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Sans s'éloigner significativement de ses sommets historiques frôlés le lundi 3 mars, le CAC 40 aura connu une semaine d'une volatilité intense, marquée par un échauffement du VIX, l'indice de la peur, sur fond d'atermoiements de D. Trump sur les droits de douane, et d'une reconfiguration inédite de la géopolitique mondiale. Le secteur de la défense, avec la perspective d'un réarmement massif aura très largement surperformé. La fin annoncée de la règle d'or budgétaire en Allemagne, a ouvert la voie à des investissements massifs dans les infrastructures et la défense.
Revers de la médaille, "la flambée des rendements obligataires allemands ces derniers jours reflète l’inquiétude du marché face aux plans budgétaires expansionnistes du gouvernement, qui annoncent une augmentation de l’endettement et des risques inflationnistes", note David Zahn, Responsable de la gestion obligataire européenne chez Franklin Templeton. "Cette forte revalorisation, qui marque la plus forte hausse des rendements sur deux jours depuis 1997, s’est répercutée sur les marchés obligataires mondiaux, entraînant une hausse des rendements en Europe et aux États-Unis. Les investisseurs doivent se préparer à une volatilité persistante alors que le marché s’ajuste à ce nouveau cadre budgétaire".
Le CAC 40 s'est contracté de 0,94% à 8 120 points vendredi, à l'issue d'une séance marquée sur le plan statistique par la publication du rapport NFP (Non Farm Payrolls), sur la santé de l'emploi privé aux Etats-Unis. Le taux de chômage progresse légèrement, à 4,1% de la population active, là où le consensus laissait augurer une stagnation à 4,0%. Le nombre de créations de postes manquent, de peu il est vrai les attentes, à un peu plus de 150 000. RAS en revanche concernant la progression des salaires horaires moyens à +0,3%.
La veille, la BCE achevait un nouveau Conseil des Gouverneurs, soldé par une baisse de 25 points de base de son principal taux directeur.
"La BCE a répondu aux attentes en réduisant ses taux, malgré l'augmentation des prévisions d'inflation suite à la décision de l'Allemagne d'augmenter de manière significative ses dépenses fiscales. Nous pensons que la décision de l'Allemagne peut changer la donne pour l'Europe à long terme, mais nous devons également reconnaître les défis structurels très importants auxquels l'économie allemande (et donc européenne) est actuellement confrontée. La faiblesse de la démographie, l'intensification de la concurrence mondiale et la hausse des prix de l'énergie signifient que les perspectives de croissance à court terme restent faibles et qu'une nouvelle réduction semble justifiée à ce stade", pour Matthew Morgan, responsable de la gestion Fixed Income.
Côté valeurs, JCDecaux a encore progressé de 5,7% au lendemain d'un bond de 13,9% toujours porté par l'annonce jeudi de performances supérieures aux attentes en 2024. Air France-KLM a fait l'objet de quelques prises de bénéfices (-4,9%) après avoir gagné près de 33% jeudi et signé la plus forte hausse en Bourse son histoire. Le luxe aussi a souffert dans le sillage de Ferragamo (-15,90%) sanctionné à la Bourse de Milan après avoir dévoilé des résultats 2024 décevants. Kering a rendu 3,9% , LVMH a cédé 2,8% tandis que Hermès a perdu 2,5%.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de vendredi dans le vert, à l'image du Dow Jones (+0,52%) et du Nasdaq Composite (+0,70%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,55% à 5 770 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0830$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 66,90$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,29%.
A l'agenda macroéconomique ce lundi, l'indice Sentix de confiance des investisseurs en Zone Euro à 10h30.
On notera que la Côte Est des Etats-Unis est passée en heure d'été. Par conséquent, et en attendant que la France métropolitaine y passe, Wall Street ouvrira à 14h30, au lieu de 15h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'indice phare tricolore est typiquement en phase de consolidation, entre les 8 000 points symboliques et les sommets historiques qu'il vient de frôler. Ces derniers vont jour pour les mois à venir un niveau intermédiaire de résistance, auquel l'indice s'attaquera lorsqu'il aura accumulé assez d'énergie. Seule une rupture brutale des 7 810 points viendrait sonner l'alarme. Un travail entre 7 810 et 8 000 points dans les prochaines semaines est le scénario graphique de prédilection.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8260.00 points.
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