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Les valeurs très sensibles à la problématique commerciale, dans le luxe, les spiritueux ou l'équipement automobile, ont soutenu le marché, à 7 jours du 09 juillet, date butoir à laquelle la Maison Blanche, faute d'accord avec les pays concernés, appliquera des surtaxes aux importations.
Pernod-Ricard a gagné 2,32%, Remy Cointreau 2,80%, Christian Dior +3,32%, Kering 3,65%, LVMH 4,15%, Valeo 4,17%, Plastic Omnium 5,38%, et Forvia +9,12%.
Sans être claire pour autant, l'administration Trump a laissé entendre que les négociations et potentiellement la suspension des lourdes surtaxes douanières, pourraient se prolonger au-delà de cette échéance. Puis mardi, versatile, le président américain avait déclaré qu'il ne pensait pas à "une pause" sur les droits de douane et donc à repousser l'échéance du 9 juillet. Le marché ne semble pas franchement y croire. "Il semble presque acquis qu’un nouveau délai sera annoncé prochainement, ce qui devrait permettre de passer le mois de juillet sans trop de tracas", commente Christopher Dembik de Pictet AM.
Dans tous les cas, le niveau des droits de douane sera bien plus élevé qu'auparavant, transformant en profondeur les fondamentaux du commerce international. "Dans l’hypothèse d’une hausse durable des droits de douane américains de 15 %, nous estimons que la croissance mondiale sera ramenée à 2,4 % au cours des 12 prochains mois", quantifie Raphaël Gallardo, Chef Economiste de Carmignac.
"Aux États-Unis, la baisse de la confiance des ménages et des chefs d’entreprises laisse déjà présager un ralentissement marqué de la demande domestique privée. Le marché du travail devrait refléter ce reflux des « esprits animaux » dès le troisième trimestre 2025. La déflation naissante des prix des logements neufs pèsera sur l’effet de richesse lié au marché immobilier. Et pour les ménages à faibles revenus, la hausse des taux de défaut sur les prêts à la consommation suggère que l’ensemble des réserves d’épargne ont été épuisées."
Au chapitre statistique, la parution de la statistique du jour mercredi, à savoir le rapport sur l'emploi américain du cabinet ADP pour le mois de juin, a déçu. Cette enquête a fait part d'une détérioration inattendue du marché de l'emploi aux États-Unis, le mois dernier. Quelque 33 000 emplois ont été détruits au mois de juin, alors que le consensus attendait une progression des embauches.
C'est donc avec la plus grande attention que les marchés vont prendre connaissance ce jeudi du rapport NFP (Non Farm Payrolls), rapport fédéral sur la santé de l'emploi privé (hors agriculture). Il est exceptionnellement publié jeudi et non vendredi, en raison de la fermeture demain de Wall Street pour un jour férié (4th of July, Independence Day).
Pour être complet côté valeurs, STMicroelectronics a rebondi de 5,3% alors qu'UBS juge dans une note que les résultats du deuxième trimestre du groupe pousseront le consensus à revoir ses anticipations de bénéfice par action 2025 "pour la première fois depuis plusieurs années".
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont connu des écarts de performances notables mercredi - comme mardi au demeurant. Le Dow Jones est resté stable (-0,02%) tandis que le Nasdaq Composite a gagné 0,94%. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,47% à 6 227 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1790$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 66,30$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,26%. Quant au VIX, il valait 16,60 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce jeudi, en priorité, les données finales des PMI services en Zone Euro pour juin à 10h00, le rapport NFP sur l'emploi américain à 14h30 et l'ISM des services américain à 16h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le plafonnement progressif sous les 7 900 points s'est brutalement mué en volatilité intense. En une séance vendredi 23 mai, l'indice phare parisien a cassé la dynamique du rally printanier en rompant la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé), dont l'écart par rapport à la moyenne mobile à 50 jours (en orange) s'est vivement contracté.
Les 7 900 points sont renforcés dans leur statut de résistance graphique, alors même que la dynamique de l'indice de force relative invite à la prudence. En effet le RSI (Relative Strenght Index) adopte un biais baissier persistant depuis le 13 mai. L'indice phare tricolore est désormais dans une situation criante d'incapacité de créations de nouveaux sommets.
Première alerte jeudi 12 juin avec un gap baissier comblé en séance. Seconde dès le lendemain avec un nouveau gap, comblé en séance lui aussi. La configuration de court terme est progressivement fragilisée.
Le support intermédiaire des 7 500 points a néanmoins permis à l'indice phare de retrouver de l'oxygène en fin de semaine 26. Il est déjà de retour sur une résistance intermédiaire à 7 700 points.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 7810.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7512.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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