(BFM Bourse) - Timide lundi (+0,44%), le rebond du CAC 40 se renforce nettement mardi à la mi-séance. Les opérateurs espèrent une réponse vigoureuse des banques centrales, à commencer par la Réserve fédérale potentiellement dès ce mois-ci, voire des actions concertées avec les gouvernements pour actionner également le levier budgétaire, en vue d'amortir les retombées de l'épidémie de coronavirus sur l'économie.
Alors que le marché parisien est difficilement parvenu à afficher un rebond de 0,44% la veille, la tendance se révèle beaucoup plus forte mardi avec un gain de 2,01% du CAC 40 à 5.440,49 points vers 12h10, dans un volume d'échanges toujours bien fourni à près de 2 milliards d'euros.
Après la chute des marchés la semaine dernière -loin d'être inédite dans son ampleur, mais totalement inhabituelle dans sa rapidité- il n'est aucunement surprenant de voir les banques centrales se mobiliser. "L'assouplissement de politique monétaire devrait être la saga des prochains jours", explique Stéphane Déo de La Banque Postale Asset Management dans son point matinal intitulé "les banques centrales à la rescousse".
La Reserve Bank of Australia a été la première à dégainer ce matin, en réduisant son taux directeur de 0,75% à 0,50% (un plus bas historique pour l'Australie). La banque centrale japonaise a de son côté augmenté ses achats sur les marchés à un niveau qu’elle n’avait jamais atteint, détaille Stéphane Déo).
Enfin la BCE a publié un bref communiqué où elle évoque notamment des mesures ciblées : "On pense évidemment à des interventions sur le marché du crédit pour fournir de la liquidité et stabiliser les cours", indique le spécialiste. La Banque d'Angleterre a communiqué sur le même registre, ainsi que la Fed.
Les ministres des Finances et les banquiers centraux des pays membres du G7 tiendront par ailleurs une conférence téléphonique mardi pour coordonner leur action face à l'épidémie.
Cette séquence volontariste parvient à éclipser pour l'heure la nouvelle progression du nombre de cas de coronavirus hors de Chine, en Italie et en Corée du Sud en particulier.
Quoi qu'il en soit, les opérateurs parisiens se ré-intéressent de nouveau à l'actualité des entreprises françaises.
Le producteur d'électricité Albioma (ex-Séchilienne Sidec pour les boomers) grimpe de 9,9% après avoir fait état d'une progression de son chiffre d'affaires et de son Ebitda l'an dernier.
Interparfums résiste bien à l'annonce d'un probable repli de 10% de son chiffre d'affaires au premier trimestre, du fait de l'impact de l'épidémie de coronavirus sur la distribution de ses produits. L'action gagne 2,1% tandis que le groupe publié au titre de 2019 une hausse de 7,4% de son bénéfice net, ayant amélioré son taux de marge opérationnelle et vu son chiffre d'affaires annuel progresser à 484,3 millions d'euros.
Bien reçu également du côté d'Altarea (+2,2%), tandis que le groupe immobilier a vu son actif net réévalué (ANR) atteindre 178,7 euros par action à fin décembre 2019, en progression de 4,8% sur un an.
Après avoir décroché fin 2019 un premier accord commercial (avec DSM) pour assurer les débouchés de son site de production de Carling/Saint-Avold, prochainement opérationnel, Metabolic Explorer a signé un nouvel accord pour le second des deux premiers composés agrosourcés qui seront produits en Moselle. L'action gagne 8%, soit 40% de rebond en l'espace des trois derniers mois.
Enfin, le secteur biotechnologique continue à bénéficier d'une vague de fusions-acquisitions avec notamment le rachat par Gilead de Forty Seven pour 5 milliards de dollars ou celui de Qiagen par Thermo Fisher pour 11,5 milliards de dollars. Mais si l'ensemble des valeurs du secteur en profitent, la vedette du jour est de loin Transgene qui reprend 20% après avoir annoncé qu'il présenterait lors de prochains congrès de nouvelle données sur un vaccin oncolytique de nouvelle génération, BT-001, dont le premier essai chez l'homme devrait intervenir avant la fin de l’année en Europe et aux USA.
Ayant atteint la veille un plus haut niveau depuis près de deux mois, porté par les anticipations de baisse vigoureuse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine, l'euro rétrocède 0,18% à 1,1114 dollar.
Tandis que l'Opep se réunira cette semaine à Vienne pour essayer de mettre en place des mesures propres à enrayer la chute des cours de l'or noir, le baril de Brent remonte de 3,14% à 53,53 dollars. Le cours du pétrole texan WTI gagne de son côté 3,68% à 48,47 dollars.