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CAC 40

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Cac 40 : Malgré la chute de l'activité en France, le CAC attend le sommet européen avec espoir

jeudi 23 avril 2020 à 13h15
Malgré des PMI catastrophiques, le CAC attend le sommet européen dans le vert

(BFM Bourse) - Alors que les opérateurs sont occupés à trier l'avalanche de publications trimestrielles, la Bourse de Paris se maintient en territoire positif en dépit d'indicateurs PMI alarmants sur l'activité économique, et avant la réunion du Conseil européen qui devrait confirmer les désaccords entre les pays du Nord et ceux du Sud sur les modalités d'un plan de relance.

Après avoir ouvert en nette hausse de près de 1% dans le sillage du rebond des indices américains, le CAC s'est installé près de l'équilibre depuis 10h et affiche un timide gain de 0,29% à 4.424 points vers 12h30. Le marché parisien reste sur la défensive alors que se profile un sommet européen sous le signe des divisions, et John Plassard prévient que "la tendance du marché (haussière à l'ouverture, NDLR) pourrait s’inverser après la réunion du Conseil européen". Le responsable adjoint des investissements chez Mirabaud Securities juge en effet que celui-ci "devrait confirmer les désaccords entre les membres du "nord" (notamment l’Allemagne) et ceux du "sud" (notamment l’Italie)".

Alors que la crise sanitaire de plein fouet percute de plein fouet les économies européennes, les anciens clivages hérités de la crise de la dette en zone euro (2011-2012) réapparaissent, les pays du Sud (Italie et Espagne notamment) réclamant davantage de solidarité financière à leurs voisins du Nord, moins durement touchés (Allemagne et Pays-Bas). Le responsable de la recherche économique chez Saxo Bank Christopher Dembik confirme que cette réunion constitue "l'enjeu majeur de cette séance va être la réunion du Conseil européen". Chef d'orchestre des négociations, Charles Michel, dans sa lettre d’invitation aux chefs d’Etat et de gouvernement, a suggéré à ces derniers "de se mettre d’accord pour travailler sur un fonds de relance aussi vite que possible". Les désaccords actuels sont toutefois tels que les 27 ne devraient adopter aucune déclaration commune à l'issue de leur sommet en visioconférence

PMI catastrophiques

Les opérateurs ont pu prendre connaissance dans la matinée d'indicateurs toujours plus alarmiste concernant l'activité en zone euro. L'indice PMI composite (qui rassemble les données des secteurs manufacturier et des services) des directeurs d'achats s'est effondré à 13,5 en avril en première estimation, ce qui constitue, et de très loin, le pire résultat des enquêtes mensuelles de l'institut IHS Markit, lancées en 1998. Ce chiffre ressort en outre nettement inférieur aux attentes des économistes interrogés par Reuters puisque la médiane de leurs estimations le donnait à 25,7 et que la plus basse était à 18,0. Pour rappel, le PMI composite avait déjà enregistré en mars la pire chute mensuelle de son histoire en tombant à 29,7 contre 51,6 en février. En France, celui-ci est tombé à 11,2 en avril après 28,9 en mars, là aussi un plus bas historique.

"Comme attendu, les PMI d'avril dans la zone euro ont encore reculé, confirmant l'ampleur de la contraction", commente Bert Colijn, économiste d'ING. "Mais que nous dit réellement l'enquête que nous ne sachions pas déjà en regardant par la fenêtre des rues vides et des boutiques fermées ? Pas grand-chose en fait."

Pluie de résultats

En attendant l'issue de la réunion du Conseil européen, les investisseurs ont de quoi s'occuper avec l'avalanche de résultats trimestriels publiés ce jeudi. Parmi les publications saluées par le marché, Rexel prend 8,7% à 12h55 après avoir fait état d'une baisse de seulement 2,7% de son chiffre d'affaires au premier trimestre. En dépit d'une chute à deux chiffres de son chiffre d'affaires au premier trimestre à cause du coup d'arrêt de la production et des ventes provoqué par l'épidémie de coronavirus dont l'impact sur les résultats 2020 est "toujours impossible à évaluer", Renault s'adjuge 1,8% à la mi-journée. Schneider Electric grappille de son côté 0,5%, le groupe ayant prévenu d'un "impact encore significatif au deuxième trimestre" après un repli de 7,6% de ses revenus au premier trimestre. Ingenico gagne 3,3% après avoir publié un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 4% à données comparables. Le spécialiste des paiements a toutefois révisé ses objectifs 2020 et s'attend désormais à une baisse organique à un chiffre "dans la fourchette moyenne à haute" de ses revenus annuels. Le groupe renonce par ailleurs à distribuer un dividende. Le géant du luxe Hermès enregistre un recul de ses ventes moins prononcé que ses concurrents LVMH ou Kering et avance de 1,8%.

Pour finir, Soitec bondit (+6,2%) dans le sillage de résultats trimestriels particulièrement convaincants. Le spécialiste des matériaux semi-conducteurs est parvenu à enregistrer un chiffre d'affaires record au quatrième trimestre de son exercice décalé clos fin mars (204 millions, +40% sur un an en données organiques). Le groupe a par ailleurs annoncé avoir obtenu un prêt à long terme de 200 millions d'euros de la Banque des territoires.

De l'autre côté du palmarès, le n°2 mondial des spiritueux Pernod Ricard a confirmé tabler sur un recul de 20% de son ROC en 2019-2020 et affiche un recul marginal (-0,2%) à 13h. Dassault Systemes cède 0,8% alors que son chiffre d'affaires s'est contracté de 15% au T1 et que le groupe dit s'attendre à un impact plus important du Covid-19 au T2. Malgré le rebond des cours de l'or noir, Technip lâche 1,8% dans le sillage de l'annonce d'une réduction de 75% de sa distribution de dividende en 2020 par rapport à l'année dernière. ADP a annoncé jeudi un trafic Paris Aéroport à 8,8 millions de passagers sur les trois premiers mois de l'année, contre 23,7 millions de passagers il y a un an, ainsi qu'un chiffre d'affaires consolidé de 911 millions d'euros (-15,6%). Le titre évolue proche de l'équilibre (-0,1%)

Parmi les autres publications, le géant de l'hôtellerie Accor progresse légèrement (+0,8%) après avoir averti que la situation devrait encore s'aggraver en avril et en mai, alors que les revenus du groupe ont décliné de 17% au T1. Edenred avance également très timidement (+0,6%), le spécialiste des solutions de paiement pour le monde du travail ayant dévoilé un chiffre d'affaires en hausse de 6,3% sur les trois premiers mois de l'année.

Le pétrole poursuit son rebond

Si les fondamentaux du marché pétrolier restent préoccupants (trop d'offre, pas de demande, plus de capacités de stockage), les cours des références mondiales de pétrole léger remontent encore. Vers 13h20, le baril de WTI reprend 12,48% à 15,50 dollars quand celui de Brent gagne 7,87% à 21,95 dollars. Cette remontée des cours intervient sur fond d'escalade des tensions entre les Etats-Unis et Téhéran. Donald Trump a menacé de détruire les bateaux iraniens qui s'approcherait de façon dangereuse de navires américains dans le Golfe. L'Iran "détruira" tout navire de guerre américain menaçant sa sécurité dans les eaux du Golfe, a rétorqué jeudi le chef des Gardiens de la révolution, le général Hossein Salami. Ambiance...

Sur le marché des changes, enfin, la monnaie unique cède de nouveau du terrain face au billet vert (-0,39% à 1,0783 dollar).

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
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