(BFM Bourse) - L'indice parisien clôture en hausse ce vendredi 3 octobre alors que le rapport sur l'emploi américain a été reporté pour cause de "shutdown". Sur la semaine, le CAC 40 gagne 2,7%, porté par des anticipations de baisses de taux aux États-Unis et l'euphorie ambiante sur le secteur technologique.

La Bourse de Paris n'a pas été très inspirée ce vendredi 3 octobre, privée d'un indicateur important aux États-Unis. Dans une journée pauvre en actualités, le CAC 40 est toutefois parvenu à gagner encore quelques points, clôturant en hausse de 0,3%, à 8.081,54 points.

L'indice vedette gagne 2,68% sur l'ensemble d'une semaine marquée par cinq hausses consécutives et à cheval entre septembre et octobre. Le compteur monte même à six, si on intégre la progression du CAC 40 le vendredi 26 septembre.

En temps normal, les investisseurs auraient attendu comme le lait sur le feu le rapport mensuel sur l'emploi américain, ce vendredi. Mais en raison du "shutdown" aux États-Unis, synonyme de fermeture d'une grande partie des services fédéraux, cette publication phare du marché a été reportée.

"Malheureusement, ce ne sont pas les données privées, jugées peu fiables, comme l’enquête ADP, qui vont permettre d’y voir plus clair", regrette Christopher Dembik, de Pictet AM.

"Même si nous ne disposons pas de statistiques produites par le gouvernement, de nombreux autres rapports ont été publiés cette semaine, et ils ne sont pas très encourageants. Le ralentissement de l'activité économique et le refroidissement du marché de l'emploi devraient l'emporter sur les craintes persistantes liées à l'inflation due aux droits de douane, la Réserve fédérale américaine (Fed) s'apprêtant à réduire à nouveau ses taux en octobre et en décembre", note James Knightley chef économiste chez ING. Ces signaux négatifs sur l'économie américaine viennent alimenter la perspective d'une baisse des taux de la Fed.

L'élan de l'IA

Les opérateurs ont cependant pris connaissance de l'indice ISM des services aux États-Unis pour septembre qui est ressorti plus faible que prévu, à 50 points soit tout juste au niveau du seuil séparant contraction et expansion de l'activité. Le consensus tablait sur 51,7 points.

Un peu plus tôt dans la journée, les investisseurs ont pris acte de la parution des indices PMI en zone euro. Au mois de septembre, l'indice composite, une mesure globale de l'activité du secteur privé, s'est établi à 51,2, un plus haut de 16 mois. Un indice supérieur à 50 indique une expansion de l'activité.

De façon plus générale, la tendance reste à l'optimisme, en raison notamment des nombreuses annonces de dépenses liées à l'intelligence artificielle (IA). Cet enthousiasme sur l'IA permet aux indices majeurs américains de repousser leurs sommets, tout comme la perspective de voir la Fed accélérer son processus d'assouplissement monétaire.

"Nous constatons que de plus en plus de directeurs informatiques redoublent d'efforts dans leur feuille de route stratégique en matière d'IA, car le risque d'arriver trop tard dans la course est, selon nous, le moteur de ce qui devrait représenter des milliers de milliards d'investissements supplémentaires au cours des prochaines années", a écrit Dan Ives, de Wedbush dans une note.

Grosse acquisition pour Legrand

Du côté des valeurs, Bureau Veritas a gagné près de 1%, soutenu par une note de Bank of America, qui conseille d'acheter l'action du groupe de tests, inspections et certifications, soulignant qu'il offre les meilleures perspectives de croissance de son secteur.

Legrand a repris 0,5% après avoir annoncé une acquisition à près d'un milliard d'euros pour se renforcer dans les data centers aux États-Unis.

Hors CAC 40, Maisons du Monde a rebondi de 13,1%, porté par une note de TP ICAP Midcap qui est passé à l'achat sur le dossier, jugeant que le récent repli de l'action constitue un point d’entrée intéressant.

Kaufman & Broad a finalement reculé de 1% après avoir livré des résultats semestriels en ligne avec les attentes.

Sur les autres marchés, l'euro gagne 0,2% face au dollar à 1,1744 dollar. Le pétrole progresse. Le contrat de décembre sur le Brent de mer du Nord prend 0,8% à 64,63 dollars le baril tandis que celui de novembre sur le WTI coté à New York gagne 0,9% à 61,02 dollars le baril.