(BFM Bourse) - Le CAC 40 rétrocède une bonne partie de ses gains de vendredi à la mi-journée lundi, les inquiétudes des opérateurs quant au retour de l'inflation l'emportant sur les perspectives de reprise économique.
Dans un marché où la poursuite de la remontée des rendements obligataires continue de nourrir des interrogations sur les niveaux de valorisations atteints dernièrement, le CAC 40 retombe de 0,50% à 5.744,97 points à 12h20, et efface ainsi la majeure partie de ses gains accumulés vendredi (+0,79%) sur fond de statistiques économiques convaincantes. Face à la progression du rendement des emprunts d'Etat, "de nombreuses banques pensent que le franchissement du niveau des 1,5% pourrait conduire à une nette consolidation des marchés", souligne le directeur des investissements de Mirabaud John Plassard.
La hausse des taux se poursuit derechef ce lundi des deux côtés de l'Atlantique, le rendement allemand à dix ans remontant à -0,317%, celui de la France à -0,067% -tout deux au plus haut depuis juin dernier- tandis que celui du T-bond américain de même échéance repasse au-dessus de 1,36%, à un plafond depuis un an. Ce redressement, ajouté à la hausse marquée des cours des matières premières (le pétrole évolue au plus haut depuis plus d'un an, le cuivre et le bois se traitent à un sommet historique, le sucre a touché un plafond depuis 2017, etc.) continue donc d'alimenter les craintes d'un retour de l'inflation.
Le débat sur une politique de relance massive aux Etats-Unis, synonyme d'augmentation des emprunts du Trésor américain, apparaît comme l'élément principal derrière la hausse du marché obligataire. Stratège chez LBPAM, Sebastian Paris Horvitz prévient que celle-ci "pourrait devenir une épine un peu douloureuse pour l'appétit pour le risque si elle n'est pas contenue", car cela inciterait de fait les investisseurs à réaliser des arbitrages entre l'achat d'actions ou d'obligations. Dans ce contexte, les investisseurs vont de nouveau attendre de Jerome Powell qu'il réaffirme l'engagement de la Fed à maintenir une politique monétaire ultra-accommodante, à l'occasion de l'audition du patron de l'institution monétaire mardi au Sénat américain.
La cote parisienne reste par ailleurs animé par son lot de publications quotidiennes. Celle d'Icade est bien accueillie (+4% à 12h), le groupe d'immobilier ayant maintenu son dividende et dévoilé des performances opérationnelles meilleures qu'escompté assorties de perspectives encourageantes. Au contraire, l'équipementier automobile Faurecia subit des prises de bénéfices (-3,1%) après ses résultats 2020 et l'annonce de ses ambitions d'ici à 2025, le titre ayant bondi vendredi de plus de 4,5%.
Au sein de l'indice phare, Atos (+1,2%), Total (+1,1%) et Airbus (+0,9%) dominent le palmarès, tandis que Renault (-3,8%) et Dassault Systèmes (-2,7%) lâchent du lest.
Sur le reste de la cote, la biotech franco-autrichienne Valneva, qui travaille notamment sur le Covid-19, a annoncé lundi le lancement d'une étude sur l'homogénéité des lots cliniques de phase 3 de son candidat vaccin à injection unique contre le chikungunya. Son titre cède 2%.
Le bitcoin reflue après avoir frôlé les 60.000 dollars
Du côté des matières premières, les cours pétroliers profitent du retour très progressif à la normale de la production dans les régions américaines touchées par la vague de froid, notamment le Texas, lenteur alimente qui alimente les craintes sur l'offre. Le baril de Brent gagne 0,74% à 62,60 dollars vers 12h15 et celui de WTI reprend 0,78% à 59,76 dollars. Sur le Forex, la monnaie unique grappille 0,09% face au billet vert à 1,2132 dollar.Enfin, après avoir frôlé les 60.000 dollars au cours de la matinée, le bitcoin subit quelques prises de bénéfices et se négocie autour de 54.500 dollars peu après midi.