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Avec l'appui du luxe et des spiritueux, secteurs particulièrement sensibles aux problématiques douanières, le marché parisien a terminé à des niveaux proches de l'équilibre mardi, pour sa première séance du second semestre.
L'administration Trump a laissé entendre que les négociations et potentiellement la suspension des lourdes surtaxes douanières, pourraient se prolonger au-delà de cette échéance. De quoi apporter de l'oxygène à L'Oréal (+2,69%), Interparfums (+3,69%), Christian Dior (+4,99%), Pernod Ricard (+5,01%), LVMH (+5,50%), Kering (+5,94%), et Remy Cointreau (+7,34%).
Côté indicateurs, l'inflation en zone euro est globalement ressortie en phase avec les attentes, avec une hausse des prix de 2% sur un an en juin après 1,9% en mai. "La légère hausse de l'inflation totale en juin était attendue, mais l'inflation sous-jacente reste stable pour sa part", note Juliette Cohen de CPR AM. La hausse est de 2,3% si l'on retire du panier l'énergie, l'alimentation, l'alcool et le tabac, les éléments les plus volatils.
"La mission de la Banque centrale européenne est globalement accomplie et une pause peut désormais être envisagée à moins que des tensions commerciales additionnelles entre l'Europe et les États-Unis ne se matérialisent dans les semaines qui viennent", poursuit la décideuse en gestion d'actifs.
Par ailleurs, les données finales des indicateurs d'activité PMI dans l'industrie en Zone Euro, ne se sont guère écartées des premières estimations, à 49,5. Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à la Hamburg Commercial Bank a apporté les éclairages complémentaires suivants:
"Le secteur manufacturier de la zone euro montre des signes de stabilisation en fin de deuxième trimestre. La production a quelque peu augmenté pour un quatrième mois consécutif, les nouvelles commandes ont cessé de reculer et le léger allongement des délais de livraison d'intrants enregistré au cours du mois témoigne d'une modeste reprise de la demande. Ces évolutions positives mettent en évidence la résilience du secteur dans le contexte actuel de fortes incertitudes liées à la politique douanière des États-Unis, à la crise au Moyen-Orient et à la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Elles reflètent également un point d'inflexion naturel du cycle économique après plusieurs années de récession, les machines et équipements usagés ainsi que les véhicules hors d'usage devant être remplacés et les travaux de modernisation nécessaires des usines ne pouvant plus être reportés".
Outre Atlantique, l'ISM manufacturier est ressorti légèrement au-delà des attentes, tout comme les nouvelles offres d'emploi (JOLTS), en avant-goût précieux avant la publication, jeudi une fois n'est pas coutume, du rapport NFP (Non Farm Payrolls) sur la santé de l'emploi privé. Vendredi, Wall Street restera clos pour le 4 juillet (Independence Day).
L'appétit pour le risque ne se contracte donc pas franchement. "Loin des accès de stress des dernières semaines, les investisseurs ont retrouvé le sourire. Entre baisse des tensions géopolitiques, accalmie sur le front commercial (pas de nouvelle taxe surprise signée Donald Trump pour une fois !) et discours jugé accommodant de Jerome Powell, le climat s’est nettement apaisé. Résultat : les marchés repartent à l’assaut de leurs sommets. Le S&P 500 et le Nasdaq tutoient les ATH (« All Time High ») comme si de rien n’était et les inquiétudes sur les actifs américains ne semblent plus qu’un lointain souvenir. D’ailleurs, qui parle encore de récession aux États-Unis ?", s'interroge Thomas GIUDICI, Responsable de la gestion obligataire d'Auris Gestion.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indice sur actions ont terminé la séance de mardi en ordre dispersé, le Dow Jones gagnant 0,91% et le Nasdaq Composite se contractant de 0,82%. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a une nouvelle fois joué les moyennes en terminant proche de l'équilibre à proximité immédiate des 6 200 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1790$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 65,05$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,25%. Quant au VIX, il valait 16,83 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce mercredi, à suivre en priorité les résultats de l'enquête du cabinet privé en RH ADP à 14h15.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le plafonnement progressif sous les 7 900 points s'est brutalement mué en volatilité intense. En une séance vendredi 23 mai, l'indice phare parisien a cassé la dynamique du rally printanier en rompant la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé), dont l'écart par rapport à la moyenne mobile à 50 jours (en orange) s'est vivement contracté.
Les 7 900 points sont renforcés dans leur statut de résistance graphique, alors même que la dynamique de l'indice de force relative invite à la prudence. En effet le RSI (Relative Strenght Index) adopte un biais baissier persistant depuis le 13 mai. L'indice phare tricolore est désormais dans une situation criante d'incapacité de créations de nouveaux sommets.
Première alerte jeudi 12 juin avec un gap baissier comblé en séance. Seconde dès le lendemain avec un nouveau gap, comblé en séance lui aussi. La configuration de court terme est progressivement fragilisée.
Le support intermédiaire des 7 500 points a néanmoins permis à l'indice phare de retrouver de l'oxygène en fin de semaine 26. Il est déjà de retour sur une résistance intermédiaire à 7 700 points.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 7700.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7512.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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