(BFM Bourse) - Au lendemain de nouveaux records à Wall Street, les marchés européens se montrent plus circonspects à la mi-séance mardi, dans l'attente des premiers résultats de poids (JPMorgan Chase et Goldman Sachs d'ici l'ouverture américaine) et du chiffre de l'inflation de juin.
Si l'heure était à de nouveaux sommets lundi soir à Wall Street (où le S&P 500 a inscrit un 39e record depuis le début de l'année), l'atmosphère est plus feutrée en Europe mardi matin. Vers 12h10, le CAC 40 parisien décline de 0,23% à 6.543,95 points après deux séances dans le vert, les investisseurs jouant la prudence avant l'inflation américaine du mois écoulé et l'ouverture de la saison des semestriels avec les résultats des grandes banques du pays.
Les volumes d'échanges sur Euronext Paris demeurent très réduits à 500 millions d'euros.
L'inflation américaine encore surveillée
Une augmentation de 0,5% des prix à la consommation aux USA entre mai et juin est attendue en moyenne par les économistes, soit +5% en glissement annuel. Le chiffre sera encore surveillé dans les mesure où les responsables monétaires affirment que la poussée de l'inflation restera transitoire, tandis que de l'autre côté la montée des risques liée au nouveau variant du coronavirus justifie le maintien de mesures de soutien généreuses. Pour compléter le tableau, mercredi sera publié l'indice des prix à la production ainsi que celui des anticipations d'inflation de la Fed d'Atlanta - tandis que Jerome Powell aura à nouveau l'occasion de s'exprimer auprès des parlementaires américains.Du côté de la BCE, Christine Lagarde a annoncé hier que la banque centrale de la zone euro actualiserait sa communication concernant l'orientation future de ses taux d'intérêt et de ses programmes de rachat d'actif ("forward guidance") en accord avec le nouvelle objectif d'inflation "symétrique" de 2% à l'issue de la revue stratégique. "Ne dévoilant pas, ou très peu de détails, sur la teneur de ces nouvelles "guidances", le gouverneur central européen a tout de même indiqué que le programme quantitatif d'urgence déployé pendant la pandémie dont l'enveloppe totale s'élève à 1875 milliards d'euros sera maintenu "au moins" jusqu'à son échéance de mars 2022 et qu'après un dispositif de transition pourrait être élaboré afin d'accompagner la reprise. Pour résumer, la BCE n'a pas l'intention de stopper de manière trop prématurée sa politique de soutien et devrait ainsi conserver une approche accommodante pendant une période étendue de temps", note l'analyste de Western Union Business Solutions, Guillaume Dejean.
Les valeurs cycliques délaissées
Du côté des valeurs, le marché parisien tend à ressasser les scénarios déjà vus ces derniers jours. Alstom flanche encore de 3,4% alors que Goldman Sachs a dégradé son avis à neutre, ne visant plus que 38 euros l'action. L'industrie cyclique est plutôt à la peine (Renault -1,3%, Airbus -1,2%) mais Bouygues échappe au mouvement, prenant plus de 1,1% à l'occasion d'une troisième séance de hausse consécutive.En dehors de l'indice phare, Nokia (toujours coté à Paris, même si les échanges y sont désormais plus qu'anecdotiques) décolle de près de 8% dans la perspective d'un relèvement de ses objectifs 2021. Theraclion grimpe de 3,7% grâce à la reprise des ventes depuis le début de l'année, et McPhy rebondit de 5%, regagnant une partie du terrain perdu la veille (-11% après le renvoi du directeur général).
Les tarifs pétroliers s'apprécient légèrement à 75,55 dollars le baril de Brent, en hausse de 0,39% (+0,57% à 74,52 dollars pour le WTI).
L'euro poursuivait son repli, perdant 0,18% à 1,1842 dollar, après les propos de la présidente de la BCE qui a laissé entendre lundi que les mesures de soutien devraient se prolonger en 2022.