(BFM Bourse) - La matinée a encore été empreinte de nervosité sur le marché parisien face aux tensions persistantes entre l'Ukraine et la Russie. Mais de solides publications, notamment de la part du numéro 2 mondial du luxe Kering, mais aussi de la part de Carrefour ou Schneider Electric, permettaient à l'indice phare d'enregistrer une petite progression à la mi-journée.
Entre le risque de conflit en Ukraine et l'actualité propre aux entreprises, le CAC 40 tricolore se montre hésitant jeudi. L'élan apporté par une nouvelle salve de résultats l'emporte (de peu) à la mi-séance, comme l'indique un gain de 0,21% vers 12h15 à 6.679,38 points.
La situation en Ukraine reste préoccupante pour les marchés, avec le risque d'un dérapage de part ou d'autre qui précipiterait un conflit à grande échelle. De nouveaux tirs ont été observés par Reuters dans le Donbass, province séparatiste. Depuis 2015, les infractions au cessez-le-feu sont quasi quotidiennes dans la région, mais dans le contexte des récentes tensions les observateurs redoutent l'étincelle proverbiale qui mettrait le feu aux poudres.
Kering affiche des bénéfices records
Néanmoins, la livraison du jour en termes de résultats d'entreprises donne aux investisseurs des raisons de se placer à l'achat, en particulier sur Kering (+6,9%) qui bondit en tête de l'indice phare. Il faut dire que les ventes de sa marque phare Gucci ont nettement ré-accéléré entre octobre et décembre, surpassant largement les attentes des analystes. Les ventes et les bénéfices du groupe atteignent des records, tandis que sa marge opérationnelle revient proche de son pic de 2019.
Les comptes de Carrefour (+5,8%) sont presque aussi chaleureusement accueillis, le groupe ayant réussi à améliorer de 7,7% (à changes constants) son résultat opérationnel courant en 2021, grâce notamment à un bond spectaculaire de 20% du ROC de la France (alors que la croissance du chiffre d'affaires n'y a été que de +1,8%), ce qui illustre le travail de fond accompli sous la direction d'Alexandre Bompard. Celui qui a repris les rênes du distributeur en 2017 annonce par ailleurs qu'un "ambitieux" nouveau plan stratégique sera présenté à l'automne prochain.
De la publication des annuels de Schneider Electric le marché retient notamment une génération de cash-flow opérationnel record de 4,5 milliards d'euros (free cash-flow à 2,8 milliards). L'action prend 2,1%.Orange a fait un peu mieux qu'attendu et confirmé ses objectifs d'ici à 2023, mais se contente de grappiller 0,3%.
Hors de l'indice phare, Klépierre s'adjuge 4,5% après une amélioration supérieure aux objectifs de son cash-flow l'an dernier, et alors que le groupe signale que le chiffre d'affaires de ses locataires revient en ce début d'année 2022 quasiment à son niveau d'avant la pandémie.
Toutes les publications ne sont pas aussi bien accueillies, Airbus reculant pour sa part de 1% malgré des comptes annuels robustes et le retour du dividende. Verallia perd 3,6%, en dépit de réalisations plutôt supérieures au consensus des prévisions, tandis que le fabricant de contenants en verre pense améliorer son Ebitda cette année malgré l'inflation des coûts. Sodexo est malmené (-4,6%) alors que la direction générale a finalement été confiée à la présidente Sophie Bellon, quand un candidat extérieur était pressenti pour ce rôle.
Eutelsat en panne de croissance
La baisse atteint 5,5% sur Eutelsat, l'opérateur satellitaire avertissant que le chiffre d'affaires pour l'exercice en cours se situerait dans la partie basse des attentes initiales, tandis que les retards de mise en service de certains satellites réduirait le chiffre d'affaires des prochaines années. Le retour à une croissance des revenus n'est désormais pas attendu avant 2023-2024.
La correction la plus spectaculaire (-5,9%) touche Air France-KLM, bien que le groupe a réussi à fortement réduire ses pertes par rapport à 2020, avec même un retour de l'Ebitda largement en territoire positif à 745 millions d'euros, grâce à un très bon quatrième trimestre. Néanmoins, l'horizon n'est toujours pas dégagé pour le transporteur face à la situation sanitaire en Asie notamment, et la question du refinancement demeure en suspens.
Parmi les plus petites valeurs, Nacon s'adjuge 5,5% à l'annonce du rachat de l'éditeur allemand Daedalic Entertainment pour 53 millions d'euros, la plus grosse opération de croissance externe de son histoire. Graines Voltz au contraire perd 9,3% après une augmentation de capital réservée, excluant les actionnaires actuels.
Du côté des autres actifs, le pétrole reflue nettement à 92,92 dollars le baril de Brent (-1,97%). L'euro varie peu à 1,1364 dollar (-0,09%), tandis que le Bitcoin cède 2% sur les 43.200 dollars.