(BFM Bourse) - Au lendemain de la pire séance de son histoire (-12,28%), le CAC 40 s'offre une grande bouffée d'oxygène vendredi à la mi-séance.
Tentant de repartir du bon pied au lendemain de sa plus grosse chute depuis sa création en 1988, le CAC 40 a nettement rebondi à l'ouverture (+4,7%) vendredi. Le baromètre parisien a rapidement effacé ses gains par la suite pour afficher une hausse inférieure à +1% peu après 10h, rappelant le schéma observé mardi et mercredi, à savoir une tentative de rebond matinal rapidement avorté. Sauf que l'indice vedette du marché parisien est cette fois parvenu à reprendre de la hauteur et même à accélérer son rebond à la mi-journée pour enregistrer un gain de 7,31% à 4.339,84 points à 12h20, dans un volume de transactions encore particulièrement étoffé (2,86 milliards d'euros à ce stade).
Au lendemain du violent effondrement des places financières du monde entier sur fond de panique générale en raison de la pandémie, les principales Bourses européennes sont toutes au rebond vendredi à la mi-journée (+3,8% à Francfort, +4,7% à Londres, +6,5% à Madrid et +10% à Milan).
"Il faut prudence garder"
"C'est une période complexe où les marchés peuvent être d'une rare violence, raison pour laquelle nous ne cesserons de rappeler qu'il faut prudence garder", a commenté Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque. "Dans les séances à venir, les investisseurs auront les yeux rivés sur les courbes de nombre de cas en Europe", a-t-il ajouté. Le coronavirus a infecté plus de 131.000 personnes dans 116 pays, dont près de 28.000 en Europe, selon un bilan effectué par l'AFP.Pour Vincent Boy, analyste marché chez IG France, la question est désormais de savoir "si les investisseurs tiendront leurs positions acheteuses durant le week-end, alors que le risque d'avoir des annonces négatives pendant ces deux jours de fermetures habituelle des marchés reste extrêmement élevé". Les acteurs de marché craignent en particulier "un peu plus de restrictions au niveau mondial alors qu'aucune statistique ne permet encore d'évaluer l'impact sur l'activité économique en Europe ou aux Etats-Unis", a-t-il détaillé.
En outre, le spécialiste de l'investissement chez Mirabaud John Plassard estime que "les investisseurs sont peu rassurés par les mesures économiques d'urgence des banques centrales" et juge que "la crise du coronavirus est en train de se transformer en crise de confiance". Les mesures de la Banque centrale européenne (BCE) dévoilées par Christine Lagarde ont particulièrement déçu comme en témoigne l'accélération de la chute des indices européens dans le sillage leur présentation.
Pire séance depuis 1987 à Wall Street
La Bourse de New York a plongé jeudi dans le sillage des places européennes, le Dow Jones enregistrant sa plus lourde chute depuis le krach boursier d'octobre 1987, sur fond de panique générale liée à la crise sanitaire. L'indice vedette de la Bourse de New York a signé sa cinquième plus lourde chute (-9,99%) depuis sa création en 1896 (!), selon des données compilées par Howard Silverblatt, spécialiste des indices chez S&P Dow Jones Indices. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a chuté de 9,43%, et le S&P 500 a plongé de 9,51%, connaissant lui aussi sa pire séance depuis 1987. L'indice, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, est officiellement entré en "bear market", un terme qui caractérise une chute de plus de 20% par rapport au dernier record.
La quasi-totalité du CAC dans le vert
Au sein de l'indice phare, 39 des 40 valeurs évoluent en territoire positif à la mi-journée, à l'exception de Capgemini qui enregistre un recul anecdotique (-0,1%). Parmi les plus fortes progressions, on retrouve les valeurs particulièrement sanctionnées la veille, à l'image d'Accor (+15,1%), Peugeot (+12,4%), Renault (+10,4%), LVMH (+9%) ou encore les bancaires (+10,9% pour Crédit Agricole, +10,4% pour Société Générale, +8,2% pour Société Générale).Même configuration sur le SBF 120, où les meilleures performances sont à mettre à l'actif des valeurs qui ont le plus chuté jeudi (+16,4% pour Air France - KLM, +9,8% pour Europcar, +9,4% pour FDJ).
Spécialisé dans le stockage et la distribution de produits pétroliers, Rubis enregistre le plus gros gain à 12h30 (+19,8%). Tiré par un bénéfice net en hausse de 23% en 2019, le groupe se dit "bien positionné" face à l'épidémie mondiale de coronavirus qui a pourtant provoqué une chute vertigineuse des cours de l'or noir.