(BFM Bourse) - L'indice CAC a perdu 0,83% à 6 534 points hier, au lendemain d'une pause de quatre jours, les investisseurs continuant de digérer l'attentisme de la BCE qui achevait jeudi une nouvelle réunion de son Conseil des Gouverneurs. Une "trop grande prudence" qui s'explique par deux facteurs, selon William Gerlach, Directeur France d'iBanFirst: "La BCE considère qu'il est encore trop tôt pour savoir les conséquences de la guerre en Ukraine menée par la Russie sur l'économie de la zone euro. Par ailleurs, beaucoup de membres du Conseil des gouverneurs de la BCE (l'instance dirigeante) considèrent que l'inflation est temporaire. Elle serait liée essentiellement à la guerre en Ukraine."
"Il s'agit [...] pour la BCE, dont le calendrier de normalisation de la politique monétaire est certes bien plus flou que celui de la FED, de ne pas réveiller un volcan endormi : celui de la crise de la dette de la zone euro", relève Thomas Giudici, co responsable de la gestion obligataire chez AURIS Gestion. "Malgré cette absence d'empressement affichée par la BCE sur la hausse des taux, les taux 10 ans allemands (+0,84% à jeudi) et français (+1,33% à jeudi) ont continué sur la voie de la pentification. La perspective de l'arrêt de l'APP est en effet bien suffisante (rappelons que la BCE détient 32% du total de la dette publique des États de la zone euro) et le Conseil des Gouverneurs de la BCE du mois d'avril 2022 a confirmé que les achats nets d'actifs devraient prendre fin au troisième trimestre 2022."
De son côté, l'attitude beaucoup plus volontaire et ferme de la Fed provoque l'accélération des Treasuries 10 ans en direction des 3%.
C'est dans ce contexte que les investisseurs abordent le début du bal des trimestriels des grands groupes. Outre Atlantique, à noter la vive déception après-Bourse hier pour Netflix, premier des FANGAM à lancer les hostilités, avec une perte nette de 200 000 abonnés (une paille à son échelle, mais symboliquement un signal fort).
Au chapitre statistique, pas grand chose à se mettre sous la dent hier, hormis les mises en chantier et permis de construire de logements aux Etats-Unis, ressortis au-delà des attentes.
Côté valeurs, parmi les premiers à publier, Virbac a hier matin fait état de ventes encore meilleures que prévu au cours des trois premiers mois de l'année et terminé en tête du SBF 120 à +9,93% à 382 euros. Scor a pour sa part prévenu que le trimestre se solderait par une perte, étant donné une charge de plusieurs dizaines de millions d'euros liée au conflit en Ukraine et aux sanctions contre la Russie, conjuguée à plusieurs catastrophes naturelles, et perdu 5,20% à 26,46 euros.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont pris de la hauteur mardi, à l'image du Dow Jones (+1,45% à 34 911 points), porté par les bancaires, ou du Nasdaq Composite (+2,15% à 13 619 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 1,61% à 4 462 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0810$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 103,70$.
A suivre en priorité, à l'agenda ce mercredi, la balance commerciale en Zone Euro à 11h00 et les stocks de brut à 16h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Les 6 760 points, que nous identifiions jusqu'ici comme un plancher progressivement fragilisé, ont cédé, sur gap ample jeudi 24/02, ouvrant la voie à une nouvelle phase de marché. Rappelons que l'indice a tracé du 16 au 18 février une combinaison de bougies en trois corbeaux. Cette combinaison a dans la foulée été suivie d'une structure d'englobante baissière très significative, accompagnée de volumes loin d'être timides pour une séance rappelons-le, sans repères américains en raison d'un jour férié. La dernière phase de fragilisation du support précité aura donc été agressive.
Le pullback de vendredi 25/02 aura été d'une précision chirurgicale. Une phase de haute volatilité s'est ainsi ouvert. Le marubozu d'école tracé mardi 01er/03 en est une première étape. Deuxième étape vendredi 04/03 avec une bougie de même type (ouverture sur les points hauts, clôture sur les points bas) dans des volumes encore plus nourris. Une nouvelle jambe baissière s'ouvrirait sous les 6 000 points, déjà rompus lundi 07/03, avant la formation d'un rebond de contestation.
Nous avons assisté mercredi 09 mars à une première phase de rebond de contestation explosive, qui a rejeté l'indice sur sa moyenne mobile à 100 heures (en orange en vue horaire), courbe qui conserve un biais baissier marqué. Le gap de mercredi 16 mars ne constitue pas un signal de retour à l'achat, et la phase haute volatilité n'est par conséquent pas encore achevée. La configuration, sous forme de combinaison de bougies, en trois corbeaux noirs sur les trois dernières séances de la semaine 12, invite à la plus grande prudence. Comme le prouve le harami tracé immédiatement après une reconquête des 6 760 points, pour une seule clôture, celle du 29 mars. On remarquera le caractère d'englobante baissière de la bougie hebdomadaire de la semaine 14 sur la bougie de la semaine 13.
Nous avons évité la semaine passée la formation d'un îlot de renversement sous le gap du 16 mars.
Avis neutre à l'échelle de la séance à venir.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 6760.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 6425.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes
