(BFM Bourse) - Le président américain a instauré, samedi, des surtaxes douanières sur les importations mexicaines, canadiennes et chinoises, malmenant l'appétit pour le risque sur les marchés.
Après un mois de janvier à la limite de l'euphorie (+7,7% sur le mois) le CAC 40 revient brusquement sur terre. L'indice parisien souffre, refroidi ce lundi 3 février par la mise en place des nouveaux droits de douane de l'administration Trump. Le CAC 40 perd 1,7% à la mi-séance, à 7.819,30 points.
Le président américain a signé, samedi 1er février, trois décrets instaurant des droits de douane supplémentaires sur les importations provenant du Canada, du Mexique et de la Chine. Ce à hauteur de 25% pour les biens importés du Canada (à l'exception des hydrocarbures, taxées à 10%) et du Mexique, et à 10% pour ceux provenant de Chine.
Des mesures de représailles ont été annoncées ou sont à venir du côté des pays concernés, et un nouveau train de surtaxes risque de frapper l'Europe et le Royaume-Uni.
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L'automobile dans le dur
"Ces droits de douane (ceux annoncés dimanche, NDLR) sont environ cinq fois plus importants que la somme cumulée des mesures commerciales prises sous la première administration Trump, mesurée en termes d'augmentation moyenne des droits de douane", souligne Deutsche Bank.
"Il est difficile de comprendre à ce stade quel est l’objectif économique recherché. Les États-Unis seraient perdants dans la situation actuelle, d’autant plus que le Mexique et le Canada comptent prendre de mesures de représailles. Le Canada l’a déjà fait et le Mexique devrait annoncer des mesures aujourd’hui", explique de son côté Sebastien Paris Horvitz de LBPAM.
"Ce qui est déjà certain est qu’un des objectifs majeurs de Donald Trump qui est de faire baisser l’inflation, ne sera non pas atteint mais va empirer à court terme. En suivant les estimations de la Fed faites dans le passé (en 2018), Bloomberg estime que l’impact sur le PIB américain des mesures annoncées pourraient coûter 1,2 point de pourcentage sur la croissance américaine et 0,7 points d’inflation en plus en année pleine", ajoute-t-il.
Du côté des valeurs, hormis Thales (stable), toutes les actions du CAC 40 évoluent dans le rouge.
L'automobile est particulièrement malmenée, car les constructeurs importent du Mexique et du Canada une grande partie de la production vendue aux États-Unis. Stellantis chute de 6,4% tandis que, hors CAC 40, les équipementiers automobiles Forvia, Valeo baissent respectivement de 10,6% et de 8,2%. Absent des États-Unis, Renault limite la casse à -1,3%.
Verallia abandonne 5%, alors que la famille Moreira Salles a confirmé envisager de sortir le groupe de la cote mais en évoquant un prix un peu chiche de 30 euros par action.
Sur les autres marchés, l'euro recule face au dollar, perdant 1% à 1,0257 dollar. Le pétrole monte. Le contrat d'avril sur le Brent de mer du Nord monte de 1,7% à 76,98 dollars le baril tandis que celui de mars sur le WTI coté à New York gagne 2,6% à 74,41 dollars le baril.