(BFM Bourse) - Après avoir ouvert en repli de 0,4% le CAC 40 a progressivement réduit ses pertes au cours de la matinée pour n'afficher qu'un recul marginal à 12h30 (-0,1%). Si de nouvelles déclarations, plus mitigées, incitent à la prudence sur le front commercial, de solides indicateurs alimentent encore l'optimisme des opérateurs.
Après avoir signé jeudi sa 10e séance de hausse lors de ses 11 dernières séances, terminant à moins de 2% du seuil symbolique des 6.000 points, la Bourse de Paris a ouvert en recul de 0,4% vendredi. "Les indices européens devraient ouvrir en baisse ce matin dans un mode de prise de bénéfices et dans le sillage de la confusion qui règne autour des négociations commerciales entre Washington et Pékin" anticipaient les experts de Mirabaud Securities Genève dans leur note matinale. À 13h45, le CAC 40 a toutefois effacé une bonne partie de ses pertes matinales et ne cède plus que 0,14% à 5.882,77 points, dans un volume d'échange moyen d'un milliard d'euros.
De fait, si la Chine a annoncé jeudi s'être mis d'accord avec les États-Unis pour une levée "par étapes" de leurs droits de douane mutuels, "on peut sentir une certaine réticence du côté de Washington", malgré la confirmation de l'administration américaine, note Tangi Le Liboux, analyste pour le courtier Aurel BGC. "Le camp américain n'a par ailleurs pas donné de précision sur les montants concernés, pas plus que le camp chinois", observe le spécialiste pour qui tout ceci apparaît "encore bien flou".
Pendant ce temps-là, le commerce extérieur chinois continue à accuser le coup de la guerre commerciale avec les Etats-Unis. Les exportations de la Chine ont subi en octobre leur troisième mois de repli, tandis que les importations ont poursuivi leur recul pour le sixième mois consécutif. Les analystes sondés par Bloomberg s'attendaient toutefois à de plus fortes baisses. Côté américain, les sanctions douanières ont permis de collecter pas moins de 7 milliards de dollars en septembre, un record.
Côté statistiques, toujours, les investisseurs ont pris connaissance du bond de la consommation des ménages au Japon (+9,5% sur un an en septembre) et de la hausse de l'excédent commercial de l'Allemagne en septembre, à 19,2 milliards d'euros contre 18,1 milliards en août , notamment grâce à la croissance des exportations (+1,5% à 114,2 milliards d'euros).
Crédit Agricole et Natixis reculent dans le sillage de leurs résultats
Sur le front des valeurs, Crédit Agricole a fait part d'un repli de son bénéfice net sur les neuf premiers mois de son exercice 2018, malgré une hausse de 9% de celui-ci au troisième trimestre à 1,2 milliard d'euros, quand le consensus misait sur 1,13 milliard. Malgré ce résultat meilleur qu'attendu, le titre lâche 2,2% à 12h55, l'une des plus mauvaise performance du baromètre parisien à ce stade (derrière TechnipFMC, dont le titre cède 2,6%).
Même constat pour Natixis, la filiale de BPCE ayant dévoilé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes avec un bond de 16% de son bénéfice net, hors éléments exceptionnels. Malgré cela, l'action de la banque d'investissement corrige (-6,5%). Il faut dire que Natixis avait enregistré plus de 25% de hausse en l'espace d'un mois.
La biotech AB Science rebondit en revanche nettement (+12,4%) après avoir bouclé avec succès une étude clinique de phase 3 testant l'efficacité de sa molécule phare dans une forme d'asthme particulièrement sévère.
Euronext est pour sa part sanctionné (-4,2%), l'opérateur boursier ayant fait part d'un bénéfice net en hausse de 25% à 63 millions d'euros mais en-deçà des attentes du marché.
Sur le marché pétrolier, les cours des barils d'or noir subissent également les incertitudes commerciales et enregistrent des baisses de 1,62% à 61,28 dollars pour le Brent et de 1,52% à 56,38 dollars pour le WTI.
La monnaie unique lâche encore du lest face au billet vert à 13h vendredi (-0,21% à 1,1025 dollar).
