(BFM Bourse) - Si l'indice CAC 40 est parvenu mercredi à limiter les dégâts (-0,87% à 4 689 points), à la faveur d'un rebond des cours du brut, l'ambiance de travail sur les marchés financiers demeure toujours aussi lourde, en raison principalement des préoccupations récurrentes sur le ralentissement de la croissance mondiale.
Ces craintes de ralentissement économique sont à mettre en relation avec la guerre commerciale sino-américaine, et ce même si les dirigeants des deux grandes superpuissances commerciales ont multiplié les signaux positifs ces derniers jours, laissant entrevoir la possibilité, enfin, d'un accord définitif sur le sujet des taxes douaniers bilatérales.
Alors que la Chine et les Etats-Unis se sont donnés jusqu'au 1er mars pour négocier un accord commercial, le président américain a affirmé avoir mené un long et productif entretien avec son homologue chinois Xi Jinping. De son côté la Chine a réitéré qu'elle était prête à coopérer pour mettre en oeuvre les engagements pris au début du mois lors de l'entrevue des chefs d'Etat en marge du dernier sommet du G20.
D. Trump évoque plus précisément de "gros progrès" avec la Chine. Voici la traduction d'un tweet du Président américain, posté samedi soir: "Je viens juste d'avoir un long et fructueux entretien téléphonique avec Xi Jinping . L'accord avance à grands pas. S'il est conclu, il sera très complet, et répondant à de nombreux sujets de débats. De grands progrès sont en marche ! "
Les investisseurs restent par ailleurs crispés par l'absence de visibilité de la durée du shutdown aux Etats-Unis, à savoir la paralysie d'une grande partie des services publics fédéraux, faute d'accord au Congrès sur le budget national 2019. Pour rappel, le dernier shutdown "durable" dans l'histoire récente date de l'automne 2013, sous la présidence d'Obama. L'absence d'accord budgétaire au Congrès portait sur la loi phare d'assurance-maladie, loi dite Obama Care. La situation de paralysie avait alors duré 17 jours... Le "record" est de 21 jours (sous la présidence de Clinton).
Au chapitre statistique, chapitre qui se densifie nettement, après la période creuse des fêtes de fin d'année, un nouveau signal, ce mercredi, est venu compléter celui de lundi, concernant l'activité industrielle en Chine. L'indicateur d'activité manufacturier "Caixin" est repassé au mois de décembre sous la barre des 50 points, seuil qui sépare l'expansion de la contraction du secteur en question. Une première depuis juin 2017. En moyenne, les analystes et économistes interrogés tablaient sur un maintien de l'indicateur juste au-dessus de la barre symbolique de 50. Des chiffres qui viennent donc confirmer l'indicateur équivalent, réalisé avec une méthodologie différente: le PMI manufacturier, publié lundi, sous les 50, une première depuis août 2016. Les deux indicateurs, à valeur fiable de baromètre par nature, sont calculés à partir d'enquêtes passées auprès de directeurs des achats.
Côté européen, les salles des marchés ont pris connaissance d'une batterie d'indicateurs d'activité (PMI) dans les services, ressortis sans grande surprise. En données finales pour l'ensemble de la Zone Euro, l'indicateur se maintient encore significativement au-dessus des 50 points (barre qui sépare la contraction de l'expansion), 51.4, parfaitement dans la cible.
Cible atteinte parfaitement également pour un indicateur équivalent aux Etats-Unis.
Côté valeurs, le secteur automobile, au sens large, était à la peine mercredi à la Bourse de Paris, à l'image de Renault (-2,97% à 52,93 euros), Peugeot (-2,82% à 18,12 euros), Michelin (-1,29% à 85,58 euros), Valeo (-3,88% à 24,52 euros), Faurecia (-5,72% à 31,18 euros), ou encore Plastic Omnium (-2,63% à 19,64 euros).
Wall Street, en manque d'inspiration, est parvenu à grappiller quelques points, grâce au rebond des cours du WTI (brut léger texan). Le Dow Jones a clôturé à +0,08% à 23 346 points, et le Nasdaq Composite à 0,46% à 6 665 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,13% à 2 510 points. Un début d'année gâché immédiatement après-Bourse après un avertissement sur les ventes trimestrielles d'Apple, en raison de la contraction de la demande chinoise, et de la concurrence de Huawei. Si Apple ouvre ce jeudi au niveau de sa chute après la clôture, ce sont 58 Milliards qui partiront en fumée,
Un point sur les autres classes d’actifs à risque : vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1.1375$. Le baril de WTI, un baromètre de l’appétit pour le risque sur les marchés financiers, s’échangeait autour de 45.50$.
Sur le plan macroéconomique ce jeudi, à suivre les emprunts des ménages en Zone Euro à 10h00, l'indice PMI de la construction au Royaume-Uni à 10h30, et pour les Etats-Unis: les suppressions de postes (Challenger) à 13h30, l'enquête du cabinet privé en RH ADP à 14h15, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage à 14h30, l'indice PMI manufacturier (ISM) et les dépenses de construction, à 16h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Sous le gap baissier du 20 décembre, qui n'a été que grignoté en toute petite partie lundi, la configuration graphique de l'indice CAC 40 reste dégradée. Elle illustre une aversion très importante au risque. Les trois derniers gaps dits de poursuite (05/12, 14/12, et 20/12) annoncent une suite au mouvement de repli de l'indice.
Un coup d'oeil sur les configurations graphiques des valeurs ayant le plus souffert ces derniers mois, en particulier les sociétés para-pétrolières et les équipementiers automobiles, continuent d'envoyer des signaux négatifs de fond. Et ce malgré leur "surperformance" de lundi.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 4731.00 points.

Le conseil
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