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L'art de la brutalité de Trump s'exprime pleinement sur cette première partie de semaine... Avec tout d'abord un gel de l'aide militaire à l'Ukraine - le Président américain n'ayant toujours pas digéré son altercation avec son homologue ukrainien vendredi dans le bureau Ovale. Et avec, d'autre part, la mise en application des droits de douane ce mardi de 25% pour les produits importés du Canada et du Mexique, à l'exception de l'énergie. Les droits de douane sur les produits importés de Chine sont pour leur part doublé, passant de 10% à 20%.
Rappelons que dans une scène d'une rare violence verbale, en Mondiovision, le Président américain a humilié son homologue ukrainien, dans le bureau ovale, lui intimant l'ordre de signer un accord sur l'exploitation de "terres rares", sans les contreparties de garanties de sécurité souhaitées par V. Zelensky. Agresser l'agressé, et faire jubiler l'agresseur russe, voilà en substance l'attitude de l'ex magnat de l'immobilier, avec laquelle les marchés vont devoir composer cette semaine. Londres organisait un sommet des alliés occidentaux, sommet dont l'enjeu fut de montrer que les autres alliés de Kiev était unis, et pour ce faire, le maître-mot a été: réarmement.
Lundi, le CAC 40 flirté avec ses records historiques avant de se replier quelque peu avant la clôture, parvenant tout de même à préserver 1,09% de gain à 8 200 points, porté par la défense: Safran a gagné 3,12%, Dassault Systèmes 3,19%, Airbus 5,24% et Thalès 16%.
"Les récentes interactions entre le président ukrainien Zelensky et Donald Trump ont déclenché des alarmes sur les vulnérabilités de l'Europe en matière de défense", commente le bureau d'études indépendant Alphavalue.
Hors indice phare, Dassault Aviation a bondi de 14,7% et Exosens, une société spécialisée dans la détection et la photodétection très exposée à la défense, de 19,7%. Eutelsat a pris 68%, alors que le marché s'attend à ce que les tensions entre les États-Unis et l'Europe en matière de défense profite à sa filiale Oneweb au détriment de Starlink, entreprise d'Elon Musk.
Au chapitre statistique lundi, lundi, les opérateurs ont pris connaissance du PMI manufacturier en données finales pour février, à 47,6 points légèrement au-dessus des attentes grâce à une composante allemande qui a agréablement surpris à 46,5, bien qu'encore nettement sous la barre des 50 points.
"Les dernières données PMI mettent toutefois en évidence les prémices d'une amélioration de la conjoncture en milieu de premier trimestre : les nouvelles commandes ont en effet affiché leur plus faible baisse depuis mai 2022 et la production s'est rapprochée de la stabilisation. Ainsi, après quasiment trois années de récession, il semble que le secteur puisse renouer avec une très légère croissance au cours des prochains mois, tendance que devraient favoriser la constitution rapide d'un gouvernement en Allemagne, une scène politique plus stable en France et un accord sur les tarifs douaniers avec les États-Unis", a commenté Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à la Hamburg Commercial Bank.
Hors alimentation, énergie, alcool et tabac, l'inflation en Zone Euro a bel et bien ralenti en février à +2,6% en rythme annuel, au-dessus toutefois du consensus à +2,5%. "L'inflation des services est tombée à 3,7 % en glissement annuel, son niveau le plus bas depuis deux ans et demi. Toutefois, les prix des services ont augmenté et, au cours des trois derniers mois, ils ont progressé à un rythme qui serait trop élevé pour que l'inflation de base atteigne 2 %", retiennent les économistes de Nomura.
"Cela pourrait jouer en faveur de ceux qui, au sein de la BCE, se demandent jusqu'où les taux d'intérêt peuvent descendre. Nous continuons de prévoir des taux à 1,75 % d'ici septembre, soit légèrement en dessous de notre objectif de neutralité. Mais cela nécessiterait des nouvelles plus faibles concernant l'IPCH. L'inflation restera au cœur de nos préoccupations dans les prochains mois".
Jeudi, la BCE achèvera justement un Conseil des Gouverneurs. La société de gestion d'actifs allemande DWS s'attend à ce "que la Banque centrale européenne (BCE) abaissera une nouvelle fois son taux de dépôt de 25 points de base pour le porter à 2,50 % en mars, marquant ainsi sa sixième baisse consécutive. Cependant, la marge de manœuvre pour de nouvelles réductions rapides semble se restreindre. Les avis au sein de la BCE sont de plus en plus partagés sur le nombre de baisses de taux à attendre dans les mois à venir, leur rythme d'application et la question de savoir si la politique monétaire actuelle est déjà restrictive."
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la première séance de la semaine dans le rouge vif, à l'image du Dow Jones (-1,48%) mais surtout du Nasdaq Composite (-2,64%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 1,76% à 5 849 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0480$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 67,80$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,13%.
A l'agenda macroéconomique ce mardi, à suivre en priorité le taux de chômage en Zone Euro à 11h00. Il est attendu stable à 6,3% de la population active.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'indice phare tricolore est typiquement en phase de consolidation, entre les 8 000 points symboliques et les sommets historiques qu'il vient de frôler. Ces derniers vont jour pour les mois à venir un niveau intermédiaire de résistance, auquel l'indice s'attaquera lorsqu'il aura accumulé assez d'énergie. Seule une rupture brutale des 7 810 points viendrait sonner l'alarme. Un travail entre 7 810 et 8 000 points dans les prochaines semaines est le scénario graphique de prédilection.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8260.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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