(BFM Bourse) - L'indice parisien boucle la semaine en repli de 0,75%, sous les 7.700 points ce vendredi 4 juillet, ployant sous les craintes des investisseurs sur l'évolution des négociations commerciales entre les États-Unis et ses partenaires commerciaux. Le CAC 40 a évolué sans Wall Street, fermé pour l'Independance Day.
Comme chaque 4 juillet, c'est la même rengaine. La Bourse de Paris doit composer avec l'absence des opérateurs américains. Quinze jours après "Juneteenth" -contraction de "june" (juin) et de "nineteenth" (dix-neuf)- un jour férié récemment institué pour commémorer l'abolition de l'esclavage au niveau fédéral, les investisseurs américains sont de nouveau en pause à l'occasion de la fête nationale, choisie en célébration de la déclaration d'Indépendance (le 4 juillet 1776) vis-à-vis du Royaume-Uni.
C'est donc dans des volumes contenus - avec 2,31 milliards d'euros négociés ce vendredi - que le CAC 40 a glissé sous les 7.700 points, perdant 0,75% à 7.696,27 points vendredi soir. Sur la semaine, l'indice parisien grappille 0,06%.
L'ambiance redevient pesante à l'approche de la date butoir du 9 juillet. À cette date, les pays n'ayant pas conclu d'accord commercial avec les États-Unis s'exposeront à des droits de douane qui entreraient en vigueur le 1er août.
Des lettres aux partenaires commerciaux
Le président américain a déclaré qu'il allait envoyer une dizaine de lettres aux pays concernés par ses surtaxes douanières qui varieront dans une fourchette de 10-20% voire pourront aller jusqu’à 60-70%.
"Nous avons quelques autres négociations, mais vous savez, j'aurais tendance à envoyer une lettre pour préciser les droits de douane qu'ils vont payer", a-t-il aussi ajouté.
L'Union européenne est d'ailleurs dans cette phase de négociations avec l'administration américaine, en vue de trouver un accord avant la date fatidique du 9 juillet. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dit vouloir une "solution négociée" .
Le Royaume-Uni et le Vietnam sont parvenus à un accord avec les États-Unis, tandis que Washington et Pékin ont conclu une trêve sur les droits de douane en mai dernier.
"Les investisseurs ont bien sûr déjà vu ce spectacle. Ce n'est pas la première fois que l'administration américaine fait monter les enchères quelques jours avant une échéance - il suffit de penser à l'Union européenne et à la menace d'un droit de douane de 50 % il y a quelques semaines", notent les économistes d'ING.
Un coûteux BBB
Toujours sur le terrain commercial, la Chine a décidé de mettre sa menace à exécution sur les droits de douane visant les eaux-de-vie européennes. Pékin a ainsi annoncé vendredi imposer des taxes sur les importations de brandys en provenance de l'Union européenne, à partir de samedi 5 juin.
Donald Trump est aussi parvenu jeudi soir à faire adopter par le Congrès américain sa "One Big Beautiful Bill" , soit sa "grande et belle loi", qui mêle crédits d'impôts massifs et de larges coupes dans les dépenses.
Or, cette méga-loi budgétaire devrait faire déraper la dette de plus de 3.400 milliards de dollars d'ici 2034, selon le Bureau budgétaire du Congrès.
Rémy Cointreau et Pernod Ricard trouvent un accord avec la Chine
Séance particulièrement mouvementée pour les groupes de spiritueux en Bourse, après la décision de Pékin sur les eaux-de-vie en provenance du Vieux continent. Remy Cointreau (+2,5%) et Pernod Ricard (-0,4%) échappent à ces taxations en échange d'une hausse de prix
LDC a progressé de 2,4% après avoir annoncé un chiffre d'affaires du premier trimestre meilleur qu'attendu à la faveur d'une hausse de la consommation de poulet sur la période, et d'une activité dynamique à l'international.
Sur les autres marchés, l'euro grappille 0,13% face au dollar à 1,1784 dollar. Le pétrole évolue en baisse. Le contrat de septembre sur le Brent de mer du Nord cède 0,94% à 68,15 dollars le baril tandis que celui d'août sur le WTI coté à New York perd 1% à 66,33 dollars le baril.