(BFM Bourse) - Le marché parisien profite des nouveaux espoirs sur le front commercial sino-américain pour rebondir de 0,66% jeudi à la mi-journée, malgré les nombreuses incertitudes politiques qui planent toujours sur l'économie mondiale.

Donald Trump permet au CAC 40 de rebondir, jeudi, le marché réagissant positivement aux nouvelles promesses du président américain qui a déclaré qu'un accord commercial avec la Chine pourrait intervenir "plus tôt que les observateurs ne le pensent", après avoir fustigé la veille les pratiques commerciales chinoises "inéquitables".

À la mi-journée, jeudi, l'indice vedette de la place parisienne reprend 0,7% à 5.622 points. Le CAC semble donc bien parti pour mettre un terme à trois séances consécutives de baisse. En début de semaine, la cote parisienne avait été pénalisés par de mauvaises statistiques puis par un regain d'incertitudes politiques mardi et mercredi.

Le faible volume des capitaux traités à ce stade (environ 600 millions d'euros) montrent que les opérateurs ne se risquent que timidement à prendre position, alors que "les marchés restent balotés par des vents contraires et sont confrontés à une infinité de scenarii politiques, tous plus incertains les uns que les autres, aussi bien aux États-Unis qu'en Europe", observe Tangi Le Liboux, stratégiste du courtier Aurel BGC

"Oubliée la tentative de destitution du président américain, oubliées les pressions commerciales sur la Chine au sommet de l’ONU, oubliée la déprime des marchés européens ou encore les interrogations concernant la politique monétaire, les principaux indices américains ont fini hier soir en hausse (entre +0,6% pour le Dow et +1% pour le Nasdaq)" observent les experts de Mirabaud Securities dans leur note matinale. C'est donc encore le côté "schizophrénique" des déclarations de Donald Trump qui a alimenté la hausse des indices... Mais "la capacité de ce type de déclarations à générer un rebond durable commence à s'estomper", a également souligné Michael Hewson, un analyste de CMC Markets

La politique restera donc au cœur de la séance, avec des investisseurs à l'affût des développements dans la procédure de destitution, après que Donald Trump a contesté mercredi toute irrégularité dans la foulée de la publication du contenu d'un échange téléphonique dans lequel il demande à son homologue ukrainien d'enquêter sur le fils de son rival Joe Biden.

Dans le même temps, au Royaume-Uni, Boris Johnson a mis au défi mercredi l'opposition de voter une motion de défiance, réaffirmant sa volonté de parvenir à un Brexit fin octobre, devant les députés britanniques réunis dans une ambiance surchauffée.

Trigano sanctionné

Au sein du SBF 120 Trigano abandonne près de 20% (-19,1%) après avoir fait état d'un quatrième trimestre inférieur aux attentes, le spécialiste des caravanes et camping-cars ayant par ailleurs nuancé ses perspectives en raison des incertitudes politiques, notamment au Royaume-Uni.

Parmi les 40 principales valeurs du marché parisien, Dassault Systèmes se détache (+3,4%) à la faveur de la reprise du suivi à "surpondérer" de la part des analystes de Morgan Stanley, avec une cible à 150 euros laissant entrevoir un potentiel de hausse d'environ 20%. L'ensemble des changements de recommandations de ce jeudi est à retrouver ici. Kering (+2,1%), L'Oreal (+1,8%) et LVMH (+0,6%) profitent des derniers espoirs d'avancées commerciales.

Sur le marché pétrolier, les prix des barils de brut restent à un niveau inchangé par rapport à la clôture de la veille (62,39 dollars pour le Brent et 56,59 dollars pour le WTI). Les deux références mondiales ont d'ailleurs effacé la quasi-totalité de leurs gains depuis le choc pétrolier du 16 septembre dernier.

L'euro cède encore 0,19% face au billet vert, à 1,0930 dollar vers 12h45.