(BFM Bourse) - L'invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022 avait jeté un froid sur les marchés financiers. Depuis l'éclatement du conflit, comment le CAC 40 s'est-il comporté?
Auteur en 2021 de sa meilleure performance annuelle depuis 1999, l'indice phare du marché parisien avait commencé l'année 2022 sur les chapeaux de roue. Pour sa première séance de 2022, le CAC 40 avait franchi un nouveau pic historique en séance (tombé depuis) à 7.245,66 points.
Sur les premiers jours de janvier, le CAC 40 continuait d'explorer des niveaux inédits, aidé en ce sens par l'optimisme des opérateurs quant à l'évolution de la situation sanitaire, synonyme d'un redressement économique rapide.
Mais dès la fin de ce premier mois de l'année, les marchés entendaient les bruits de bottes venant de l’Est du continent européen. Le lundi 24 janvier, le CAC 40 avait alors terminé sur une chute de 3,97% à 6.787,79 points, soit un creux depuis le 2 décembre 2021 (-1,25%).
Un mois de mars 2022 compliqué pour le CAC 40
Un mois après, le 24 février 2022, les tensions montèrent d’un cran avec l’offensive russe contre l'Ukraine par voies terrestre, aérienne et maritime dans ce qui représente la plus grande attaque d'un Etat contre un autre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Le CAC 40 avait clôturé sur une chute de 3,83% à 6.521,05 points, son plus bas niveau depuis le 12 octobre 2021.
Mais les plus grosses chutes de l'indice parisien de l'année interviennent les premiers jours du mois de mars. La détermination affichée par le régime russe à poursuivre l'offensive en Ukraine, quelles que soient les sanctions brandies par la communauté internationale a entrainé des ventes massives les 1er mars (-3,94%) et le vendredi 4 mars (-4.97%) Sur l'ensemble de cette semaine noire, le baromètre de la Bourse de Paris avait alors plongé de 10,23%, sa plus mauvaise performance hebdomadaire depuis mars 2020 - période d'apparition des premières restrictions liées au Covid.
Un rallye de fin d'année décalé... à début 2023
Outre ces risques géopolitiques, les opérateurs de marché ont dû composer avec une inflation galopante, le durcissement des politiques monétaires des grandes centrales et par ricochet l’envolée des taux d’intérêt. Les incertitudes causées par le maintien puis la fin de la politique zéro-Covid en Chine ont semé le trouble sur les marchés. Sur l’ensemble de 2022, le CAC 40 a ainsi perdu 9,5% pour réaliser sa plus mauvaise performance annuelle depuis 2018, lorsqu’il avait abandonné près de 11% (10,95%).
Le CAC 40 a eu du mal à redécoller après l'éclatement du conflit et il a d'ailleurs peiné à se maintenir durablement au-dessus des 6.000 points jusqu'à l'automne. La tendance s'est néanmoins inversée à partir de la mi-octobre, au fur et à mesure que la réouverture de l'économie chinoise s'est progressivement précisée, que le marché a pris la mesure des resserrements monétaires des grandes banques centrales et que les prix du gaz en Europe sont redescendus. Malgré un mois de décembre difficile, le CAC 40 a en réalité repris environ 9% sur la seconde moitié de 2022.
Mais le meilleur était encore à venir. Le CAC 40, à l'instar des autres marchés européens, va connaître dès les premiers jours de 2023 un puissant mouvement de hausse qui ne s'est depuis pas vraiment essoufflé, décalant ainsi de quelques semaines le traditionnel rallye du père Noël.
Les marchés ont été portés à la fois par la réouverture de l'économie chinoise, une conjoncture moins mauvaise qu'anticipé en Europe et des anticipations de relèvement de taux plus modérées de la part des grandes banques centrales.
Le CAC 40 a ainsi entamé 2023 avec un impressionnant bond de 9,4% en janvier pour réaliser au passage le meilleur premier mois de l'année de son histoire. Cette performance a permis d'effacer le trou d'air du marché parisien sur l'exercice 2022.
Un nouveau record touché le 16 février
Et scénario complètement improbable il y a encore une année, l'indice vedette parisien a fait tomber en séance ses précédents plus hauts historiques qui dataient de janvier 2022. Porté par d'excellents résultats d'entreprises, le CAC 40 a trouvé l'énergie suffisante pour inscrire un nouveau record à 7.387,29 points, le jeudi 16 février. Depuis ces sommets boursiers, l'indice parisien a repris une légère respiration sous les craintes les opérateurs sur les prochaines étapes des politiques monétaires des banques centrales. Cette petite pause de l'indice vedette parisien, bien qu'interrompue ce jeudi soir ne l'empêche pas d'afficher à ce jour, une progression de 13,03% depuis le 1er janvier.
"Sur les marchés boursiers, le conflit ne joue plus aucun rôle, malgré les souffrances incommensurables des soldats et des civils dans les deux camps. En effet, le problème d'un éventuel effondrement de l'approvisionnement en matières premières en Europe a été largement résolu", commente le gérant d'actifs DWS.
L'épisode ukrainien n'est donc qu'une crise de plus au palmarès de l'indice CAC 40 qui a surmonté la bulle internet de 2000, résisté à la crise des subprimes puis guéri de la pandémie du coronavirus...