(BFM Bourse) - Les stratégistes de la banque américaine ont expliqué, dans une note publiée ce mardi, que même s'il souffre face aux autres indices boursiers, le CAC 40 n'est pas attrayant pour autant. L'établissement note que sa valorisation reste relativement élevée.
Le CAC 40 a beau avoir enchaîné huit séances consécutives de hausse à la clôture de lundi, il reste totalement à la traîne des autres grands indices européens. Depuis le début de l'année, le baromètre de la Bourse de Paris évolue dans le rouge (-1,36%) ce qui n'est le cas d'aucun autre grand marché boursier européen. Pour donner un ordre d'idée, le Stoxx Europe 600, un indice paneuropéen, progresse de 8,8% sur la même période.
Les raisons de cette violente sous-performance sont bien connues. Comme nous l'avons expliqué dans un précédent article, l'indice parisien est pénalisé par l'instabilité politique que connaît la France depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, en juin dernier.
Il est également plombé par l'impact de la dégradation de la conjoncture chinoise sur l'activité des grands acteurs du luxe, dont le poids reste prégnant au sein de l'indice. LVMH, Hermès, L'Oréal et Kering pèsent à eux quatre pour un peu moins de 33% de la capitalisation boursière totale du CAC 40.
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Un indice encore cher
Le marché parisien peut-il rattraper son retard? Goldman Sachs s'est penchée sur la question ce mardi. La banque américaine note, au passage, que le CAC 40 affiche actuellement sa pire sous-performance par rapport au Stoxx Europe 600 depuis l'année 2010. "Les grandes entreprises internationales ont souffert de la faiblesse de la Chine et les petites entreprises domestiques ont été touchées par l'incertitude politique accrue", résume-t-elle.
Pourtant, la banque américaine ne trouve pas le couple "rendement-risque" sur le CAC 40 "attrayant". L'établissement note que la sous-performance de l'indice a été en grande partie tirée par la dégradation des fondamentaux des sociétés le composant.
Ainsi, cette sous-performance a été provoquée par des révisions à la baisse des prévisions de bénéfices des entreprises (surtout celles du luxe) et non pas par une correction des valorisations et donc des multiples boursiers. Et Goldman Sachs n'est pas optimiste pour la suite, la banque ayant une recommandation à "sous-performance" pour les produits de consommation (le luxe) et l'énergie, des secteurs très présents dans le CAC 40.
De plus, la valorisation du CAC 40 reste "élevée par rapport à son historique", explique Goldman Sachs. L'indice parisien s'échange actuellement 14 fois les bénéfices attendus au cours des douze prochains mois, contre une médiane historique sur 20 ans qui se situe un peu au-dessus de 13, selon les données de la banque. En comparaison, l'Ibex, le FTSE 100 et le FTSE Mib, les principaux indices des Bourses de Madrid, Londres et Milan, affichent tous les trois des valorisations inférieures à cette médiane sur 20 ans.
Point intéressant: la note de Goldman Sachs permet également d'identifier, dans une infographie, quels secteurs français ont le plus sous-performé ou surperformé leurs homologues européens. Certainement aidé par Renault, seul constructeur européen avec Ferrari à afficher une performance boursière positive en 2024 (+19%), l'automobile enregistre une surperformance de presque 20 points de pourcentage. À contrario, la technologie, les télécoms ou encore les banques accusent des sous-performances de plus de 20 points de pourcentage.
Par ailleurs, les stratégistes de Goldman Sachs estiment que le "spread" OAT-Bund, soit l'écart de rendement entre l'obligation française à 10 ans et celle de même échéance de l'Allemagne, thermomètre du stress sur la dette tricolore, devrait rester "volatile" dans les prochains mois. Ils tablent sur un "spread" OAT-Bund autour de 70 points de base (soit 0,7 point de pourcentage) à la fin 2025, contre 74,8 points à l'heure actuelle (et autour de 54 points de base en début d'année).