(BFM Bourse) - Le marché parisien reste pénalisé par les doutes qui entourent toujours l'évolution du rythme de l'inflation et encouragent les opérateurs à prendre des bénéfices, dans l'attente des publications semestrielles des cadors de la cote tricolore.
Totalement inerte mardi (-0,01%) puis mercredi (-0,001%), le baromètre du marché parisien fléchit de 0,99% à 6.493,36 points. Un coup vers l'avant, un coup vers l'arrière, le CAC 40 hésite clairement sur la direction à suivre après avoir atteint, fin juin, des niveaux plus observés depuis plus de vingt ans. Pas aidés par le traditionnel creux estival, avec l'inflation et la propagation ininterrompue du variant Delta en toile de fond, les opérateurs ont opté pour la retenue au lendemain d'un discours conforme à leurs attentes de la part de la Fed, et malgré les premières publications rassurantes de quelques "midcaps" tricolores.
Steven Mnuchin, ancien Goldman Sachs, et surtout ex-secrétaire au Trésor de Donald Trump, a beau clamer que l'inflation ne va pas disparaître et que la Fed ferait bien de réduire tout de suite son soutien à l'économie via le crédit (difficile de croire qu'il aurait tenu le même discours si Joe Biden avait perdu l'élection), Jerome Powell semble avoir de nouveau réussi à faire passer le message que le pic d'inflation restera ponctuel -elle "devrait rester élevée dans les prochains mois avant de ralentir" (sic)- et qu'un degré de soutien important reste justifié pour soutenir le marché de l'emploi en particulier - et ce, "jusqu'à ce que la reprise soit complète" a-t-il insisté.
Du côté de la Chine, locomotive de la croissance mondiale, le taux de progression du PIB du deuxième trimestre est ressorti relativement proche des attentes (+7,9% au lieu de +8% attendus). Le scénario que la situation reste sous contrôle continue donc à tenir globalement la route, mais les derniers rebondissements sont un peu trop téléphonés pour passionner les investisseurs. D'où une relative apathie ces derniers jours, en attendant que la saison des trimestriels s'accélère d'ici à la dernière semaine de juillet (qui sera la plus chargée) en apportant si tout va bien davantage de carburant aux indices.
Les cycliques pénalisées par le regain de vigueur de la pandémie
Aux valeurs à Paris, le palmarès est très majoritairement baissier (37 titres dans le rouge sur 40 au sein de l'échantillon principal), avec des dégagements notables sur les valeurs exposées à un redurcissement des contraintes sanitaires comme URW (-3,5%) et Renault (-2,2%). Atos poursuit encore et toujours son repli, cédant 3,1%. Aucun secteur n'a été épargné, le repli des rendements souverains ayant affecté les valeurs bancaires (-0,8% pour Crédit Agricole et BNP Paribas), comme celui des cours pétroliers celles de l'énergie (-1,2% pour TotalEnergies notamment). Le luxe était également à la peine (-1,3% pour LVMH, -1,4% pour Kering)Si les plus grands groupes de la cote ne publieront pas avant quelques jours -le 26 pour LVMH par exemple- plusieurs sociétés de capitalisation petite ou moyenne ont déjà répondu présent, avec des copies dans l'ensemble très satisfaisantes.
Carmat au rebond
HRS s'adjuge 3,3% avec la présentation de ses résultats pour l'exercice 2020/2021 avec un quadruplement du chiffre d'affaires à 10,5 millions d'euros et la confirmation des ambitions exprimées lors de sa récente introduction. Capelli se contente de +0,3% après le détail de ses comptes, marqués par une envolée du résultat net part du groupe à 4,3 millions d'euros, contre un bénéfice non significatif au précédent exercice.
Esker, en hausse de 3,2% mercredi à un nouveau sommet historique, corrige de 1,3% mais reste campé à haut niveau alors que Berenberg a salué le nouveau relèvement des objectifs annuels.
Carmat rebondit de 6,8% après la première implantation de son coeur artificiel bioprothétique, Aeson, aux États-Unis.
Le dollar regagne, face aux autres grandes devises, une partie du terrain perdu mercredi après les déclarations de Jerome Powell, la monnaie unique cédant 0,28% à 1,1805 dollar vers 18h15. Enfin, du côté de l'énergie, le contrat à terme sur le baril de pétrole Brent recule de 0,68% à 74,25 dollars (-0,78% à 72,56 dollars pour le WTI).