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Au lendemain d'un communiqué de la Fed au ton étonnamment ferme, et alors que les opérateurs digèrent les contours pour le moins déséquilibrés de l'accord commercial conclu entre Washington et Pékin, le caractère de résistance graphique des 7 900 points se renforce. C'est en tous cas le principal enseignement technique de la semaine, qui s'achèvera sur le plan statistique par le rapport NFP (Non Farm Payrolls), rapport mensuel fédéral sur l'emploi privé américain.
En voici les principaux consensus: dans l'ensemble, les intervenants de marché interrogés tablent sur une très légère hausse du taux de chômage à 4,2% de la population active, une croissance mensuelle modérée des salaires (+0,3%) et 106 000 créations de postes dans le secteur privé (hors agriculture).
Les investisseurs continuent de décortiquer les annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a opté mercredi soir pour le statu quo sur ses taux directeurs, mercredi soir, au grand dam de Donald Trump. Toutefois, deux de ses membres (Christopher Waller et Michelle Bowman) se sont prononcés contre ce maintien, ce qui ne s'était pas produit depuis 1993.
"Ce qui a rendu la réunion notable, c’est la dissidence rare de deux gouverneurs de la Fed. Christopher Waller et Michelle Bowman se sont tous deux prononcés en faveur d’une baisse des taux. C’est la première fois depuis 1993 que deux gouverneurs expriment un avis divergent. Si ces votes interviennent dans un contexte de pression politique accrue de l’administration Trump pour une politique monétaire plus souple, ils traduisent aussi l’accumulation d’indices signalant un ralentissement de l’économie américaine", décrypte Allison BOXER de PIMCO
Pourtant la photographie à l'instant t des fondamentaux de la première économie de la planète restent particulièrement solides, tant sur les plans de l'emploi que de la consommation intérieure. Mais la difficulté de lire à long terme les conséquences du protectionnisme exacerbé de Trump embrume les perspectives économiques.
Les économistes soulignent que le président de la Fed, Jerome Powell, a adopté un ton plus restrictif lors de la conférence de presse qu'il a tenue dans la foulée de ces annonces.
"Powell n'a pas semblé impressionné par les fortes pressions en faveur d'une baisse immédiate des taux, a tenu des propos restrictifs et n'a donné aucune nouvelle indication sur l'évolution future des taux", observe Barclays. "Nous maintenons notre prévision d'une baisse de 25 points de base (0,25 point de pourcentage, NDLR) cette année, en décembre", ajoute la banque.
Le marché continuait également de suivre les dernières informations sur les droits de douane à la veille du 1er août, date à laquelle les États-Unis appliqueront d'importantes surtaxes douanières sur les pays ou groupe de pays avec lesquels ils n'ont pas conclu d'accord. Donald Trump a annoncé qu'il imposerait vendredi des droits de douane de 25% sur les importations indiennes pour sanctionner le pays d'avoir du pétrole et du matériel militaire russe.
Par ailleurs, selon des sources diplomatiques européennes citées par Reuters, les vins et spiritueux européens subiront des droits de douane américains de 15% à compter du 1er août. La France espérait que ces produits pourraient bénéficier d'une exemption.
Côté valeurs, une pluie de copies trimestrielles a animé la séance. Accor a chuté de 9,60% après avoir livré des revenus et une croissance de son réseau décevants. Sanofi a perdu 7,8% alors que son bénéfice net par action s'est avéré inférieur aux prévisions des analystes au deuxième trimestre. Bouygues a également sanctionné lourdement par le marché (-7,3%) après avoir dévoilé des résultats mitigés. A contrario, Société Générale a grimpé de 6,9% alors la banque a dépassé les attentes au deuxième trimestre, relevé ses objectifs et annoncé un programme de rachats d'actions de 1 milliard d'euros. Safran, qui a aussi rehaussé ses perspectives annuelles, a bondi de 3,1%. Legrand a avancé pour sa part de1,8% après avoir rehaussé sa cible de marge pour l'année en cours.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de jeudi dans le rouge, symboliquement pour le Nasdaq Composite (-0,03%), un peu moins symboliquement pour le Dow Jones (-0,74%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 0,37% à 6 339 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1430$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 69,40$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,38%. Quant au VIX, il valait 16,70 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce vendredi, à suivre les données finales du PMI manufacturier en Zone Euro à 10h00, les prix à la consommation en Zone Euro à 11h00, le rapport NFP à 14h30 et le PMI industriel ISM à 16h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La sortie de camisole technique a été confirmée le 09/07, venant donner davantage de sens à la prise d'appui sur la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé); et l'indice vient de valider une phase de pullback (rejet graphique).
Désormais, un range (canal latéral) d'une amplitude de 400 points s'esquisse, entre 7 500 et 7 900 points. C'est cette résistance à 7 900 points qui est actuellement testée. Un test pour l'instant en forme d'échec. Un échec corroboré par la séance du lundi 28 juillet, matérialisée par une bougie au long corps rouge, quasiment sans ombre ni haute, ni basse. Une réplique le 31 juillet, après deux bougies à ombre haute marquée, vient confirmer cette psychologie de marché sur la retenue.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7900.00 points.
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