(BFM Bourse) - L’activité du groupe de luxe a nettement battu les attentes au troisième trimestre, au cours duquel ses ventes ont progressé de 24,3% hors effets de changes. L'entreprise va par ailleurs relever ses prix de 5% à 10% l’année prochaine.
LMVH avait donné le "la", la semaine dernière en plaçant la barre très haute. Hermès International a répondu de plus belle ce jeudi, démontrant un peu plus que le luxe français ne pâtit guère pour l’heure des craintes sur la conjoncture.
Les ventes du fabricant des sacs Birkin ont explosé le consensus, s’élevant à 3,14 milliards d’euros, en progression de 32,5% en données publiées et de 24,3% à taux de changes constants. Selon UBS, les analystes attendaient en moyenne une progression de seulement 15% en données comparables. La banque suisse salue "une publication impressionnante".
"Notre belle performance au troisième trimestre témoigne de la désirabilité de nos collections partout dans le monde et de la pertinence de nos valeurs. Nous poursuivons avec confiance et prudence le renforcement de notre modèle intégré, ancré en France et créateur d’emplois", a déclaré Axel Dumas, le gérant du groupe de luxe, cité dans un communiqué.
Une reprise en Chine
L’ensemble des géographies ont enregistré d’importantes progressions. Les Amériques ont vu la croissance atteindre 18,1% à taux de changes constants tandis que les ventes ont progressé de 12,2% sur ces mêmes bases en Europe (hors France) et de 10,9% dans l’Hexagone. Dans ces deux régions, Hermès International a bénéficié d’une reprise des flux touristiques, notamment en France, au Royaume-Uni et en Italie.
"La croissance d'Hermès en Asie-Pacifique (+34% par rapport à l'année précédente contre +19% pour le consensus) a été particulièrement remarquable, tirée par une forte reprise en Chine (probablement découplée du secteur, nous pensons) et de la vigueur des autres pays de la région", souligne Stifel. Un point important tant Hermès dépend de cette région qui exclut le Japon et représentait un peu moins de 50% de ses revenus l’an passé.
"Les ventes en Grande Chine ont fortement rebondi, malgré les fermetures temporaires liées aux contraintes sanitaires, principalement à Macao, Chengdu et Dalian en juillet et août. Les ventes ont été particulièrement soutenues à Singapour, en Australie, en Thaïlande et en Corée", a expliqué le groupe.
Par division, la "maroquinerie-sellerie" et les "vêtements et accessoires", les deux plus importantes du groupe de luxe, ont connu des croissances respectives de 13,2% et 42% à taux de change constants.
Le "best in class"
Cité par Reuters, le directeur financier, Eric du Halgouët, a par ailleurs indiqué que le groupe passerait des hausses de prix l’an prochain qui seraient probablement comprises entre 5% et 10%, afin notamment de répercuter les hausses de coûts de la main d’oeuvre. Un bond significatif puisque le sellier avait augmenté ses prix d’environ 4% en 2022 et de 1,5% à 2% en moyenne les années précédentes.
Comme à son accoutumée, le groupe n’a pas donné de cible chiffrée pour l’exercice en cours et a simplement confirmé sa perspective de moyen terme très littéraire d’un "objectif de progression du chiffre d’affaires à taux constants ambitieux".
"Hermès est une véritable exception dans le secteur qui témoignera d’une meilleure résilience relative dans un environnement potentiellement moins vertueux", apprécie TP ICAP Midcap. Le groupe reste le best-in-class sectoriel offrant une croissance défensive par son caractère d’exception et d’intemporalité", ajoute le bureau d’études.
Les marchés ont salué la publication de la société, le titre prenant jusqu’à 4%, avant de modérer leur enthousiasme. Vers 10h40, l’action Hermès progressait encore de 0,7% à 1.314 euros alors que le CAC 40 grignotait 0,1%.
L'attention se tourne désormais vers l’autre grand champion tricolore du luxe, Kering, qui publiera son activité du troisième trimestre ce jeudi après la clôture du marché.
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