauvais souvenirs datant de 2008.
Silicon Valley Bank (SVB), un établissement bancaire spécialisé dans le financement d'entreprises technologiques, souffre. Selon Reuters, SVB est le partenaire bancaire de près de la moitié des start-up américaines financées par capital-risque qui ont été cotées en bourse en 2022. Cet établissement a dû en urgence vendre 21 milliards de dollars de titres obligataires, ce qui l'a amené à essuyer une perte de 1,8 milliard de dollars et sa maison-mère, SVB Financial Group, a été contrainte de procéder en urgence à une augmentation de capital de 2,25 milliards de dollars.
Le régulateur a immédiatement réagi en plaçant l'établissement sous son contrôle, et la Fed a précisé qu'elle prêterait les sommes nécessaires aux demandes de retrait de clients d'autres banques, pour écarter le risque de "bank run". Un autre établissement fragilisé, Signature Bank, a été fermé d'office par les autorités de régulation.
En France, les conséquences sur les cotations des titres bancaires ont été palpables. Sur l'ensemble de la semaine passée, Société Générale aura reculé de 5,20% à 25,52 euros , et BNP-Paribas de 6,24% à 60,25 euros. Le CAC 40 aura perdu 1,73%.
Dans cette ambiance pour le moins crispante, les marchés ont pris connaissance du point d'orgue statistique de la semaine, à savoir le rapport fédéral sur l'emploi américain (rapport NFP, pour Non Farm Payrolls). Le rapport, particulièrement attendu après les 217 000 créations de postes de janvier (révisées à 504 000) a mis en évidence 311 000 nouvelles créations dans le secteur privé (hors agriculture) sur le mois de février, significativement au-delà des attentes. Un soulagement est toutefois notable concernant la dynamique des salaires (+0,2%) et de la progression du taux de chômage à 3.6% de la population active (cible pourtant stable à 3.4%).
Le marché avait par ailleurs déjà été refroidi en première partie de semaine par l'audition semestrielle de J Powell devant les Parlementaires, en adoptant un ton hawkish. "Jerome Powell a tenu en effet un discours plutôt offensif sur la question de l’inflation. La Fed pourrait ainsi à nouveau remonter ses taux par des mouvements de 50 points de base si les données le justifient. D’autre part, il a confirmé la nécessité de maintenir des taux élevés pendant une période prolongée et que le taux final du cycle actuel pourrait dépasser les 5,25% évoqués dans les prévisions de décembre dernier", synthétisent les stratégistes de Lazard Frères Gestion.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont connu une nouvelle séance difficile, vendredi, à l'image du Dow Jones (-1,07% à 31 909 points), ou du Nasdaq Composite (-1,76% à 11 138 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a reculé de 1,45% à 3 861 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0720$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 77,00$.
A suivre en priorité à l'agenda macroéconomique ce lundi, la réunion de l'Eurogroupe, réunion informelle des Ministres des Finances des États membres de la Zone Euro.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le tracé d'une bougie en englobante baissière marquée, en vue hebdomadaire, en sommet de tendance, sur des niveaux de résistance (sommets historiques), milite a minima pour un réajustement correctif, première phase de l'entrée en consolidation large au-dessus des 7 000 points symboliques. On notera par ailleurs, en vue journalière, la rupture très nette de la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé). L'oscillatoire RSI est en pleine navigation d'une borne à l'autre.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7422.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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