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Non sans nervosité, le CAC 40 a tracé une bougie en étoile doji, au cœur d'une bande de travail latérale - un range - entre 7 500 et 7 940 points, sur fond de questionnements intenses sur les fronts obligataires, monétaires, budgétaires et politiques, fronts intimement imbriqués. C'est lundi 08 septembre que les députés exprimeront leur confiance, ou s'abstiendront de l'exprimer, au gouvernement Bayrou. Une échéance qui marque la fin annoncée d'un budget austère comprenant 44 Milliards d'euros d'économies.
Dans l'immédiat, c'est l'emploi américain qui va concentrer l'attention des marchés ce vendredi, avec le traditionnel rapport NFP (pour Non Farm Payrolls) sur la santé de l'emploi privé, hors agriculture. A noter que les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, tout comme l'enquête du cabinet privé ADP ont manqué hier, de peu, les attentes. Selon l'enquête mensuelle ADP/Standford Lab, les États-Unis ont créé 54 000 emplois dans le secteur privé, contre 75 000 postes attendus par le consensus et après 106 000 en juillet. Les inscriptions hebdomadaires au chômage, ont quant à elles progressé à 237 000 lors de la semaine du 30 août contre 229 000 la semaine précédente.
"Le rapport sur l’emploi non agricole aux Etats-Unis fournira une idée de l’ampleur potentielle de la baisse des taux de la Fed cette année. Son président, Jerome Powell, a indiqué que le marché du travail primait désormais sur l’inflation dans les décisions de la banque centrale", a commenté César Perez Ruiz, Responsable des investissements et CIO chez Pictet Wealth Management.
Les économistes interrogés s'attendent en moyenne à une légère progression du chômage à 4,3% de la population active, et à 74 000 créations nettes de postes. De forts écarts au consensus pourraient avoir des conséquences à la fois sur les Treasuries 10 ans et la trajectoire estimée des taux fédéraux.
"La Fed est ainsi dans une situation inconfortable. Son président, Jerome Powell, juge certes aussi que l’inflation liée aux droits de douane est temporaire, mais la forte inflation sous-jacente (3,1% en juillet) ne suggère aucun assouplissement de la politique monétaire", estiment les économistes de Swiss Life AM.
En tous cas, les probabilités de baisse de 25 points de base pour la rémunération des Fed Funds à l'issue du seul FOMC de ce mois de septembre est pourtant quasiment acquis.
"En parallèle, la pression politique à baisser les taux est immense. La faible croissance économique associée à la dégradation sur le front de l’emploi pourrait aussi justifier une politique monétaire légèrement moins restrictive. Faible en juillet, la croissance de l’emploi a aussi été nettement revue à la baisse pour les mois précédents. Le taux de chômage reste certes stable par rapport à l’année dernière, à 4,2%, mais de nombreux autres indicateurs témoignent de la difficulté croissante à trouver un emploi. Autre conséquence, la pression salariale a légèrement reflué. Globalement, nous estimons que le ralentissement conjoncturel va faire augmenter le chômage et poussera la Fed à réduire ses taux à plusieurs reprises, malgré une inflation supérieure à sa cible."
Côté valeurs, Sanofi a chuté de 8,3%, les résultats positifs du laboratoire pharmaceutique dans la dermatite atopique ne contentant pas la Bourse. Ce qui pèse sur le marché parisien au vu de son poids important dans le CAC 40. Le compartiment du luxe a aussi été mal orienté, avec LVMH qui a perdu 4,2%, Kering 1,6% et Hermès 1,4%.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de jeudi dans le vert, à l'image du Dow Jones (+0,77%) et du Nasdaq Composite (+0,98%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 0,83% à proximité immédiate des 6 500 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1670$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 63,20$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,15%. Quant au VIX, il valait 15,30 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce vendredi, à suivre les chiffres de la balance commerciale française à 08h45 et le rapport NFP fédéral sur l'emploi à 14h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le vaste range (canal latéral), dont l'amplitude a une nouvelle fois été redéfinie les 31 juillet et 1er août, conserve du sens, et le refoulement des cours lundi 25 août, au contact de la borne haute vient le confirmer. Les 7 500 points sont renforcés dans leur rôle de support autant que les 7 940 points le sont dans leur rôle de résistance. Ce sont donc des zones d'intervention à privilégier, dans ce marché clairement bipolarisé. Un marché très technique, qui offre des opportunités lisibles à condition de rester soi-même, en tant qu'investisseur, étanche à la nervosité ambiante.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 7940.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7682.00 points relancerait la pression vendeuse.
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