(BFM Bourse) - Après deux semaines fastes et une nouvelle progression lundi à l'annonce de nouveaux résultats positifs pour un vaccin, le CAC 40 temporise mardi.
Consolidation à l'œuvre au sein d'un marché parisien revenu à un plus haut de neuf mois grâce aux espoirs de vaccins contre le Covid-19 nourris par Pfizer lundi dernier (avec une hausse historique pour le CAC (+7,57%) à la clef) puis par Moderna hier. Au lendemain d'une nouvelle progression de 1,7%, portant à 21% la hausse depuis le 29 octobre, "les investisseurs prennent quelques bénéfices" constate John Plassard, directeur des investissements chez Mirabaud. "L’adage boursière "sell on good news" ("vendre les nouvelles positives", NDLR) prend tout son sens" ajoute-t-il.
À 12h15, l'échantillon principal de la cote parisienne rétrocède ainsi 0,4% à 5.449,60 points, dans un volume de transactions en repli par rapport aux dernières séances, à moins d'un milliard d'euros, signe que l'euphorie qui règne actuellement sur les marchés retombe légèrement.
"Cette répétition des avancées en matière sanitaire éclaircit et rend plus favorables les perspectives économiques à quelques trimestres", commente Hervé Goulletquer, stratégiste chez LBPAM. Il n'en reste pas moins que d'ici à ce que les vaccins soient effectivement déployés, la situation sanitaire reste préoccupante, les restrictions de circulation demeurent dans plusieurs Etats européens et les investisseurs comptent donc (encore) sur les banques centrales pour soutenir l'économie dans ce laps de temps. "Il est de plus en plus certain que des deux côtés de l'Atlantique les banques centrales vont annoncer de nouvelles mesures" car "les mois en cours vont rester compliqués en termes de croissance", observe le stratégiste. La Fed a d'ailleurs indiqué, lundi, la participation de Jerome Powell (Fed) à un débat public organisé par le Bay Area Council ce mardi en fin d'après-midi.
Alors que la pandémie a provoqué une contraction de l'activité sans précédent en 2020 et qu'il faudra sans doute attendre au moins l'été 2021 pour un retour à la normale, le président élu américain Joe Biden a exhorté lundi le Congrès à voter "rapidement" un nouveau plan d'aide à l'économie, toujours fragilisée par les limitations de l'activité en raison de la crise sanitaire. "Si nous partons du principe que le monde (...) aura prochainement à sa disposition les armes pour en finir avec l'épidémie d'ici à l'été prochain, est-ce que nous pouvons en conclure que les perspectives économiques sont pour autant flamboyantes?", s'interrogent ainsi les experts d'Aurel BGC.
Les valeurs décotées et Trigano encore à la fête
La vaste rotation sectorielle se poursuit sur le marché parisien, où les valeurs qui avaient été le plus affectées par la crise sanitaire continuent d'être les plus recherchées, à l'instar d'Europcar (+8,3%), SMCP (+7,5%) ou Vallourec (+6,2%). Pas toutes cependant puisque les foncières reculent sensiblement, après deux semaines de très fortes progressions (-5,7% pour Klépierre, -5,2% pour Carmila, -4% pour Mercialys), tout comme Accor (-6,2%).À la mi-journée, la meilleure performance du SBF 120 revient à Trigano, le n°1 européen du camping-cars s'offrant 13,3% à un sommet depuis septembre 2018 dans le sillage de résultats annuels convaincants et meilleurs qu'escompté, auquel se joignent des perspectives optimistes pour la suite.
Sur le reste de la cote, le groupe Europlasma a annoncé qu'il allait démanteler sa centrale pour se recentrer sur la transformation de déchets en combustibles pour le compte de cimenteries, faute d'avoir pu viabiliser son procédé de gazéification des déchets résiduels. Le titre réagit peu (+0,6%).
Les cours pétroliers attendent en léger repli (-0,46% à 43, 62 dollars pour le Brent et -0,36% à 41,19 dollars pour le WTI) les conclusions du comité ministériel de l'Opep+ convoqué ce mardi et qui pourrait recommander de prolonger pour au moins trois mois les réductions de production actuellement en vigueur, censées pour l'instant ne durer que jusqu'à fin décembre.
Enfin, sur le Forex, la monnaie unique continue de s'apprécier face au billet vert (+0,18%) et revient à proximité de son plus haut annuel, à 1,1879 dollar.