(BFM Bourse) - Jeudi, le CAC 40 a fait tomber en séance ses précédents plus hauts historiques qui dataient de janvier 2022. Retour sur la vie très mouvementée du trentenaire indice parisien, reflet des 40 sociétés phares de l'économie française.
Jeune trentenaire, l'indice vedette parisien a surmonté la bulle internet de 2000, résisté à la crise des subprimes puis guéri de la pandémie du coronavirus pour atteindre jeudi 16 février un nouveau record à 7.387,29 points.
Que de chemin parcouru depuis le 31 décembre 1987, date à laquelle la valeur de l'indice CAC 40 a été fixée par convention à 1.000 points. Mais c'est quelques mois plus tard, le 15 juin 1988 que le CAC 40 a été lancé officiellement. Son acronyme signifie "cotation assistée en continu".
En 1994, la gamme des indices s'enrichit avec le CAC 40 GR, la version de l'indice qui intègre le réinvestissement des dividendes et qui est considéré comme une mesure plus juste et sérieuse du rendement des actions. Puis le 1er décembre 2003, le CAC 40 adopte un système de capitalisation flottante dans son mode de calcul, soit le nombre de titres réellement disponibles et négociables sur le marché.
Surfant sur la tendance de l'économie socialement responsable, Euronext lance le 22 mars 2021 l'indice CAC 40 ESG, qui agglomère 40 sociétés qui ont démontré les meilleures pratiques d'un point de vue environnemental, social et de gouvernance (ESG).
Un indice hors dividendes multiplié par 7 depuis ses débuts
En incluant les dividendes, l'indice CAC 40 se situe au-dessus de 21.600 points, plus de deux fois plus haut que le point bas touché au moment de la crise Covid (9.880 points). Son précédent record de janvier 2022 était à 21.038 points. Toutefois, sur 20 ans (depuis février 2003), la performance du S&P 500, indice américain majeur qui regroupe 500 grosses capitalisations boursières (+626%) est bien supérieure à celle du CAC 40 dividendes inclus (+407%).
Derrière ce beau parcours, le CAC 40 a connu de nombreux hauts mais aussi des périodes bien difficiles. Les années 2000 ont été fastes pour l'indice vedette parisien. Le 4 septembre 2000, il inscrit un nouveau record de clôture à 6.922 points sur fond d'envolée des indices dans l'euphorie des valeurs technologiques.
D'ailleurs, STMicroelectronics tient à ce jour la palme de la variation annuelle la plus forte à la hausse. Le spécialiste des semi-conducteurs avait bouclé l'année 1999 sur une hausse vertigineuse de +355%.
Et un an plus tard, l'indice perd 7,3% en une seule journée, le jour des attentats du 11 septembre 2001. Un peu moins de deux ans après, le CAC 40 touche le fond à 2.401 points conséquence de l'éclatement de la bulle internet de 2000 à 2003. Avant de mieux repartir. Entre 2003 et 2007, le CAC 40 remonte la pente et culmine en juin 2007 à un point haut de 6.168 points.
L'histoire nous montre qu'après un sommet, vient une nouvelle crise sur les marchés. En 2008/2009, la crise des subprimes - ces crédits immobiliers à risques américains - met un coup d'arrêt à la remontée de l'indice qui revient à un point bas à 2.465 points en mars 2009.
C'est d'ailleurs pendant cette crise financière que Dexia s'était effondrée. La banque franco-belge a connu de graves difficultés avec la crise des subprimes, pénalisée par FSA, sa filiale américaine spécialisée dans le rehaussement de crédit. En 2008, Dexia a connu une annus horribilis en Bourse en perdant 81% de sa valeur, faisant de cette chute la variation annuelle la plus forte à la baisse de l'indice vedette parisien.
En 2011, la crise de la dette en zone euro provoque aussi des trous d'air sur les marchés tous confondus. La sérénité sur les marchés revient grâce à l'intervention de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international (FMI).
Dix ans passent sans crise majeure jusqu'au 12 mars 2020. Ce jour-là, l'indice connaît la plus forte chute de son histoire, clôturant à -12,28%, les investisseurs abdiquant face à la pandémie de Covid-19 et son impact redouté sur l'économie mondiale. Les indices mondiaux dont le CAC 40 ont connu une remontée spectaculaire et quasiment linéaire jusqu'en 2022 sur fond de reprise grâce au soutien massif des banques centrales et de la vaccination.
Puis l'an dernier, la guerre en Ukraine, l'inflation et le resserrement monétaire font plier l'indice. Le CAC 40 boucle 2022 sur une triste note, en repli de 9,50% par rapport au 31 décembre 2021, année à l'issue de laquelle il avait bondi de 28,85%.
Un quart de l'indice n'a jamais changé
En plus de 30 ans, l'indice parisien a vu sa composition changer. C'est le Conseil scientifique des indices (CSI) de la Bourse de Paris qui décide de l'intégration d'une valeur dans le Saint des saints. Et certains sociétés sont restées fidèles au CAC 40, car remplissant les critères pour figurer dans l'élite boursière parisienne.
Un quart du CAC 40 n'a donc jamais quitté l'indice. Les sociétés Air Liquide, Carrefour, Danone (ex-BSN), L'Oréal, LVMH, Michelin, Saint-Gobain, Sanofi, Société Générale et Vivendi (ex-Générale des Eaux) ont réussi l'exploit de ne jamais avoir été évincées de l'indice phare parisien.
Parmi les actionnaires de ces fleurons de l'économie américaine, les actionnaires non-résidents sont majoritaires, notamment les fonds de pensions anglo-saxons qui investissent sur les marchés pour faire fructifier l'épargne retraite, par opposition au système de retraite par répartition à la française. Les actionnaires institutionnels français forment environ un tiers.
Du côté des actionnaires individuels, ils sont un peu plus d'un million et demi a avoir acheté ou vendu directement des actions en 2022, un chiffre élevé mais un peu moins qu'en 2021 qui fut une année record.
(Avec AFP)