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Après avoir flirté avec le seuil symbolique des 8 000 points vendredi, le CAC a légitimement amorcé une phase de respiration en cours de séance, tout en parvenant - et c'est symptomatique de la force du rally amorcé le 16 janvier - à conserver 0,44% de gain à 7 927 points. Les dernières séances auront été marquées principalement par l'excellente tenue du luxe après la copie du Britannique Burberry, et un soulagement relatif sur le front douanier, D. Trump n'ayant pas encore annoncé la mesure des droits de douane qui seront imposés aux produits d'importation européens.
La Chine, également, souffle un peu. Le président américain a déclaré qu'il préférait "ne pas avoir" à instaurer des surtaxes douanières sur les importations chinoises. Le Président républicain avait précédemment indiqué envisager d'instaurer des surtaxes douanières de 10% après avoir évoqué un taux de 60% pendant sa campagne présidentielle.
"La récente réticence de Trump à imposer des tarifs douaniers sévères à la Chine a adouci le climat géopolitique. Son approche, qui fait écho à l'éthique de Theodore Roosevelt, 'parler doucement et porter un gros bâton', a été bien accueillie par les marchés", note finement Stephen Innes, de Spi AM. "En s'abstenant de mettre en œuvre les tarifs douaniers agressifs qu'il avait annoncés lors de sa campagne, Donald Trump a apaisé les craintes d'un scénario catastrophe à 60% sur les relations commerciales entre les États-Unis et la Chine, ce qui est crucial pour la Chine et l'économie asiatique axée sur les exportations", ajoute-t-il.
Au chapitre statistique, les opérateurs ont pris connaissance des premières estimations des baromètres d'activité, pour l'industrie et les services, les fameux PMI. Pour l'ensemble de l'union monétaire européenne, le PMI services ressort à 51,4, parfaitement dans la cible, et la composante industrielle à 46,1, au-dessus de la cible, grâce à un score moins catastrophique que prévu de la pondération allemande de l'indice. A noter la bonne tenue, bien que légèrement en-deçà des premières estimations, de l'indice de confiance des consommateurs américains (U-Mich, pour Université du Michigan), à 71,1.
Côté valeurs, l'équipement automobile, et les spiritueux étaient, sectoriellement parlant les grands gagnants de la séance, en raison des effets d'une détente de la guerre commerciale sino-américaine. OPMobility a gagné 4,22%, Pernod Ricard 4,49%, Remy Cointreau 6,07% et Forvia (l'ex-Faurecia) 7,52%, ne faisant pas démentir sa réputation de dossier à très fort Bêta.
Les déclarations de Donald Trump viennent quelque peu apaiser les craintes d'une guerre tarifaire entre la Chine et les États-Unis, scénario qui viendrait affaiblir la conjoncture et peser ainsi sur la demande automobile. En outre, des hausses de droits de douane sont susceptibles d'alourdir les coûts des constructeurs et d'avoir un impact sur leurs calendriers de production et donc sur les volumes proposés aux équipementiers. Concernant les spiritueux, "les déclarations plus souples de Donald Trump sur la Chine sont plutôt un bon scénario pour le marché. Cela écarte le risque de mesures de rétorsion de la part de Pékin, qui pèseraient sur la macroéconomie et sur la demande de spiritueux. Avec l'Europe qui se retrouverait au milieu de ces deux pays et serait ainsi susceptibles de souffrir sur les secteurs exportateurs, comme donc les spiritueux", explique un analyste.
La semaine sera marquée, outre par la publication trimestrielles de nombre de stars de la tech américaine, par les réunions de politique monétaire de la BCE et de la Fed.
La Fed sera la première à achever, le 29/01, son Comité de politique monétaire. "La [Federal Reserve] restera en attente lors de la réunion du FOMC en janvier, bien que les données récentes pourraient suggérer une posture légèrement moins restrictive qu'en décembre. Les dernières statistiques sur l'inflation maintiennent ouverte la possibilité de nouvelles baisses de taux, même si elles seraient limitées, et le marché de l'emploi – malgré une forte dynamique d'embauches – ne constitue pas actuellement une source de pression inflationniste. Toutefois, l'incertitude autour des politiques économiques reste présente", anticipe Christian Scherrmann, économiste en chef pour les États-Unis de DWS.
La BCE lui emboîtera le pas dès le lendemain avec la fin de son Conseil des Gouverneurs, l'équivalent européen du FOMC. Le "contexte [économique] permet à la BCE de réduire encore le taux de dépôt de 25 points de base, à 2,75 %", pour Ulrike Kastens, Économiste européenne de la même maison de gestion, qui se base sur la dichotomie avec la santé de l'économie américaine. "Depuis la dernière réunion de la BCE en décembre, la situation des données dans la zone euro n'a pas beaucoup changé. Les indicateurs économiques continuent de signaler une croissance plutôt faible dans les mois à venir. Comme prévu, le taux d'inflation a continué d'augmenter à la fin de 2024. Cependant, les projections d'inflation montrent également une confiance accrue dans le fait que la hausse du coût de la vie se rapprochera durablement de l'objectif d'inflation."
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de vendredi dans le rouge, à l'image du Dow Jones (-0,32%) et du Nasdaq Composite (-0,50%). Proche de ses zéniths, le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 0,29% à 6 101 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0450$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 74,00$.
A l'agenda macroéconomique ce lundi, à suivre en priorité l'IFO du climat des affaires en Allemagne à 10h00 ainsi que les ventes de logements neufs outre Atlantique à 16h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Nous avons assisté à un fait technique et graphique majeur jeudi 16 janvier avec le franchissement sur gap puis extension en séance, du seuil pivot des 7 500 points, qui retrouve ses attributs de support. La base de travail actuelle devient donc une bande entre 7 500 et 7 690 points, au sein de laquelle une certaine forme de volatilité est loin d'être exclue.
Ce franchissement a immédiatement été suivi d'un nouveau gap (moins ample) et d'une extension haussière en séance, avec la participation de nombreux secteurs, marquant l'affirmation du camp acheteur.
Une première manifestation d'un besoin de respiration des cours a été illustré mercredi avec une ombre haute sur la bougie, sur un niveau proche des 7 800 points, premier obstacle palpable depuis le franchissement en trombe des 7 465 / 7 500 points. Entre 7 900 et 8 000 points, l'indice phare entre en zone de surachat à très court terme, prémisse à une entrée en consolidation.
L'indice a justement flirté avec les 8 000 points symboliques vendredi.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8000.00 points.
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