(BFM Bourse) - Tandis que le comité de politique monétaire de la banque centrale américaine rendra son verdict après la clôture européenne, la Bourse de Paris reste favorablement orientée, Evergrande s'apprêtant finalement à honorer les intérêts d'un emprunt contracté auprès des investisseurs chinois.
L'accalmie se prolonge mercredi matin sur les marchés financiers, après l'annonce par le promoteur immobilier chinois Evergrande d'un accord lui permettant de régler l'échéance, demain 23 septembre, des intérêts qu'il doit payer sur une partie de sa dette (un emprunt libellé en yuans) et l'annonce dans la foulée de nouvelles injections de liquidités de la banque centrale chinoise sur le marché monétaire. Vers 12h30, le CAC 40 ajoute 1,09% (aux 1,5% repris la veille) en remontant à 6.624,42 points.
Certes, l'effort que s'apprête à faire Evergrande ne change pas fondamentalement la donne: le groupe fondé dans les années 1990 par Xu Jiayin, qui a fait fortune en profitant de la phase d'urbanisation de masse à partir de cette époque, accuse toujours un endettement insoutenable en l'état. Le montant des intérêts concernés reste relativement anecdotique, mais le signal est symboliquement important, suggérant que les autorités veilleront à ce que la restructuration inéluctable du bilan reste relativement indolore, du moins à l'échelon local. Le sort des détenteurs d'obligations émises par Evergrande auprès d'investisseurs internationaux est moins clair, mais ces titres ne représentent pas non plus un montant systémique.
Après la Chine, l'attention des investisseurs va naturellement se porter sur la décision de la Fed, attendue ce soir. On doit évidemment admettre que l’environnement américain est moins assuré qu’on pouvait le ressentir il y a quelques semaines en arrière: les chiffres d’août de l’emploi ont déçu et les prix ralentissent peut-être plus vite qu’attendus, observe Hervé Goulletquer, de l'équipe de stratégie de La Banque Postale Asset Management.
Est-ce à dire qu'il faut s'attendre à un report du déclenchement du ralentissement des achats de titres? Le spécialiste répond par la négative: "En ce moment pas très lisible, à la Fed de donner des perspectives ; elle doit garder son cap. Sans pour autant se lier les mains ; elle n’est pas tenue de dire que le tapering commencera en novembre, mais juste réaffirmer que cela se fera avant la fin de l’année. Le marché comprendra !". Du reste, le tapering demeure un épiphénomène: pour Thomas Costerg, économiste chez Pictet "le tapering n’est que l’écume dans un régime monétaire américain qui reste fondamentalement accommodant, et qui devrait le rester", notamment avec des taux d'intérêt qui devraient, pour de nombreuses années, demeurer sous le niveau de l’inflation (taux réels négatifs donc).
Regain d'intérêt pour les valeurs cycliques
Du côté des valeurs de l'indice phare, le regain d'intérêt pour les valeurs cycliques se confirme, avec en particulier ArcelorMittal (très volatil depuis le début de la semaine) à nouveau en haut du podium à +4% grâce à la reprise des cours des métaux, avec également un vif rebond de Renault (+3,8%) dans l'automobile, des bancaires toutes à plus de 3% (favorisées également par une note de Barclays) ou encore de TotalEnergies (+2,9%), sur fond de rebond de 1,4% du cours du pétrole Brent à 75,43 dollars.
Au sein des autres segments, la biotech Medesis se détache de 20% à l'annonce du feu vert aux essais cliniques de son traitement de la maladie d'Alzheimer, "NanoLithium".
Lumibird (+5%) profite de la publication d'une vive progression de ses résultats au premier semestre, permettant au groupe de Lannion de confirmer ses objectifs 2020-2023.
Solides résultats pour Orpea
Technip Energies avance de plus de 5%, soutenu par le rebond des tarifs énergétiques et par la signature un protocole d'accord pour accélérer la transition énergétique aux Émirats Arabes Unis.
Orpea (-2%) en revanche subit des prises de bénéfices malgré l'annonce d'une hausse de 40% de son résultat opérationnel et de son résultat net.
Le calme règne toujours sur le marché des changes où l'euro affiche une progression minimale de 0,03% à 1,1733 dollar.