(BFM Bourse) - Tandis que les principales économies mondiales semblent bel et bien sortir de la crise, permettant un rebond nettement plus vigoureux qu'escompté des résultats des entreprises cotées, les investisseurs commencent à redouter une accélération de la hausse des prix (qui pourrait obliger les banques centrales à moins d'aménité). Le CAC 40 freine quelque peu lundi matin, au lendemain de nouveaux sommets depuis plus de vingt ans.
Au sortir d'une nouvelle performance hebdomadaire positive, le marché parisien rend un peu de terrain lundi à la mi-journée tandis que les opérateurs cherchent toujours à évaluer l'horizon d'une diminution du soutien des banques centrales. Vers 12h10, le CAC 40 fléchit de 0,17% à 6.374,69 points. Les volumes restent inférieurs à 780 millions d'euros pour le moment.
Le chiffre étonnamment faible des créations de postes aux Etats-Unis dans le rapport sur l'emploi pour le mois d'avril publié vendredi reste d'interprétation ambiguë. Sur le moment, les marchés y ont vu un éloignement des pressions à la hausse sur l'activité, laissant la Fed libre de maintenir son soutien durablement. Mais le peu d'embauches constaté découle peut être aussi de goulots d'étranglements sur les approvisionnements des industriels en composants, risquant en fait une nouvelle accélération des prix. D'ailleurs, les cours de nombre de matériaux de base (cuivre, minerai de fer...) atteignent désormais des records.
Que ce soit sur le plan macro- ou micro-économique, ce début de la semaine se révèle très calme. La suite pourrait n'être guère plus animée. En effet même si le marché parisien reste ouvert jeudi lors de l'Ascension, beaucoup de traders pourraient profiter d'un jour férié et même faire le pont le vendredi.
Klépierre optimiste pour ses locataires
Sur l'agenda figurent tout de même des indicateurs qui seront particulièrement suivis dans le contexte décrit plus haut, soit l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis (mercredi) et à la production (jeudi), ainsi que les ventes de détail, la production industrielle et l'indice UMich de confiance du consommateur (vendredi). En Europe, les opérateurs suivront dans les prochains jours l'indice ZEW en Allemagne et la production industrielle dans la zone euro, ainsi que la première estimation du PIB britannique pour le premier trimestre.
Du côté des valeurs, l'optimisme manifesté par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur la croissance française cette année (attendue à au moins 5%) s'accompagne d'un rebond de valeurs cycliques, à l'image d'un Klépierre qui s'adjuge 4,8%, alors que le cours n'avait franchement pas fait grand chose (+0,22%) vendredi lorsque le groupe avait signalé qu'il s'attendait à ce que ses locataires rouvrent d'ici fin mai à 95% (en proportion des loyers), contre environ 55% actuellement.
SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot) poursuit et accentue son rebond des quatre dernières séances, gagnant plus de 10% ce matin.
Le cabinet de conseil Solucom progresse de 1,6% à l'annonce de l'acquisition d'Everest Group consulting, la practice conseil d'Everest Group, basée aux Etats-Unis.
Solutions 30 suspendu de cotation
Au sein du CAC 40, Société Générale grimpe de près de 2,8% après avoir dévoilé sa nouvelle feuille de route pour son pôle banque de grande clientèle et de solutions investisseurs (la BFI). Crédit Agricole prend 2,7%, soutenu par plusieurs relèvements d'objectifs après ses trimestriels.
Par ailleurs, Solutions 30 a demandé lundi matin avant-Bourse à Euronext de suspendre sa cotation, sans plus de précisions pour le moment.
L'ascension des cours pétroliers se poursuit alors que s'accumulent les signes de ré-accélération de la demande avec la levée progressive des restrictions. Exemple parmi d'autres, repéré par Bloomberg vendredi, le rebond des ventes de carburant au Royaume-Uni à leur plus haut niveau depuis le premier confinement en mars 2020. Ce lundi matin, le contrat à terme sur le Brent gagne 0,5% à 68,62 dollars, pendant que le WTI progresse de 0,48% à 65,21 dollars.
C'est le grand calme sur le marché des devises pour la paire euro/dollar, avec un repli anecdotique de la monnaie unique (-0,02% à 1,2160 dollar).
Dans le prolongement du rebond entamé à partir du 25 avril, le cours du Bitcoin se montre soutenu à 58.163 dollars.