(BFM Bourse) - Le timide rebond tenté par le CAC en début de matinée, emboîtant le pas de la Bourse de New York et après un baromètre d'activité en Chine sans mauvaise surprise, aura été de courte durée. Les craintes liées au coronavirus alimentant la volatilité, le baromètre parisien flanche de nouveau.

Le plus long "bull market" de l'histoire des principales Bourses mondiales ne semble déjà être plus qu'un lointain souvenir. La quiétude et la longue séance de hausse des marchés ont en effet été brutalement interrompu par un "cygne noir". Autrement dit un événement à faible probabilité, difficilement prévisible, mais susceptible d'entraîner des conséquences d'une portée considérable. Pour les marchés actions, il s'agit bien évidemment de l'irruption du coronavirus chinois.

La Bourse de Paris en est encore victime vendredi. Après son timide rebond matinal (+0,34% à l'ouverture), aidée par la hausse des principaux indices new-yorkais et par un baromètre d'activité en Chine rassurant, le CAC est rapidement revenu en territoire négatif. À la mi-journée, le baromètre de la cote parisienne accentue son repli, perdant 0,66% à 5.832,94 points, dans un volume d'échanges relativement fourni de plus d'un milliard d'euros. Les experts de Mirabaud avaient anticipé une ouverture en "nette hausse dans le sillage du rebond "étonnant" des marchés américains, alimenté par des rumeurs (selon lesquelles il y aurait un ralentissement de la propagation du virus et du nombres de morts en Chine, NDLR) et un "short squeeze" (liquidation forcée des positions short, NDLR) massif". Ils ajoutaient, dans leur note matinale, que "la tendance devrait aussi être alimentée par la publication des excellents (le mot est faible) résultats d’Amazon après la clôture américaine (+11% en after-market)".

Rassurés dans un premier temps par les déclarations de l'OMS jugées rassurantes -si l'organisation a qualifié jeudi d'urgence de santé publique de portée internationale l'épidémie qui a désormais fait plus de 200 victimes, elle a également exprimé sa confiance dans la capacité des autorités chinoises à l'enrayer et exprimé son opposition à toute restriction sur les voyages et échanges commerciaux avec la Chine- les investisseurs ont rapidement été rattrapé par les craintes de ralentissement de l'économie chinoise.

Un baromètre chinois d'activité manufacturière, en tassement mais conforme aux attentes, avait pourtant semblé rassuré le marché à l'ouverture. L'indice PMI des directeurs d'achats s'est en effet établi à 50,0 en janvier, contre 50,2 en décembre, mais basé sur un sondage réalisé avant le 20 janvier, celui-ci ne reflète donc pas "complètement" l'impact de l'épidémie de coronavirus, selon le Bureau national des statistiques.

Côté français, la croissance économique a finalement ralenti un peu plus qu'anticipé, à 1,2% en 2019 contre 1,7% en 2018 et 2,4% en 2017, selon la première estimation publiée par l'Insee, le PIB ayant même reculé de 0,1% au quatrième trimestre, au lieu de la hausse de 0,3% prévue. Quant à la hausse des prix à la consommation, elle est restée stable en janvier, à 1,5% sur un an mais la consommation des ménages a diminué de 0,3% en décembre, principalement sous l'effet d'une réduction de la consommation d'énergie grâce à la clémence des températures.

Maisons du Monde décolle, le luxe encore dans le rouge

Au sein du CAC, plusieurs secteurs -les plus exposés au marché chinois- sont encore à la peine, à commencer par le luxe et l'automobile. Kering (-1,1%), LVMH (-0,9%), Hermès (-0,4%) et l'Oréal (-1,9%) évoluent tous dans le rouge, comme Renault (-0,6%) et Peugeot (-1,1%). STMicro enregistre le plus gros recul (-2,6%) peu avant 13h. De l'autre côté du palmarès, TechnipFMC récupère (+,4%) une partie de ses lourdes pertes de la veille (-6,8%).

Au chapitre pétrolier, les cours des barils d'or noir ont également tenté un rebond matinal avant de revenir proche de l'équilibre à 13h. Le Brent grappille 0,16% à 57,42 dollars et le WTI reprend 0,46% à 52,36 dollars.

L'eurodollar est stable (+0,01%) à 1,1035.