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Cac 40 : Pourquoi la Bourse remonte malgré la hausse des taux de la Fed

jeudi 5 mai 2022 à 12h12
La Bourse de Paris rebondit après la Fed

(BFM Bourse) - La Bourse de Paris se remet de son repli de la veille, revigorée après le ton moins dur que redouté de la Réserve fédérale américaine sur sa politique monétaire. Outre le pouvoir de séduction de Jerome Powell, les excellentes publications trimestrielles d'Airbus, de Stellantis ou Legrand alimentent aussi le rebond de l'indice parisien.

Un grand ouf de soulagement! Voici en substance la réaction des marchés financiers après le discours plus accommodant que prévu de la Réserve fédérale américaine. Les marchés américains encore ouverts ont rebondi de conserve à l'annonce de la décision de l'argentier local: le Dow Jones a repris mercredi soir à la clôture 2,88%, le S&P 500 gagnait de son côté 2,99% quand le Nasdaq s'envolait de 3,41%. Pourtant le début de séance était loin d'être rieur, les opérateurs étaient crispés dans l'attente de ce grand rendez-vous macroéconomique.

Après avoir décollé de 2,5% dans les premiers échanges, la Bourse de Paris reste orientée à la hausse (+1,53% à 6.493, 36 points), portée également par le rebond d'Airbus et le ton plus doux qu'anticipé de la Réserve fédérale américaine.

Jerome Powell tel un charmeur de serpents, a su envoûter les opérateurs avec son discours ni trop laxiste ni trop agressif sur la teneur de sa politique monétaire dans les mois à venir. La hausse téléphonée du taux directeur d'un demi-point de la Fed était clairement intégrée par les marchés. Certes, il s'agit du plus gros tour de vis depuis mai 2000, mais cette perspective faisait partie du paysage boursier depuis quelques mois. Tout comme le processus de réduction du bilan de la Fed à partir de juin, qui s'accéléra à compter du mois de septembre à un rythme de 95 milliards de dollars par mois.

Vers deux nouvelles vagues de hausse d'ici juillet

En revanche, le président de la Fed a balayé l’hypothèse d'une hausse de 75 points de base (0,75 point de pourcentage) des taux directeurs lors de la prochaine réunion de juin. Cette modération de la Fed a rassuré les marchés, craignant un scénario trop agressif. Les observateurs tablent désormais sur deux vagues de hausse de 50 points de base lors des réunions de juin et juillet. Le rendement de la dette américaine à 10 ans reflue légèrement, à 2,95% après avoir flirté avec les 3% la veille.

"Concernant la Fed, l'enjeu était surtout de gagner en visibilité sur le cycle monétaire (la hausse de 50 bp (points de base, NDLR) était acquise, certains s’attendant même à une hausse de 75bp). Elle ne cède donc pas aux attentes toujours plus fortes des marchés tout en restant vigilante sur le front des prix (risque toujours élevé post invasion de l'Ukraine sans compter les confinements en Chine). Elle considère aussi (à juste titre) que le quantitative tightening (réduction du bilan de la Fed, NDLR) est un mécanisme qui va aussi contribuer aux resserrements des conditions de crédit", explique Ronan Blanc, Gérant Analyste chez Financière Arbevel.

Sauf volte-face, la Banque centrale d'Angleterre devrait relever son taux de 25 points de base à 1%, soit la quatrième depuis fin 2021. Confrontée à une inflation galopante depuis le Brexit, l'institution d'outre-Manche a pris de l'avance sur ses homologues dans sa décision de relever ses taux directeurs.

Les regards sont désormais tournés vers la Banque centrale européenne, elle aussi attendue sur ses actions pour contrôler une inflation forte dans la zone. Une hausse des taux pourrait être décidée lors de la réunion de politique monétaire du 21 juillet prochain. Si ce scénario venait à se concrétiser, il s'agirait du premier tour de vis de l'institution européenne depuis 2011.

Si la thématique des banques centrales monopolise la gazette boursière, les résultats d'entreprises suivent leur cours, avec une montée en puissance ce jeudi, journée traditionnellement riche en la matière.

Airbus s'envole, ArcelorMittal a une santé de fer

Airbus bondit de plus 7% après avoir triplé son bénéfice au premier trimestre. L'avionneur maintient ses perspectives pour l'année 2022 et va augmenter la cadence de production mensuelle de sa gamme A320 d'ici 2025.

ArcelorMittal progresse de plus de 3% après l'annonce d'un bond de ses résultats au premier trimestre de son exercice 2022, grâce à une hausse des cours de l'acier et malgré l'impact de la guerre en Ukraine sur les volumes.

Legrand reprend près de 3% dans le sillage de ventes dynamiques au premier trimestre 2022. Le groupe a annoncé un chiffre d'affaires en croissance de 17,8% par rapport à la même période de 2021, à 1,97 milliard d'euros. Dans son sillage, Schneider Electric gagne 2,5%.

Lanterne rouge du CAC, Crédit Agricole lâche plus de 3%, en raison de la forte baisse des bénéfices trimestriels, plombés par d'importantes provisions liées à son exposition à la Russie et à l'Ukraine. Contrairement à Société Générale (+1,5%) qui a vu ses profits trimestriels progresser de plus de 20% à 1,57 milliard d'euros au titre du premier trimestre 2022, malgré sa présence en Russie.

Hors indice vedette, Arkema s'adjuge plus de 5% après un premier trimestre solide, marqué par une nette hausse de ses indicateurs financiers. Le chimiste vise un Ebitda pour ses matériaux de spécialités et pour le groupe en légère hausse par rapport au niveau record de 2021.

Air France-KLM gagne 2% dans le sillage de comptes trimestriels rassurants sur les trois premiers mois de l'année. La compagnie aérienne prévoit un résultat d’exploitation à l'équilibre au deuxième trimestre puis nettement positif au troisième trimestre 2022.

Stellantis progresse de plus de 1% après avoir fait état d'une hausse de 12% de son chiffre d'affaires net au premier trimestre de cette année, soutenu par des prix et un mix de véhicules solides, et des effets de change favorables.

En revanche, CGG accuse le coup et plonge de plus de 10%. Le groupe de services parapétroliers a vu son chiffre d'affaires des activités reculer de 28% au premier trimestre mais confirme ses objectifs pour 2022.

Sur le marché des changes, l'euro repasse sur les 1,06 dollar tandis que le pétrole reste bien orienté et se négocie à 110,35 dollars pour le Brent de Mer du Nord et à 108,05 dollars pour le WTI. La veille, la Commission européenne a proposé un embargo progressif sur les importations de pétrole russe. Cette décision s'inscrit dans le cadre d'un sixième volet de sanctions contre la Russie en raison de l'offensive lancée en Ukraine.

Sabrina Sadgui

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