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Tracassé par la décision d'E. Macron de dissoudre l'Assemblée Nationale, le marché se met à spéculer sur les risques d'instabilité politique inhérent à l'exercice. En provoquant un renouvellement de l'hémicycle, le locataire de l'Elysée a créé un climat d'incertitude fort, ce que le marché déteste par essence. L'indice CAC 40 perd désormais 2,66% depuis le début de la semaine et cote nettement sous le seuil symbolique des 8 000 points, à 7 789 points.
De quoi mettre davantage de pression sur le 10 ans français... L'agence de notation Moody's a mis en garde mardi contre le risque lié aux élections législatives qui seront organisées en France dans les prochaines semaines. L'agence de notation estime que ce scrutin "augmente les risques sur la consolidation budgétaire en France", a-t-elle indiqué.
"L'instabilité politique potentielle constitue un risque de crédit compte tenu de la situation budgétaire difficile dont héritera le prochain gouvernement", a ajouté l'agence, citée par Reuters, précisant que la perspective actuellement "stable" de la note de la France pourrait être abaissée à "négative" si les indicateurs d'endettement se détérioraient davantage.
Cette actualité politique majeure pourrait presque nous faire oublier que ce mercredi s'achève un FOMC de la Fed (Comité de politique monétaire).
Non pas que le marché s'attende à une première baisse des taux - septembre tient la corde - , mais les nouveaux éléments de langage retenus, les projections économiques et les fameux "dot plots", seront scrutés. Et catalyseront le cas échéant des mouvements sur le 10 ans américain, baromètre qui peut rendre l'indice très sensible en cas de forte variations...
Xiao Cui, Senior Economist, chez Pictet Wealth Management, s'attend "à ce que le président Powell note que la politique monétaire est suffisamment restrictive et qu’il convient de lui donner davantage de temps pour agir en maintenant les taux élevés plus longtemps. Il pourrait faire écho aux commentaires du gouverneur Waller selon lesquels il faudrait probablement plusieurs mois de ralentissement des données sur l’inflation pour amener la Fed à initier des baisses de taux."
"La Fed adoptera probablement une vision de désinflation continue sur une base séquentielle (avec une confiance moindre qu’auparavant), mais notez que la patience est justifiée. La Fed pourrait modifier rapidement sa politique si le marché du travail se détériorait de manière inattendue, ce qui devrait constituer un facteur de risque de plus en plus important dans son approche de gestion des risques."
Côté valeurs, les cycliques poursuivaient leur mouvement de reflux, au premier rang desquelles les bancaires, l'image de Société Générale (-5,02%), Crédit Agricole (-3,90%) et BNP-Paribas (-3,89%). TF1 (-6,95%) et M6 (-3,12%) était sous forte pression, alors que le Rassemblement national entend privatiser l'audiovisuel public s'il arrivait au pouvoir.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de mardi en ordre dispersé, le Dow Jones de contractant de 0,31% et le Nasdaq Composite, à forte coloration technologique, gagnant 0,88%. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,27% à 5 375 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0740$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 78,20$.
A l'agenda ce mercredi, à suivre en priorité les prix à la consommation aux Etats-Unis à 14h30, la décision de la Fed à 20h00, accompagnée des projections économiques et des dot plots, et suivie de la conférence de presse à 20h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La figure graphique en épaule, tête et épaule tracée depuis le 16 avril est en phase de rupture de sa ligne d'encolure, qui correspond peu ou prou au gap du 22 février, intégralement comblé hier en séance. la configuration graphique de court terme en est dégradée.
Coup sur coup, l'indice phare tricolore a échoué à deux tests techniques majeurs: il est sorti par le bas d'un canal le 29 mai, et comme vu précédemment, il est sorti par le bas d'une figure chartiste le 10 juin.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7900.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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