(BFM Bourse) - Pour la troisième séance d'affilée, le CAC 40 évolue dans le rouge dans un volume d'affaires réduit comme peau de chagrin, les opérateurs optant pour la prudence avant la publication de l'indice des prix à la consommation en novembre aux Etats-Unis. L'inflation pourrait de fait atteindre un nouveau sommet et hâter la Fed dans son resserrement monétaire.
Les yeux rivés sur les nouveaux chiffres sur l'inflation aux Etats-Unis qui seront publiés à 14h30 (heure de Paris), les investisseurs limitent drastiquement les prises d'initiatives ce vendredi, dans l’attente de la publication des chiffres de l’inflation du mois de novembre aux USA, qui pourrait bien dépasser les 7% pour la première fois depuis 1982, selon John Plassard, spécialiste en investissements chez Mirabaud. Vers 12h00, le CAC 40 se déleste ainsi d'une dizaine de points supplémentaires (après ses reculs de 0,72% mercredi puis de 0,09% vendredi) et retombe sous les 7000 points (-0,17% à 6.976,81 points), dans un volume de transactions anémique, inférieur à 500 millions d'euros.
"Le chiffre de l'inflation en novembre aux Etats-Unis risque de provoquer quelques sueurs froides dans les salles de marché. Le consensus des analystes prévoit une hausse de 0,7% sur un mois et de 6,8% sur un an mais il y a une forte probabilité que ces chiffres soient dépassés", préviennent les experts de Saxo Banque. Dès jeudi, Joe Biden -rompant avec l'usage qui veut qu'un président ne commente pas un rapport économique avant sa publication officielle- a de fait prévenu que les prix en novembre avaient été "à nouveau élevés". L'hôte de la Maison Blanche a néanmoins tenu à rassurer les marchés en affirmant que ces chiffres ne reflètent plus la réalité actuelle. "Ils ne reflètent pas les baisses de prix attendues dans les semaines et les mois à venir, notamment sur le marché automobile", a-t-il insisté.
S'ils se voulaient apaisants, ces propos incitent visiblement plutôt les opérateurs à rester sur leurs gardes. Car cet indice CPI revêt d'autant plus d'importance qu'il est publié quelques jours avant la prochaine réunion de politique monétaire de la Fed. Il pourrait ainsi "sceller le sort du programme d'achat d'actifs de la Fed et probablement accélérer sa fin d'ici à mars 2022", selon Jean-Marc Delfieux, responsable de la gestion obligataire au sein de Tikehau Capital, s'il ressort effectivement supérieur aux attentes. La puissante banque centrale dévoilera mercredi de nouvelles prévisions économiques, dont celle de l'inflation, et devrait également annoncer une accélération de la réduction de son programme d'aide monétaire à l'économie, afin de pouvoir relever plus rapidement ses taux directeurs en 2022, selon les prévisions des experts.
Le palmarès de l'indice vedette du marché parisien ne révèle pas de tendance marquée, les valeurs dans le rouge la veille évoluant majoritairement dans le vert ce vendredi à la mi-journée, et vice-versa. Seul le compartiment du luxe, dont le rebond avait été spectaculaire lors du "rallye de soulagement" vis-à-vis de la dangerosité du variant Omicron lundi et mardi, se maintient en territoire négatif (-0,9% pour Hermès, -0,7% pour Kering et LVMH) et tire le CAC vers le bas. Le recul le plus prononcé est néanmoins pour Dassault Systèmes (-1,8%), alors qu'Eurofins prend de nouveau la tête du CAC avec un gain de 1,4%.
Sur le reste de la cote, Egide décolle de 11,4% après avoir annoncé abordé l'exercice 2022 "avec sérénité", le spécialiste de la fabrication de composants d'encapsulation pour l'électronique expliquant que son activité est très peu affectée par la pénurie de composants. bioMérieux relève pour sa part ses objectifs annuels, et vise désormais une croissance organique de 8%, contre "entre 4 et 7%" précédemment, et grapille 1%.
La foncière Inea spécialisée dans les bureaux en province avance de 2% après avoir dévoilé ses objectifs à horizon 2026, tandis que Carmila profite encore (+3%) du relèvement d'objectif d'Invest Securities.
DBV Technologies lâche 2,1% après avoir été exclu du SBF 120 au profit d'OVH Cloud (+0,5%).
Les cours pétroliers évoluent peu, le baril de Brent se négociant à 74,6 dollars peu avant 12h (-0,2%) quand celui de West Texas Intermediate grappille 0,4% à 71,2 dollars. Au rayon des changes, la monnaie unique repart nettement à la baisse face à la perspective d'un resserrement monétaire anticipé de la Fed (-0,29% à 1,1267 dollar). Le bitcoin se traite autour de 48.200 dollars.