(BFM Bourse) - Malgré les craintes qui entourent toujours la propagation du coronavirus en Chine, le CAC 40 est reparti à la hausse dans les premiers échanges, les opérateurs préférant se focaliser sur les résultats d'entreprises. À la mi-journée toutefois, le baromètre parisien est déjà revenu à l'équilibre.
Rassurées par la réactivité des autorités chinoises face à l'apparition d'une épidémie de coronavirus, les principales Bourses européennes sont reparties à la hausse mardi à l'ouverture des échanges, le Dax allemand établissant même un nouveau record dès les premiers échanges. En hausse de 0,13% à l'ouverture, le CAC 40 a progressé jusqu'à +0,4% au bout de quelques minutes, avant de céder progressivement ces gains matinaux pour revenir autour de l'équilibre à la mi-journée, à 6.051,49 points (+0,09%) vers 13 heres dans un volume d'échanges réduit de moins de 800 millions d'euros à ce stade.
Malgré les craintes qui entourent le développement du coronavirus chinois après la découverte d’un cas à Seattle, aux États-Unis et d’un neuvième décès en Chine, les investisseurs semblent se focaliser "sur les résultats des entreprises qui, dans l’ensemble, sont meilleurs qu’attendu" relève Mirabaud Securities.
Apparue à Wuhan dans le centre de la Chine, l'épidémie de coronavirus a déjà fait neuf morts, ont reconnu mercredi les autorités sanitaires chinoises. À l'échelle nationale, 440 cas ont été recensés dans 13 provinces, a précisé Li Bin, vice-ministre de la Commission nationale de la santé. Malgré un premier cas diagnostiqué aux États-Unis, l'inquiétude semble reculer sur les marchés. La transparence de la Chine, qui contraste fortement avec l'attitude qui avait été la sienne lors de l'épidémie de SRAS de 2003, qui avait fait près de 800 morts, n'y est pas étrangère.
Néanmoins, "si la propagation (du coronavirus) s'intensifie dans les prochains jours, ce qui n'est pas exclu, il faut s'attendre à un retour vers les valeurs refuges et surtout à ce que les places asiatiques entraînent à la baisse les autres places financières", prévient Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque. Et l'expert de rappeler que "la Bourse de Paris est particulièrement exposée à la Chine du fait de la forte domination dans la cotation des valeurs du luxe" (17,8% de la pondération du CAC au 31 décembre 2019).
Alstom grimpe à un sommet depuis 10 ans, Soitec sanctionné
Relativement animée, la cote parisienne fait la part belle aux publications trimestrielles et annuelles mercredi matin. Le fabricant grenoblois de matériaux semi-conducteurs Soitec abandonne ainsi 11% à 12h45 -plus mauvaise performance du SRD- malgré la confirmation de ses objectifs annuels (hausse de 30% du chiffre d'affaires). Le groupe isérois a en effet signalé qu'il attendait à ce stade un ralentissement de sa croissance en 2020-2021.
Dans l'autre sens, Pierre & Vacances (+13%) voit son chiffre d'affaires dans le tourisme -sa principale activité- progresser de 14,2%, à 281,9 millions d'euros au 1er trimestre de son exercice décalé, ce qui éclipse le repli de son chiffre d'affaires global sur la période (-4,6% à 375 millions d'euros, du fait de l'immobilier).
Le constructeur ferroviaire Alstom (+2,4%) évolue à un pic de 10 ans dans le sillage d'informations faisant état de discussions préliminaires, au cours des derniers mois avec le canadien Bombardier en vue d'un possible rapprochement de leurs activités ferroviaires. Également à la hausse, Amundi (+2,9%) grimpe après l'annonce d'un accord pour le rachat à Banco de Sabadell de sa branche de gestion d'actifs. Enfin, McPhy Energy décolle (+12%), le spécialiste français des équipements de production et distribution d’hydrogène ayant annoncé qu'il allait équiper la plus grande unité de production d'hydrogène zéro-carbone en Europe.
À noter aussi la jolie performance d'Airbus (+1,9%, meilleure performance du CAC) qui tient autant à l'annonce, par le Soudan, de discussions avec l'avionneur européen en vue d'acquérir huit nouveaux appareils pour sa compagnie aérienne nationale, qu'aux nouveaux déboires de Boeing. L'avionneur de Seattle a en effet accusé un repli de 3,3% à Wall Street hier, fragilisant de par sa pondération (la plus importante du Dow Jones) l'ensemble des indices de la place new-yorkaise. Le titre Boeing a même été suspendu de cotation durant 40 minutes après l'annonce par l'avionneur que le 737 MAX ne revolera pas avant mi-2020, soit avec plusieurs mois de retard par rapport au calendrier anticipé.
Au rayon biotech, Lysogène poursuit son impressionnant parcours boursier depuis le début de l'année avec un gain de 12% à 13h (+180% depuis le 1er janvier), tandis que Pixium Vision (-6%) et GenSight Biologics (-4,5%) repartent à la baisse.
Les cours des barils de brut sont de nouveau en baisse mercredi midi, les investisseurs tablant sur un rétablissement rapide de la situation en Libye sur fond de fragile équilibre entre offre et demande. À 13h10, le baril de Brent cède 0,57% à 64,22 dollars quand celui de WTI lâche 0,6% à 58,03 dollars.
La parité eurodollar est stable (-0,02%) à 1,1081.