(BFM Bourse) - Après avoir lâché près de 1% peu après l'ouverture des échanges mardi, l'indice vedette de la cote parisienne s'est retourné et évolue en territoire positif à la mi-journée.
Dans une séance qui promettait d'être calme au vu du manque d'actualité, le CAC 40 a repris 1,4% en "intraday" depuis son plus bas touché en début de matinée. Après avoir ouvert en légère baisse puis creusé ses pertes jusqu'à lâcher près de 1% vers 9h15, le baromètre du marché parisien a progressivement repris du poil de la bête jusqu'à revenir dans le vert et afficher un gain de 0,38% à 4.990,68 points à 12h15.
Le directeur adjoint des investissements chez Mirbaud Securities John Plassard justifie l'ouverture "sans réelle tendance" par "la poursuite de la rotation des valeurs "value" vers les valeurs de croissance entamée il y a 10 jours". "Les analystes redoutent aussi que la reprise en V de l'économie américaine ne soit que de courte durée" ajoute-t-il dans sa note matinale. À noter que la séance du jour se déroule encore en l'absence de nombreux opérateurs, comme en témoigne le volume de transactions toujours resserré, celui-ci s'établissant à 540 millions d'euros peu avant 12h30.
"Août reste calme, mais les ennuis sont peut être devant nous", explique Neil Wilson, analyste de Markets.com. Si les marchés américains continuent d'atteindre des records, essentiellement grâce aux mesures de la Réserve fédérale américaine, "ils vont devoir de nouveau faire attention à l'économie réelle", prévient-il. Publié lundi, l'indice mensuel Empire State mesurant l'activité manufacturière dans la région de New York a sonné comme un nouvel avertissement. Il a certes progressé en juillet, mais bien moins rapidement que le rythme de juin et que celui attendu par les prévisions.
En Europe, l'attention des investisseurs reste concentrée sur les chiffres des nouvelles infections de Covid-19, dont la propagation pourrait être combattue par des mesures de restrictions qui affecteraient la vie économique. Espagne, Italie, France ou encore Allemagne ont "profité d'un rebond de l'économie" depuis les mesures de déconfinement mais "en payent désormais le prix au niveau des nouvelles contaminations", estime David Madden, analyste de CMC Markets. L'Espagne a ainsi durci les restrictions pour freiner la contagion, étendant à de nouvelles régions la fermeture des discothèques et l'interdiction de fumer dans la rue.
L'euro au plus haut depuis mai 2018
Sur le Forex, la monnaie unique continue sa progression mardi face au dollar et franchit de nouveau le seuil des 1,19 dollar au-dessus duquel il a brièvement évolué début août. À 1,1907 dollar (+0,27%) vers 12h30, l'euro atteint un sommet depuis mai 2018, face à un billet vert miné par un indicateur décevant aux Etats-Unis et le report des négociations commerciales avec la Chine, "ce qui ne fait pas l'affaire des exportateurs européens", rappelle Tangi Le Liboux, analyste pour le courtier Aurel BGC.
Sanofi domine le CAC
Peu de mouvements d'envergure à signaler sur le front des valeurs, l'indice phare étant dominé par Sanofi avec un gain de 1,4%, qui reste sur sa lancée de la veille (+1,2%) après avoir annoncé l'acquisition de la biotech américaine Principia Biopharma pour environ 3,7 milliards de dollars, lui permettant de se renforcer dans le traitement des maladies auto-immunes et allergiques, un de ses axes de développement.Unibail-Rodamco-Westfield rebondit quelque peu (+1,2%), après la forte baisse de lundi (-4,9%) qui l'avait ramené en-dessous de son plus bas niveau de mars, en plein cœur de la crise.
Le numéro un mondial des services à l'environnement Veolia évolue à l'équilibre après avoir annoncé mardi matin être entré en négociations exclusives afin de racheter Osis, une filiale de Suez spécialisée dans l'assainissement et la maintenance industrielle, pour un montant de 298 millions d'euros.
Enfin, Lagardère lâche encore du lest (-2%) alors que le mandat de gérant d'Arnaud Lagardère a été renouvelé pour quatre ans lundi, moins d'une semaine après l'annonce d'une alliance entre Vivendi et Amber Capital pour tenter de l'affaiblir.
Du côté des matières premières, le pétrole temporise avant une nouvelle réunion de l'Opep+ mercredi par visioconférence et la publication des stocks américains. À 12h40, le baril de Brent cède 0,24% à 45,26 dollars et celui de WTI cède 0,33% à 42,75 dollars.