(BFM Bourse) - Après avoir réduit ses pertes annuelles à la faveur d'un rebond significatif la semaine dernière, la Bourse de Paris démarre la nouvelle semaine du bon pied alors que Wall Street restera fermée en ce lundi du Memorial Day.
Comme chaque année, ce dernier lundi de mai est férié aux Etats-Unis à l'occasion d'un hommage aux militaires américains morts au combat, le "Memorial Day". Cela donne lieu à un week-end prolongé de trois jours qui lance officieusement la "driving season" où les ménages américains prennent volontiers la route des vacances, aussi brèves soient-elles, et les traders ne font pas exception puisque Wall Street reste fermée aujourd'hui.
Dans le reste du monde, l'atmosphère reste à la détente sur les marchés dans le sillage du vif rebond observé la semaine dernière, d'autant que les autorités chinoises sont venues apporter quelques allègements aux contraintes sévères réimposées dans plusieurs mégapoles depuis de longues semaines face à une résurgence du Covid-19. La municipalité de Shanghai veut notamment faciliter la reprise du travail dès cette semaine et a dévoilé un plan pour accélérer la reprise économique dans la région, tandis que Pékin a réouvert certains centres commerciaux et lignes de transports en commun. Le CAC 40 en profite, valeurs du luxe en tête, gagnant 0,89% à 6.573,77 points vers 12h20.
"Au-delà d’un probable effet technique après des semaines de forte correction, les marchés bénéficient des espoirs d’amélioration de la situation en Chine. En effet, le nombre de nouveaux cas de Covid en Chine est au plus bas depuis trois mois d’après les autorités. De plus, les mesures de confinement commencent à être assouplies plus nettement à Shanghai et le risque de confinements stricts à Pékin diminue. Enfin, les autorités continuent d’annoncer plus de mesures de soutien à l’activité pour relancer la croissance" souligne Xavier Chapard. "C’est encourageant mais le risque lié au Covid en Chine va rester important étant donné que la politique de zéro-Covid reste en place. Les PMIs chinois pour mai publiés à partir de demain devraient montrer une amélioration par rapport à la contraction marquée de l’activité enregistrée en avril, mais ils resteront selon toute vraisemblance en zone de contraction (sous les 50 points)", prévient le stratégiste de La Banque Postale Asset Management.
La consommation tient aux Etats-Unis
Le spécialiste note également le dynamisme rassurant de la consommation outre-Atlantique, malgré la hausse des prix et la fin des aides budgétaires. "Cela est rassurant pour la croissance américaine mi-2022, même si la consommation devrait commencer à ralentir dans la seconde partie de l’année et que les risques d’un ralentissement plus marqués qu’attendu restent significatifs".
Le palmarès de l'indice phare tricolore ne laisse guère de place à l'interprétation, trusté par Hermès (+4,4%), Kering (+4,3%) et LVMH -+3,6%), L'Oréal pour faire bonne mesure prenant la quatrième position (+3,5%). Hors de l'indice phare, Interparfums (+5,6%) profite également de la même tendance liée à la perspective d'un regain de consommation en Chine.
L'automobile (+2,8% sur Renault, +1,8% sur Stellantis) est aussi recherchée ainsi qu'un certain nombre de valeurs industrielles, alors que les valeurs dites défensives sont plutôt à la peine. Sanofi en particulier, le laboratoire annonçant un retard dans les essais cliniques visant à obtenir l'autorisation de mettre en vente libre (sans ordonnance) son médicament Cialis, un concurrent du Viagra. Le titre du groupe pharmaceutique tricolore perd 3,3%, plus forte baisse de l'échantillon vedette. Orange cède 1,5% et Air Liquide 1,1%.
Sur le marché des changes l'euro profite du regain d'appétit pour les actifs à risque (la monnaie unique étant toujours considérée moins solide que le billet vert) et reprend 0,22% à 1,0759 dollar. Du côté du pétrole, la hausse s'apaise momentanément à 116,09 dollars le baril de Brent (+0,44%), après un pic à 120 dollars en matinée.