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La séance avait pourtant bien commencé jeudi, dans la foulée de la décision du Tribunal commercial américain du caractère inconstitutionnel de la décision par décret des surtaxes douanières imposés par Trump à ses "partenaires" commerciaux.
Selon ce tribunal, l'application de droits de douane par la Maison Blanche est anticonstitutionnelle, ces mesures relevant du Congrès. Le caractère d'urgence nationale arguée par Donald Trump pour justifier cette prérogative n'a donc pas été retenue. Cette décision, certes attendue, ne découragera pas le Président américain dans sa guerre commerciale, mais force est de constater que ce camouflet a plu aux marchés asiatiques, clôturant en nette hausse ce jeudi. Le DAX et le CAC, pour leur part, voit à la mi-journée leur gain d'ouverture s'étioler.
Un porte-parole de la Maison Blanche a dénoncé une décision prise par des "juges non élus" qui n'ont "pas le pouvoir gérer convenablement une urgence nationale". Jusqu'ici, le Président américain s'appuyait sur la la loi d'urgence économique de 1977 pour procéder par décret sur la question de la hausse des droits de douane réciproques.
C'est un groupe de cinq petites entreprises américaines qui est à l'origine de ces poursuites. D'abord une société d'importation new-yorkaise de vins, spiritueux et autres saké qui s'appelle VOS Selections. Les menaces de Donald Trump sur les alcools (et notamment français) ont provoqué la colère des responsables de cette petite compagnie fondée en 1987.
Les autres plaignants sont des sociétés quasi-anonymes qui disent d'ailleurs représenter "le travailleur américain". On trouve notamment FishUSA, une entreprise de Pennsylvanie qui vend du matériel de pêche, Genova Pipe qui fabrique dans l'Utah des tuyaux et des raccords en plastique pour la plomberie ou encore Microkits, un fabricant d'instruments de musique de Virginie et enfin Terry Cycling qui commercialise depuis le Vermont des vêtements de cyclisme.
Le CAC 40 avait ouvert en nette hausse jeudi, avant de voir ses gains s'étioler progressivement. L'indice phare parisien a finalement clôturé dans le rouge, symboliquement (-0,11% à 7 779 points).
Au chapitre statistique, les inscriptions hebdomadaires au chômage se sont inscrites à 240 000 unités sur la semaine close le 24 mai, contre 230 000 unités attendues par les économistes tandis que les ventes de maisons ont reculé de 6,3% en avril quand le consensus attendait un repli de 1%. Le PIB américain a par ailleurs reculé de 0,2% au premier trimestre, selon une deuxième estimation, contre -0,4% pour la première estimation.
Côté valeurs, Edenred a signé la plus forte hausse (+1,7%) du CAC 40. Thales a pâti de prises de bénéfices, reculant de 2%. Outre Atlantique, NVidia a gagné 3,25% à 139,19$, dans la foulée d'une publication rassurante.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé timidement dans le vert, à l'image du Dow Jones (+0,28%) et du Nasdaq Composite (+0,39%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 0,40% à 5 912 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1270$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 62,80$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,52%. Quant au VIX, il valait 19,31 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce vendredi, à suivre en priorité les prix PCE à 14h30; il s'agit de la mesure de prédilection de l'inflation pour la Fed. A suivre également, à 16h00, les données révisées de l'indice de confiance du consommateur (U-Mich).
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le plafonnement progressif sous les 7 900 points s'est brutalement mué en volatilité intense. En une séance vendredi 23 mai, l'indice phare parisien a cassé la dynamique du rally printanier en rompant la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé), dont l'écart par rapport à la moyenne mobile à 50 jours (en orange) s'est vivement contracté.
Les 7 900 points sont renforcés dans leur statut de résistance graphique.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7900.00 points.
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