(BFM Bourse) - Cet article, en accès libre, est produit par l'équipe de recherche en analyse et stratégie boursière de BFM Bourse. Pour ne manquer aucune opportunité, consultez l'intégralité des analyses et découvrez nos portefeuilles en accédant à notre espace Privilèges.

La volatilité s'intensifie sur le CAC, qui a de nouveau frôlé ses records absolus mercredi, avec l'appui de la banque, de la technologie et de la défense, sur fond de vent chaud venu... d'Allemagne !

Les marchés ont profité de l'espoir d'une progression substantielle de la dépense publiques en Allemagne. Les conservateurs (CDU/CSU ) et les sociaux-démocrates (SPD) ont annoncé avoir trouvé un accord pour la création d'un fonds d'infrastructures de plusieurs centaines de milliards d'euros. Par ailleurs, la "règle d'or" du frein à l'endettement va être profondément modifiée, en particulier pour investir massivement dans la défense. A l'heure actuel, cette règle limite à 0,35% le déficit budgétaire fédéral.

Si le CAC 40 a gagné 1,56% à 8 173 points, à bonne distance de ses sommets du jour, le DAX a largement surperformé en gagnant 3,38%.

Société Générale a gagné 5,17%, CapGemini 5,20%, STMicro 5,39%, Thalès 7,63%. Saint Gobain (+8,84%) et ArcelorMittal ont très directement profité de la volonté du nouvel exécutif allemand de desserrer l'étau budgétaire et d'investir dans les infrastructures.

"Prudence toutefois concernant les espoirs suscités par « l’économie de guerre »", tient à prévenir Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM. "C’est l’expression à la mode du moment. Il y a eu des efforts. Depuis 2022, l’UE a accru de 100 milliards d’euros ses dépenses militaires. Mais nous sommes loin du compte. Seuls cinq pays de l’UE consacrent plus de 2% de leur PIB à la défense, comme l’exige en principale l’OTAN à ses pays membres, tandis que les États-Unis ont un budget militaire de 3,4% du PIB."

Les opérateurs gardent par ailleurs, naturellement, un oeil attentifs aux derniers développements dans la guerre commerciale, dont le degré d'intensité est monté d'un cran cette semaine. Rappelons que des droits de douane à hauteur de 25% sur les produits à l'importation en provenance du Canada et du Mexique sont entrés en vigueur hier. Même si les opérateurs nourrissent l'espoir qu'un accord puisse être trouvé entre Washington et ses voisins immédiats.

"Beaucoup estiment qu'ils seront au moins partiellement allégés (taux réduit et/ou exemptions spécifiques) dans les semaines à venir. Au fur et à mesure de l'évolution de la guerre commerciale, les investisseurs réévalueront leurs anticipations en matière de droits de douane, ce qui pourrait engendrer une volatilité persistante des marchés", analyse Joshua Jamner, analyste senior en stratégie d'investissement chez ClearBridge (filiale de Franklin Templeton).

C'est avec cette équation complexe que la Banque centrale européenne doit composer, BCE qui achève ce jeudi un Conseil des Gouverneurs.

"Même si certaines voix discordantes se font désormais entendre, la BCE devrait une nouvelle fois baisser son taux directeur de 25 points de base lors de la réunion du 6 mars", anticipe Emmanuel Auboyneau, Gérant associé chez Amplegest .

"Les données inflationnistes restent rassurantes et l’activité économique est toujours faible, justifiant ainsi cet assouplissement monétaire. Au-delà de cette décision il sera intéressant d’écouter Christine Lagarde qui donnera le ton pour les prochaines réunions. Elle ne devrait pas se départir de sa prudence coutumière mais nous espérons qu’elle restera dans le camp d’une politique monétaire expansionniste dont l’Europe a vraiment besoin. Le futur gouvernement allemand devrait élaborer un plan de relance budgétaire qui, conjointement avec les baisses de taux de la Banque Centrale, pourrait relancer une économie atone."

Rendez-vous à 14h15 pour la décision de politique monétaire proprement dite et à 14h45 pour la conférence de presse de C Lagarde.

Cette seconde partie de semaine se "travaillera" également à l'aune de la santé de l'emploi américain, avec en point d'orgue ce vendredi le rapport NFP (Non Farm Payrolls). A suivre à 14h30 ce jeudi les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, après la déception suscitée hier par les conclusions de l'enquête du cabinet ADP.

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont clôturé dans le vert mercredi, à l'image du Dow Jones (+1,14%) et du Nasdaq Composite (+1,46%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 1,12% à 5 842 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0810$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 66,50$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,31%.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

L'indice phare tricolore est typiquement en phase de consolidation, entre les 8 000 points symboliques et les sommets historiques qu'il vient de frôler. Ces derniers vont jour pour les mois à venir un niveau intermédiaire de résistance, auquel l'indice s'attaquera lorsqu'il aura accumulé assez d'énergie. Seule une rupture brutale des 7 810 points viendrait sonner l'alarme. Un travail entre 7 810 et 8 000 points dans les prochaines semaines est le scénario graphique de prédilection.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.

Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8260.00 points.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes