(BFM Bourse) - Après avoir évolué sur une note prudente, la Bourse de Paris a accéléré ses gains en début d'après-midi pour clôturer en hausse de près de 0,8% jeudi soir. Le rebond de Wall Street et la démission de Liz Truss ont alimenté la marche en avant de l'indice parisien.
La remontée des taux obligataires qui avait crispé la Bourse de Paris jusqu'en début d'après-midi, n'est plus qu'un lointain souvenir. Le baromètre de la cote parisienne a accéléré ses gains au retour du déjeuner, l'ambiance s'étant rassérénée avec l'annonce de la démission de Liz Truss à la tête de l'exécutif britannique et le rebond observé du côté de Wall Street après deux séances en territoire négatif.
Le CAC 40 emboîte donc le pas des marchés américains pour clôturer en hausse de 0,76%. Mais l'indice phare parisien refuse toujours l'obstacle des 6.100 points et finit sa course à 6.086,90 points jeudi soir.
Hausse de la livre et détente sur les taux
La Première ministre Liz Truss jette donc l'éponge après 44 jours passés aux manettes du gouvernement britannique. Son passage éclair au 10 Downing Street aura été plus que tumultueux. Les nombreux couacs entourant le "mini-budget" ont déclenché un vent de panique sur le marché des changes et celui de la dette. D'ailleurs, les investisseurs ont poussé un gros ouf de soulagement après la démission de Liz Truss.
La livre britannique a brièvement bondi de plus de 1% face au dollar jeudi, dans la foulée de la démission de la Première ministre tout en profitant du recul du billet vert. La monnaie britannique progresse tout de même de 0,85% pour se négocier 1,1314 dollar. Les taux d'emprunt se détendaient également après s'être envolés de 5% pour la dette à 30 ans. Le taux de cette dernière redescendait à 3,86% et le taux à 10 ans à 3,82%.
Le rebond des marchés américains a aussi fortement inspiré la Bourse de Paris. Les indices majeurs gagnent près de 1% et même plus de 1% pour le Nasdaq à la clôture des places européennes. La la déception Tesla après l'annonce de perspectives peu engageantes pour 2022 n'a pas entamé l'optimisme des investisseurs qui restent concentrés sur les publications d'entreprises les plus convaincantes. AT&T et Americain Airlines ont tous recueillis un satisfecit en publiant des résultats supérieurs aux attentes.
Pourtant, l'ambiance de fond reste minée par l'inflation et les méga-hausses de taux pour tenter de tempérer la hausse des prix. Le président de la Réserve fédérale (Fed) de Minneapolis, Neel Kashkari a estimé mercredi que la Fed ne serait pas en mesure de mettre en pause ses hausses de taux si l’inflation poursuivait son envolée, quand bien même ses taux atteindraient 4,5%.
Les publications d'Edenred et de Hermès International saluées
L’actualité est marquée par les très nombreuses publications d'entreprises. Le spécialiste des solutions de paiements Edenred se distingue avec une hausse de 3,45% à la clôture, grâce à une activité dynamique au troisième trimestre, au cours duquel sa croissance organique s’est inscrite à 21,4%, et ses revenus ont franchi la barre des 500 millions d’euros.
Le sellier Hermès International a gagné près de 1,6% porté par une activité trimestrielle nettement au-dessus des attentes.
A l’inverse, Roche Bobois a cédé 0,9% malgré une solide publication trimestrielle. Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires de Roche Bobois s'est élevé à 103,2 millions d'euros, soit un rebond des ventes de 24,8% sur un an.
Pernod Ricard a perdu 1,2%, après avoir publié un chiffre d’affaires en hausse de 22% au premier trimestre de son exercice 2022-2023. "La croissance organique des ventes de 2% aux États-Unis est quelque peu préoccupante", souligne Royal Bank of Canada qui perçoit des signes de ralentissement dans ce pays clef.
L'exploitant de maisons de retraite Orpea a repris plus de 5,8% après avoir passé une partie de la séance en baisse. Le cours de la société avait bondi ces dernières séances sans que cette hausse ne soit liée à une quelconque annonce.
Sur les autres marchés, l’euro regagne du terrain (+0,6%) à 0,9829 dollar. Les contrats pétroliers, évoluent en ordre dispersé. Le contrat de décembre sur le Brent de mer du Nord gagne encore 0,3% à 92,65 dollars tandis que celui de novembre sur le WTI coté à New York est en légère baisse de 0,1% à 85,81 dollars.