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Jaugeant les risques d'embrasement au Moyen Orient, et prenant acte d'un ralentissement marquée de l'activité industrielle américaine, les opérateurs ont opté pour une poursuite des prises de bénéfices à la Bourse de Paris jeudi, le CAC 40 perdant 2,14% à 7 370 points, soit un plus bas en données de clôture depuis le 23 janvier.

Au chapitre statistique, à signaler des inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage à 249 000 nouvelles unités, un peu au-dessus des attentes. Le PMI ISM manufacturier est ressorti à 46,8, soit 2 points sous le consensus. Pour rappel, un score inférieur à 50 signifie une contraction du secteur considéré.

De ce côté-ci de l'Atlantique, le PMI manufacturier est ressorti en légère hausse par rapport aux premières estimations, à 45,8, grâce à la composante allemande, qui ressort finalement à 43,2 points. Décevante mais moins qu'en toutes premières estimations.

Pour Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à la Hamburg Commercial Bank, "on ne peut guère espérer de rebond prochain de la demande, les nouvelles commandes ayant reculé pour un vingt-septième mois consécutif en juillet, et ce à un rythme plus soutenu qu'en juin. Les fabricants de la zone euro sont également peu optimistes quant à une hausse de leur activité dans l'année à venir, le degré de confiance affichant un niveau inférieur à sa moyenne de long terme, et la faiblesse des perspectives de croissance a donné lieu à une accélération des suppressions d'emplois".

Côté valeurs, la publication de Société Générale a fait grincer des dents (-9%), la banque de détail en France ayant encore déçu. La société a d'ailleurs abaissé sa projection de marges nettes d'intérêt en France pour 2024. A contrario, Crédit Agricole SA prend 0,6% après avoir livré des comptes solides au deuxième trimestre.

Hors CAC 40, Worldline s'est effondré (-15,3%) après avoir abaissé ses objectifs pour 2024, invoquant les incertitudes sur la consommation en Europe. Eurobio Scientific a bondi de 34,9%, porté par un projet d'offre publique d'achat (OPA) par un consortium, qui devrait se traduire par un retrait de la cote du spécialiste du diagnostic in vitro.

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de jeudi en nette baisse, à l'image du Dow Jones (-1,21%) et surtout du Nasdaq Composite (-2,30%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 1,37% à 5 446 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0820$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 78,20$. Un baril en forte hausse avec les tensions géopolitiques exacerbées au Proche Orient, mais une hausse qui se voit plafonner par la publication hier matin par une contraction de l'activité industrielle en Chine, une première depuis neuf mois.

A l'agenda ce vendredi, à suivre en priorité le rapport mensuel fédéral NFP sur la santé de l'emploi privé américain au mois de juillet, à 14h30. En voici les différents consensus: un taux de chômage stable à 4,1% de la population active, 176 000 créations de postes dans le secteur privé non agricole, et une hausse mensuelle des salaires horaires moyens à +0,3%.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

L'indice phare de la place parisienne a rompu le niveau graphique des 7 465 / 7 500 points, plancher fragilisé depuis le 14 juin. L'énergie vendeuse libérée est importante, à l'aune de l'incapacité à combler le gap d'ouverture, et à la mesure des volumes de transactions en hausse. Le message délivré est négatif. Dans l'immédiat, l'indice reste aimanté par les 7 465 points, niveau qui correspond à la borne basse d'un ancien gap (26/01). A l'époque, LVMH enthousiasmait le marché avec une copie trimestrielle d'excellente facture. Marché qui est dans une toute autre disposition psychologique cet été.

Mercredi 31 juillet, l'indice est venu combler intégralement le gap baissier du 24 juillet, apportant une lourdeur supplémentaire à la configuration de court terme.

Jeudi 1er août, il a rompu les 7 465 points, avec clôture sur les points bas de séance.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.

Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7465.00 points.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes