(BFM Bourse) - Selon les données compilées lundi par Bloomberg, la place parisienne a vu lundi sa capitalisation dépasser celle de Londres à 2.823 milliards de dollars. Les valeurs du luxe ont notamment permis cette performance.
Londres perd sa couronne de plus importante place boursière de l’Europe. Selon des données compilées par l’agence de presse Bloomberg et arrêtées lundi après-midi, la capitalisation boursière de la Bourse de Paris a atteint 2.823 milliards de dollars contre 2.821 milliards pour la Bourse de Londres.
Un courte tête d’avance, certes. Mais comme le souligne l’agence américaine, en 2016, les valeurs britanniques valaient 1.500 milliards de dollars de plus de que celles de la Bourse de Paris. L’écart a donc fondu depuis cette dernière qui coïncide avec le vote du Brexit.
Ce qui s’explique en partie par les répercussions économiques de la sortie de l’Union européenne par le Royaume-Uni sur la conjoncture économique ces dernières années.
"L’économie britannique a globalement été malmenée en permanence par le Brexit", juge ainsi Michael Saunders, un ancien membre de la Banque d’Angleterre, cité par Bloomberg. Dernièrement, le Royaume-Uni a également dû composer avec une inflation bien plus élevée qu’en France, où le bouclier énergétique permet de contenir la hausse des prix à 6,2% sur un an en septembre contre près de 9% outre-Manche. La lutte contre l’inflation devrait peser sur la croissance britannique attendue à 0,3% l’an prochain par le Fonds monétaire international contre 0,7% pour la France.
Poids des KOHL et effets de changes
Outre la divergence macroéconomique, la Bourse de Paris bénéficie du poids de cadors dont l’éclat et la croissance résiste fort bien aux craintes de récession et de spirale inflationniste: le luxe. Les "Kohl" (Kering, L’Oréal, Hermès et LVMH), les Gafam français du luxe, présentent des performances financières remarquables dans leur ensemble depuis le début de l’année et représentent quatre des dix plus grandes capitalisations de la Bourse de Paris pour un total de plus de 780 milliards de dollars.
Bloomberg souligne néanmoins que la chute de l'écart entre les deux places s’explique par les difficultés rencontrées par les plus petites capitalisations. Si le FTSE 100 surpasse nettement le CAC 40 en termes de performance boursière depuis le début de l’année (stable contre une baisse de 7,6% pour le CAC), le FTSE 250 chute lui de 16% soit deux fois plus que le SBF 120, deuxième indice de référence de la Bourse de Paris.
Enfin, les effets de changes jouent sur la capitalisation en dollars des deux places et réduisent évidemment l’écart. Depuis le début de l’année, la livre sterling perd 12,6% face au dollar contre 8,6% pour l’euro.