(BFM Bourse) - L'indice parisien a enregistré une quatrième baisse consécutive mardi, les indicateurs macro-économiques révélant un manque de vigueur de la reprise en Europe face à celle qui apparaît s'opérer aux Etats-Unis mais aussi en Chine.
Après son décrochage de 1,11% qui l'a ramené sous la barre symbolique des 5000 points lundi, le CAC 40 n'a pas retrouvé davantage de dynamisme mardi. Très hésitant tout au long de la séance, l'indice phare a lâché 0,18% à 4.938,10 points à la clôture, dans un volume d'échanges proche de 2,9 milliards d'euros.
Une nouvelle fois, la place parisienne a regardé les indices américains la distancer. Au moment de la clôture européenne, le Dow regagnait 0,25% et le S&P 500 0,3%, alors que l'indice PMI d'IHS Markit pour le secteur manufacturier a enregistré en août sa plus forte progression depuis un an et demi. Le Nasdaq Composite accélérait même de près de 0,9%, profitant de l'envolée de Zoom Video Communications : l'action du fournisseur de services de vidéoconférence s'envolait de 34% à plus de 90 milliards de dollars de capitalisation au vu d'une croissance explosive de ses résultats au trimestre clos fin juillet. Parmi les poids lourds du secteur (les poids encore plus lourds devrait-on ajouter) Apple poursuivait sa hausse (+2,25%), mais Tesla marquait tout de même une pause à l'annonce d'un projet de mise sur le marché d'actions pour un total de 5 milliards de dollars.
Toujours au chapitre macro-économique, l'indicateur PMI chinois mesuré par Caixin a encore accéléré à 53,1, une expansion inédite depuis janvier 2011. Pour rappel, en-dessous de 50 il y a contraction de l'activité d'un mois sur l'autre, au-delà de 50 l'activité est en expansion.
En zone euro, le PMI d'août a montré la poursuite d'une amélioration de l'activité dans le secteur manufacturier beaucoup plus modeste à 51,7, après 51,8 en juillet, les déclinaisons régionales n'étant d'ailleurs pas en faveur de la France (vive dégradation à 49,8, exprimant donc une contraction, depuis 52,4 en juillet).
"On note une forte décélération en Espagne et un petit peu en France récemment. C'est sans surprise parce que: un, il y a le Covid-19 qui devient problématique en Espagne et un peu en France ; et numéro deux c'est l'été", analyse ce mardi dans l'émission BFM Bourse Sébastien Galy, macro-stratégiste senior chez Nordea Asset Management. "Ce qu'on voit aussi, c'est que les inventaires chutent. Ca veut dire plus d'activité à l'automne. (...) La demande externe reste relativement lente et devrait remonter. Et ensuite, on a l'effet psychologique du choc Covid-19 qui continue à s'estomper. Ce qui est très bien pour l'automne et l'hiver", tempère-t-il par ailleurs.
Pour compléter le tableau mitigé concernant l'Europe, le taux d'inflation d'août a été estimé en territoire négatif pour la première fois depuis 2016 à -0,2%, ce qui contrarie encore les efforts de la banque centrale, tandis que le taux de chômage (de juillet) a progressé à 7,9% dans l'union monétaire.
Suez opposé à un rachat par Veolia
L'actualité s'est par ailleurs révélée toujours aussi peu animée. Si la proposition lancée à Engie par Veolia en vue de lui racheter ses parts dans Suez, préalablement à une OPA, pourrait occasionner un certain feuilleton des prochaines semaines, l'agitation de la veille s'est nettement calmée, Suez restant inchangé, Engie cédant 0,6% et Veolia corrigeant même de 3%. Suez a qualifié d'inopportune l'offre de son concurrent, mais la balle semble pour l'heure dans le camp d'Engie. Veolia a précisé que sa proposition n'était valable que jusqu'à la fin du mois.
Le secteur auto a été particulièrement attaqué, Renault finissant en dernière position (-4,5%) de l'indice phare, tandis que Peugeot a finalement perdu 2,5%, après le bilan peu reluisant du marché français le mois dernier.
Dans la perspective d'un redressement de la demande énergétique, les cours du pétrole repartaient de l'avant avec un baril de Brent en hausse de 1,68% à 46,04 dollars (+1,62% à 43,30 dollars s'agissant du West Texas Intermediate).
L'or tutoie ses sommets
Après avoir brièvement renoué avec le cap de 2000 dollars, l'once d'or modérait son avance à 1983,10 dollars (+0,23%).
Enfin le cours de l'euro s'apprécie encore de 0,25% à 1,1966 dollar, non sans avoir plus tôt en séance opéré une incursion à plus de 1,20 dollars - niveau inédit depuis mai 2018.