(BFM Bourse) - Les tensions sino-américaines sont un prétexte à une respiration des indices boursiers mondiaux. Auteur d'un beau rebond en fin de semaine, le CAC 40 perd plus de 1,3% ce lundi soir.
L'enthousiasme qui prévalait sur le marché parisien en fin de semaine est immédiatement retombé comme un soufflé. La Bourse de Paris a évolué en forte baisse tout au long de cette première séance de la semaine, plombé par les tensions sino-américaines mais aussi par la perspective d'une poursuite des hausses de taux directeurs des banques centrales.
Le CAC 40 recule ainsi de 1,34% lundi soir à 7.137,10 points, après avoir gagné près de 2% la semaine précédente.
Les tensions sino-américaines pèsent. Les Etats-Unis ont abattu samedi un ballon chinois qui survolait leur sol depuis plusieurs jours, qualifiant d'"espion" ce ballon, ce que Pékin dément, assurant qu'il s'agissait d'un aéronef de surveillance météorologique qui avait dévié de sa trajectoire.
"Ce regain de tension entre la Chine constitue la parfaite excuse pour que le marché consolide alors que l'actualité de la semaine sera surtout portée par les résultats d'entreprises", souligne Christopher Dembik, responsable de la recherche économique pour Saxo Bank.
"C'est le parfait élément pour prendre ses gains", abonde Alexandre Baradez, analyste chez IG France. "Il y a également les conséquences de vendredi: le taux sur [l'obligation souveraine américaine] à deux ans s'est nettement redressé après un emploi et un ISM manufacturier meilleurs que prévu. Les anticipations de marché sur l'évolution des taux de la Réserve fédérale ont fortement changé: le marché tablait à 30% sur une hausse de 25 points de base (0,25 point de pourcentage) en mai, ce chiffre est ensuite passé à 60%" poursuit-il.
La semaine dernière, les banques centrales américaine (Fed) et européenne (BCE) ont indiqué qu'elles prévoyaient de nouvelles hausses de taux dans les mois à venir. D'ailleurs, la publication du solide rapport sur l'emploi américain a jeté un froid vendredi. Des chiffres qui ont douché les espoirs des opérateurs qui envisageaient une pause de la Fed dans ses hausses de taux.
Sur le marché obligataire, ces craintes se traduisent par une nette remontée des taux des obligations souveraines. Le rendement de l’emprunt américain à 10 ans se tend à 3,623% tandis que celui de l'OAT française de même échéance progresse à 2,743%.
Jusqu'où ira la baisse d'Orpea?
Du côté des valeurs, Rotschild & Co a bondi 16,8% alors que la famille Rothschild a décidé de lancer une offre publique d'achat simplifiée en vue de sortir la banque d'affaires de la cote parisienne.
Orpea a encore lâché 17,9% après qu'un accord sur la restructuration financière a été noué. La dilution de plus de 99% est petit à petit digérée par le marché.
Plus largement, le rouge est de mise pour l'ensemble des valeurs du CAC 40 à l'exception de Renault (+0,3%). Nissan a indiqué qu'il prendrait jusqu'à 15% du capital d'Ampere dont la marque au losange compte contrôler la majorité. Carrefour (+0,1%) et Thalès (+0,04%) complètent le trio de tête.
Sur les autres marchés, l'euro poursuit son repli et perd 0,7% face au dollar à 1,0719 dollar. Les contrats pétroliers évoluent en hausse après avoir glissé de plus de 8% la semaine passée. Le contrat d'avril sur le Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, prend 0,7% à 80,47 dollars le baril tandis que celui de mars sur le WTI coté à New York avance de 0,35% à 73,65dollars le baril.