(BFM Bourse) - L'affolement est toujours loin de gagner les marchés, en dépit de la réplique iranienne à la frappe américaine qui a tué la semaine dernière le général Soleimani. Mercredi à la mi-séance, la Bourse de Paris évolue ainsi non loin de l'équilibre.
Et si la double frappe sur les bases américaines d'Aïn al-Assad et d'Erbil en Irak constituait une réponse à l'élimination d'un haut dignitaire militaire iranien suffisamment spectaculaire, mais sans causer un tel préjudice aux forces américaines que cela n'emporte une nouvelle réponse des Etats-Unis? Tel semble être la pari pris mercredi par les investisseurs. De quoi expliquer le calme apparent du CAC 40, qui n'essuie vers 12h00 qu'un recul symbolique (-0,07%) à 6.007,92 points, dans un volume de 735 millions d'euros échangés.
Une réplique semblait inévitable. Les Gardiens de la révolution, organisation paramilitaire iranienne dépendant directeur du pouvoir, ont lancé la nuit dernière des missiles sur deux bases militaires utilisées par l’armée américaine en Irak. Si dans l'immédiat, le cours du baril a augmenté de près de 3,5 dollars, il en a rapidement reperdu 3. Le rendement du bon du Trésor américain a envoyé le même message, souligne Hervé Goulletquer de La Banque Postale Asset Management: baisse de 12 centimes (traduisant une hausse du prix de l'obligation), puis remontée de 8.
L'Iran assure ne pas chercher la guerre
Ce sang-froid de la communauté financière peut s'expliquer par les déclarations mesurées de part et d'autre. Le ministre des Affaires étrangères iranien Javad Zarif a évoqué une réponse "proportionnée" à la frappe américaine (qui avait elle-même eu lieu en territoire irakien) et affirmé que l’Iran ne cherchait pas la guerre, tandis que le président des Etats-Unis a laissé entendre que les dégâts effectifs n'étaient pas si graves. L’hypothèse d’une escalade guerrière n’est donc "pas à ce stade à retenir en scénario central", avance le stratège de LBPAM.
Dans ce cadre, aucune tendance forte ne se détache pour le moment sur le marché parisien, la plupart des variations sur le CAC 40 restant modérées, en dehors de la chute de 2,6% d'Unibail-Rodamco-Westfield dans un contexte défavorable aux opérateurs de centres commerciaux (-2,3% pour Klépierre, -2,65% pour Mercialys, alors que la fréquentation des centres tricolores a sans surprise baissé en fin d'année).
Boeing de nouveau à la peine
En bonne place, Airbus prend près de 1% alors que son concurrent Boeing subit de nouvelles interrogations du fait d'une nouvelle catastrophe aérienne impliquant un de ses appareils, en l'occurrence le 737 d'Ukraine International Airlines dans des circonstances à éclaircir.
Hors de l'indice Alstom prend 1,7% à la suite d'une nouvelle méga-commande. CGG décolle de 5,5% après avoir indiqué que l'exercice 2019 devrait se solder par une génération nette de cash-flow, pour la première fois depuis 2012.
Les notes des analystes, particulièrement nombreuses, entraînent aussi des ajustements notables. Virbac notamment plonge après une dégradation d'Exane, alors que STMicro, Kering, ID Logistics, Elis ou Air Liquide subissent aussi des dégradations. Edenred, Elior, Sodexo bénéficient au contraire de relèvement de recommandations.
Hausse limitée sur le pétrole
Parmi les biotechs, Abionyx prend 13,6% après une autorisation temporaire d'utilisation de son CER-001, suivi par Poxel (+4%) ou EOS Imaging (+2,6%).
Du côté du pétrole, la hausse se limite à +0,46% pour le WTI (62,99 dollars) et à +0,85% à 68,85 dollars pour le Brent.
Sur le marché des changes, l'euro cède 0,19% à 1,1132 dollar.