(BFM Bourse) - Toujours affecté par les inquiétudes relatives au ralentissement de la croissance en zone euro, au lendemain des révisions à la baisse des prévisions de la BCE, le CAC 40 affiche un recul de 0,47% à 5.243 points vers 12h15.

La Bourse de Paris a démarré la séance de vendredi en net recul après avoir bouclé celle de la veille sur une baisse de 0,39%, l'indice vedette de la place parisienne étant affecté par les craintes relatives au ralentissement de la croissance en zone euro, comme en témoigne la nette révision à la baisse des prévisions de la BCE. Vers 12h15, le CAC 40 lâchait toujours 0,47% à 5.243 points, dans un volume d'échanges toujours plus nourri que lors des précédentes séances, de plus d'un milliard d'euros.

"Sans surprise, Mario Draghi a décrit une situation morose faite de multiples risques pesant sur la conjoncture, allant des tensions protectionnistes aux incertitudes géopolitiques, en passant par les interrogations des marchés émergents", ont souligné les experts de Mirabaud Securities Genève dans leur note matinale. Pire encore selon ces experts, la "violence" des révisions économiques à la baisse "suggère implicitement que l’objectif de l’institution de Francfort ne sera pas atteint avant au-moins 2022, donc que les taux ne remonteront pas de sitôt". Et "si on se réfère aux deux précédents lancements de TLTROs, nous pourrions voir les indices aller bien plus bas" anticipent les analystes de Mirabaud Securities.

De fait, la BCE a annoncé, jeudi, par la voix de son président Mario Draghi, qu'elle n'attendait plus que 1,1% de croissance en 2019 et 1,6% en 2020, contre 1,7% pour ces deux années lors des prévisions de décembre. Concernant l'inflation, elle prévoit désormais 1,2% cette année et 1,5% l'an prochain. Dans ce contexte, l'institution a promis de maintenir ses taux d'intérêt à leur plus bas historique au moins "jusqu'à la fin" de cette année, alors qu'elle se fixait jusque-là "l'été 2019" pour horizon. Elle a également annoncé le lancement d'une nouvelle vague de prêts géants et bon marché aux banques, entre septembre prochain et mars 2021.

Les derniers indicateurs dont les investisseurs ont pu prendre connaissance ne vont pas non plus les inciter à l'optimisme puisque les commandes passées à l'industrie allemande ont nettement chuté en janvier tandis que le déficit commercial français s'est creusé, sur le même mois, pour atteindre 4,2 milliards d'euros. La production industrielle hexagonale a toutefois augmenté de 1,3% sur le premier mois de l'année 2019. Enfin, en Chine, les exportations et importations ont plongé bien plus que prévu en février, ce qui renforce les inquiétudes d'un fléchissement de l'économie du géant asiatique.

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Sur le reste de la cote parisienne, les valeurs bancaires restent mal orientées après leur lourde chute de la veille en réaction aux propos de Mario Draghi. Vers 12h45, Société Générale (-2,3%) BNP Paribas (-1,9%) et Crédit Agricole (-0,7%) sous-performent le CAC 40, tout comme les valeurs automobiles (-2,3% pour Valeo, -2,1% pour Renault, -1,5% pour Peugeot et -1,3% pour Michelin).

Enfin, sur le marché de l'or noir, le cours du baril de Brent européen évolue en nette baisse vers 13h (-1,32% à 65,22 dollars), tout comme le WTI américain (-1,22% à 55,77 dollars), les craintes de ralentissement de l'économie chinoise laissant entrevoir une croissance moindre de la demande en hydrocarbures.

La monnaie unique reprend un peu de terrain face au billet vert après avoir nettement reculé la veille, à 1,1217 dollar (+0,24%) vers 13h.