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La volatilité est toujours intense depuis le début de la semaine, dans la foulée de l'inextricable situation politique en France. Le marché a toutefois repris quelques points mercredi, avec cette perspective en tête: mieux vaut un budget 2026, même tronquée de nombreuses économies proposées par François Bayrou, que pas de budget du tout. Et les ultimes négociations menées par le premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu n'excluent pas cette hypothèse.
Après avoir reçu les formations de la droite et du centre mardi, il s'est entretenu avec les partis de gauche ce mercredi. Un peu plus tôt dans la journée, le dirigeant politique a assuré voir une "convergence" pour parvenir à un budget avant le 31 décembre, ce qui éloigne "les perspectives d'une dissolution". Il a également assuré que ses interlocuteurs s'accordaient sur le fait que le déficit public ne doit pas dépasser 5% du PIB en 2026.
Pourtant, les déclarations des différents partis politiques n'invitent pas franchement à l'optimisme. Figure emblématique du Rassemblement national, Marine Le Pen a déclaré qu'elle censurait "tout" car "la plaisanterie a assez duré". LR rejette la suspension de la réforme des retraites, une mesure qui a été suggérée par Elisabeth Borne, qui avait pourtant porté cette réforme quand elle était Première ministre. Alors que, de son, côté, le président du Parti socialiste, Olivier Faure veut des assurances sur la suspension d'une telle réforme.
"Si les marchés n’envoient pas de signal d’alerte majeur, l’urgence de leur offrir une trajectoire claire en matière de finances publiques reste primordiale. Depuis un an, aucun consensus politique n’émerge sur la question budgétaire, et cette incertitude se traduit par une hausse continue des taux d’intérêt de long terme. Ce phénomène n’est pas propre à la France, mais l’absence de cap crédible sur la réduction du déficit pénalisera le pays à moyen et long terme", préviennent les économistes d'Asteres, qui rappellent que "l’agence Moody’s devrait d’ailleurs le confirmer le 24 octobre en dégradant la note de la France. L’urgence d’offrir une trajectoire budgétaire claire est réelle : il ne faut pas attendre que les marchés adressent un signal plus brutal pour réagir."
L'Elysée a confirmé hier soir, dans la foulée de l'intervention du premier ministre démissionnaire sur France 2, qu'un nouveau premier ministre serait nommé sous 48h.
Le CAC a en tous cas clôturé à 60 points au-dessus du seuil des 8 000 points, avec l'appui des banques et du luxe. C'est hors de ces secteurs que la société qui a dominé les débats exerce, pourtant: Arcelormittal a gagné 6,55% après que la Commission européenne a proposé des mesures (baisses de quotas, doublement des droits de douane) pour limiter les exportations d'acier vers l'Union européenne.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé en ordre dispersé, la tech battant tous les records, le Nasdaq Composite gagnant 1,1%. Le Dow Jones est resté stable, tandis que le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a progressé de 0,64% à 5 649 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin
> Sur le marché des changes la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1630$.
> Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 62,50$.
> Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,13%.
> Quant au VIX, il valait 16,30 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce jeudi les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, si toutefois le shutdown devait prendre fin d'ici là. Cette paralysie des services publics fédéraux non essentiels prive les salles des marchés de repères importants, en particulier sur l'emploi.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Alors que le CAC venait de s'affranchir une résistance majeure, sur gap ample (02 octobre), la séance du 06 octobre est venue changer la donne. Le gap évoqué, bien que ample et formé de part et d'autre des 8 000 points, ne peut plus être qualifié de gap de rupture (breakaway gap). Ce qui remet fortement en question le scénario d'une extension haussière immédiate en direction des 8 260 points.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 8260.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7940.00 points relancerait la pression vendeuse.
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