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CAC 40

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Cac 40 : Le patron de la Fed refroidit les espoirs des investisseurs, le CAC replonge

jeudi 11 juin 2020 à 12h43
Dur retour à la réalité pour le CAC

(BFM Bourse) - L'atterrissage est à la hauteur de l'envolée: compliqué. Refroidie par la Fed et les propos de son patron Jerome Powell qui a refroidi les espoirs d'un redressement rapide de l'économie, le CAC lâche plus de 2% jeudi à la mi-journée et repasse sous les 5.000 points, entre prises de bénéfices et retour à la réalité.

Coup de froid sur les marchés après l'intervention -toujours très attendue- du patron de la Fed mercredi soir. Jerome Powell a certes réitéré le soutien sans faille de la banque centrale américaine à l'économie et acté le fait que l'institution ne remontera pas ses taux avant 2023. Mais ses commentaires peu réjouissants sur les perspectives de reprise économique ont rappelé les investisseurs à plus de raison, après l'euphorie des dernières semaines. Refroidies, les Bourses européennes ont emboîté le pas de leurs consoeurs asiatiques pour ouvrir en nette baisse. Peu avant 12h, le CAC cède encore 2,27% à 4.938,80 points, dans un volume d'échanges toujours dense de près de 1,3 milliards d'euros, après avoir abandonné plus de 3% au cours de la matinée.

"La correction des marchés est clairement corrélée à l’intervention de la Fed", estime Alexandre Baradez, chief market analyst chez IG. "En rappelant que la Fed continuera d’être présente le temps qu’il faudra, Jerome Powell a souligné hier soir toutes les difficultés qui attendent les Etats-Unis sur le retour à l’emploi de millions d’Américains", ce qui engendre "une vraie crainte pour la consommation, principal moteur de la croissance". "Ce que l’on observe ce matin est un mélange de prise de gains après un important rallye et d’anticipations qu’un scénario de reprise en V, contrairement à ce qu’affirme Donald Trump, est improbable" conclut-il.

Pour le stratégiste du courtier Aurel BGC Tangi Le Liboux, les investisseurs vont maintenant "devoir s'habituer à l'idée que l'économie mondiale n'est même pas encore rentrée dans une phase de convalescence, sachant que l'épidémie est toujours bien présente à l'échelle mondiale et que les prévisions économiques sont encore très volatiles".

Contraction de 6,5% du PIB américain

La Fed a donc dressé un tableau peu réjouissant des perspectives économiques américaines. L'institution estime que le PIB devrait se contracter de 6,5% en 2020, avant un fort rebond de 5% en 2021 et une croissance plus modeste (3,5%) l'année suivante. Pour rappel, en décembre dernier, elle tablait sur une croissance de 2% cette année et de 1,9% l'an prochain. "La crise sanitaire actuelle pèsera lourdement sur l'activité économique, l'emploi et l'inflation à court terme", a relevé la Fed dans son communiqué, ajoutant qu'elle attendait le taux de chômage à 9,3% en fin d'année, avant qu'il ne recule à 6,5% en 2021 et à 5,5% en 2022. Il évoluait avant la pandémie à un plancher de plus de 50 ans (3,5%) mais avait bondi à 14,7% en avril.

Pour ne rien arranger, l'horizon sanitaire reste loin d'être dégagé et "la baisse du jour concerne aussi la crainte qu’il y ait une deuxième vague de coronavirus après que plusieurs Etats américains ont signalé une forte augmentation des nouveaux cas" signale John Plassard, directeur adjoint des investissements chez Mirabaud. Avec désormais plus de deux millions de personnes contaminées aux Etats-Unis et une situation politique toujours sous très haute tension, avec la vague massive de manifestations contre les violences policières après la mort de George Floyd, la perspective d'une deuxième vague revient malheureusement sur le devant de la scène.

Du côté des indicateurs, le premier trimestre 2020 a vu en France la destruction de 497.400 emplois dans le secteur privé, soit une baisse de 2,5%.

L'Oréal, seule valeur du CAC dans le vert à la mi-journée

Du côté des valeurs, John Plassard note qu'on assiste à une "rotation de la rotation sectorielle, c’est-à-dire le retour des valeurs de croissance au détriment des valeurs values/cycliques". Ce mouvement pénalise plusieurs compartiments comme celui des banques (-4,6% pour Société Générale, -3,8% pour BNP Paribas) et de l'automobile (-6,8% pour Renault, -6,1% pour Peugeot).

Parmi les valeurs les plus pénalisés, on retrouve aussi logiquement celles qui ont les plus profité de la forte ascension la semaine dernière, à l'image d'Unibail (-6,4%) ou Accor (-0,4%).

Seul L'Oréal surnage au sein de l'indice phare, parvenant à grappiller 0,4% vers 12h15

Sur le reste de la cote, Soitec cède 3,6% et s'offre une respiration après avoir repris plus de 95% depuis son plus bas annuel touché en mars, dans le sillage d'une révision à la baisse de ses perspectives de croissance.

Les perspectives de reprise économique pénalisent aussi le pétrole

Les cours des principales références mondiales de pétrole brut reculent nettement en raison des craintes d'une lente reprise de la demande après les prévisions moroses de la Fed et de la (nouvelle) hausse inattendue des stocks de brut américain. Ces derniers ont bondi de 5,7 millions de baril la semaine dernière pour atteindre un niveau record de 538,1 millions, d'après l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), alors que le consensus Reuters tablait sur un recul de 1,7 million de barils. À 12h25, le baril de WTI cède 2,83% à 38,48 dollars et le baril de Brent lâche 2,56% à 40,66 dollars.

Sur le marché des changes, la parité eurodollar est stable à la mi-journée (+0,02% à 1,1380).

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
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