(BFM Bourse) - Tandis que la Bourse de New York était fermée à l'occasion d'un jour férié commémorant la naissance de Martin Luther King, le marché parisien a terminé sur un gain symbolique de 0,1%. La groupe automobile issu de la fusion entre PSA et FCA a vu sa capitalisation grimper à près de 42 milliards d'euros, au terme d'une première séance faste.
Peu animée tout au long de la journée, la Bourse de Paris a réussi à finir lundi symboliquement dans le vert, soit un gain de 0,10% à 5617,27 points. En l'absence des investisseurs américains, compte tenu d'un jour férié (Martin Luther King Day, honorant la mémoire du pasteur militant des droits civiques, assassiné en 1968) à Wall Street, les volumes n'ont pas été au rendez-vous en Europe avec seulement 2,3 milliards d'euros traités sur la séance à Paris.
L'accélération de l'économie chinoise au quatrième trimestre (+6,5% de progression du PIB, un rythme supérieur aux attentes) a laissé les marchés de glace. "Le moral des acteurs de marché est chancelant alors que la pandémie continue de progresser et les campagnes de vaccination peinent à accélérer", soulignent les analystes de Western Union Business Solutions Guillaume Dejean et Jean Daubas.
La suite de la semaine sera évidemment marquée par l'investiture de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis, sous la menace de rassemblements armés de partisans de son prédécesseur. Par contraste, la première réunion de l'année 2021 de la Banque centrale européenne (BCE), fait figure de non-évènement, aucune mesure forte n'étant attendue jeudi après l'extension du programme de rachats d'actifs annoncée la fois précédente.
Par ailleurs, les publications d'entreprises au titre de l'exercice écoulé, qui ont débuté vendredi aux Etats-Unis avec une poignée de valeurs bancaires, vont commencer à s'accélérer. En France Alstom, Soitec et Rémy Cointreau (exercice décalé) figurent au programme, ainsi que Virbac, Seb et Getlink.
Stellantis commence en forte hausse
C'est une nouvelle entité qui a particulièrement brillé lundi en Bourse : la société néerlandaise Stellantis, résultant de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler Automobiles, a vu son cours (par rapport au cours des titres Peugeot et FCA vendredi, ajusté du ratio de fusion) de 7,17% à 13,44 euros, ce qui valorise le nouveau géant automobile près de 42 millions d'euros. À sa suite Renault, qui avait cédé 7% la semaine dernière sur fond de présentation de son nouveau plan stratégique, a regagné 1,6%, capitalisant ainsi... moins d'un quart de son nouveau concurrent, soit 10,24 milliards d'euros.
LVMH, qui sera la première société du CAC 40 à publier ses revenus 2020 la semaine prochaine (le 26 au soir), s'est adjuge 1,15%.
Déterminé à ne pas se laisser avaler par Veolia (qui pour le coup a cédé 1,8%), quitte à lui abandonner une partie de ses activités, Suez s'est apprécié de 3,2% avec le soutien du fonds Ardian allié à l'américain Global Infrastructure Partners (GIP).
Après une contre-performance en Bourse en 2020 (dans l'absolu et en regard de la moyenne du secteur agro-alimentaire), le cours de Danone a bondi de 2% dans l'après-midi, après un article de Challenges révélant le démarrage par le fonds activiste Bluebell (emmené par l'iconique patron de Bulgari Francesco Trapani, lequel avait revendu l'entreprise à LVMH en 2011 pour la somme respectable de 4,3 milliards d'euros). Le fonds indique avoir pris une petite participation au capital de Danone et, considérant que l'entreprise a largement manqué les objectifs stratégiques qu'elle s'était fixé en 2017 et échoué à tenir les promesses formulées lors du rachat de WhiteWave, demande la mise en place d'une nouvelle direction dédiée à la relance des ventes.
Couche-Tard et Carrefour envisagent des partenariats
À nouveau, Carrefour (-6,9%) a été relégué en dernière place du palmarès du CAC 40 alors que Couche-Tard a décidé face à l'hostilité du gouvernement français de se contenter de rechercher des pistes de partenariats opérationnels, sans échange capitalistique. On note que les discussions entre les partenaires sont "interrompues", mais pas "abandonnées", une nuance importante. Interrogé lors d'une conférence téléphonique, le chef de la direction (avec l'accent français du Québec) d'Alimentation Couche-Tard Brian Hannasch a répété que le groupe serait toujours ravi de concrétiser la transaction envisagée au départ en cas de changement d'attitude de Paris.
Sans véritable nouvel élément, la biotech DBV a encore bondi de 27%, montrant que la hausse de 41% vendredi après des échanges constructifs avec l'autorité américaine du médicament n'avait aucunement rassasié l'appétit des investisseurs.
Les difficultés de mise en place de la vaccination, en France en particulier, et le spectre d'une nouvelle crise politique en Italie où le président du conseil doit impérativement constituer une nouvelle majorité pour éviter de nouvelles élections, pesaient sur l'euro proche d'un plus bas depuis la fin novembre à 1,2074 dollar, en repli de 0,04%.
Très peu d'animation en ce qui concerne l'énergie. Le baril WTI reculait de 0,19% à 52,26 dollars, tandis que le Brent s'échangeait à 54,94 dollars (-0,29%).