(BFM Bourse) - Le baromètre de la Bourse de Paris enchaîne une deuxième séance dans le rouge, une première depuis mi-juillet, les investisseurs procédant à quelques prises de bénéfices alors que les statistiques publiées ce mardi alimentent les doutes quant à la vigueur de la reprise économique.
Craintes sanitaires, économiques, géopolitiques et statistiques économiques décevantes: c'est le cocktail détonant que le CAC marque -enfin- le pas au terme d'un spectaculaire rallye (16 hausses en 19 séances entre le 20 juillet et le 13 août). Au lendemain d'un repli de 0,89% à mettre sur le compte d'indicateurs chinois ressortis largement en-deçà des attentes et d'une propagation toujours incontrôlée du variant Delta dans plusieurs régions du globe, l'indice vedette du marché tricolore cède 0,32% supplémentaires ce mardi, à 6.819,26 points, dans un volume de transactions à peine plus étoffé que la veille (2,7 milliards d'euros). L'extension des restrictions sanitaires dans plusieurs pays de la zone Asie - Pacifique et, dans une moindre mesure compte tenu de son influence sur le marché, la prise du pouvoir des talibans en Afghanistan, ont incité les investisseurs à éviter de nouveau les prises de risque ce mardi.
Deux séances consécutives dans le rouge, ce n'est pas grand-chose vous me direz, mais à l'échelle d'un CAC particulièrement performant cet été, cela constitue un micro-évènement qui n'a plus été observé depuis un mois, lors des séances des vendredi 16 et lundi 19 juillet - c'est dire la forme que tient l'échantillon principal du marché en plein creux estival, et alors que le mois d'août est traditionnellement peu propice aux actions.
Outre-Atlantique, les contrats à terme ont accentué leur recul à Wall Street après la publication par le département du Commerce d'une baisse de 1,1% des ventes au détail le mois dernier, quand les analystes interrogés par Reuters tablaient sur une baisse plus mesurée (-0,3%). Si plusieurs experts soulignent que le tassement se limite à -0,4% en excluant le secteur automobile (véhicules et équipements) soumis à des difficultés d'approvisionnement, et que ce chiffre est donc à relativiser, les indices new-yorkais creusent nettement leurs pertes dans la matinée. Au lendemain d'un 5e record consécutif en clôture, le Dow et le S&P rétrocèdent 1%, quand le Nasdaq cède 1,3% vers 18h10.
Selon le directeur des investissements de Mirabaud John Plassard, ce sont désormais les "minutes" de la Fed qui pourraient apporter un nouvel éclairage ce mercredi. La banque centrale américaine publiera le compte-rendu des échanges de sa dernière réunion de politique monétaire demain, ce qui devrait permettre aux opérateurs d'y voir plus clair concernant les intentions de l'institution vis-à-vis de son programme de rachats d'actifs. D'après le Wall Street Journal, les responsables de l'autorité monétaire s'apprêtent à se mettre d'accord pour commencer à réduire la voilure dans environ trois mois si la reprise économique se poursuit.
Une belle commande pour Gaussin
L'absence de prise d'initiative se traduit par peu de mouvements significatifs au sein de l'indice phare, où le compartiment bancaire pâtit du léger recul des rendements souverains (-2,2% pour Société Générale, -1,9% pour Crédit Agricole, -1,8% pour BNP Paribas). Stellantis marque également un coup d'arrêt (-2,7%) après sa hausse quasi-ininterrompue des dernières semaines. Les valeurs du luxe peinent de leur côté à rebondir, même si Hermès domine le palmarès de l'indice phare avec Schneider Electric (+0,8%), ce dernier inscrivant même un nouveau record historique.
Recherchées dans un contexte de regain de vigueur pandémique, les valeurs du secteur de la santé -au sens large- ont signé les meilleures performances du jour (+2,8% pour Sartorius, 2,6% pour Ipsen, +1,5% pour Eurofins, +1,4% pour Sanofi et Biomérieux).
Hors du CAC, ADP lâche 1,8% alors que le trafic des aéroports parisiens a atteint en juillet son plus haut niveau depuis le début de la crise sanitaire en France, mais représente toujours moins de la moitié des volumes de juillet 2019. Gaussin décolle pour sa part de 7,8% après avoir annoncé une première commande pour 20 tracteurs de parc ATM-H2 fonctionnant à l'hydrogène, à déployer chez les clients actuels de Plug Power en Amérique du Nord.
Au chapitre énergétique, les cours des principales références de brut ne rebondissent pas non plus, le baril de Brent cède 0,6% à 69,1 dollars et celui de WTI recule de près de 1% à 66,4 dollars. Sur le Forex, la monnaie unique rechute violemment face au billet vert (-0,54% à 1,1715 dollar).